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Le projet Vega


Vega P85/P16/P7

Depuis le milieu des années 1990, l'ASI (Agenzia Spaziale Italiana) a entrepris l'étude d'un lanceur léger nommé VEGA (Vettore Europeo di Generazione Avanzata). La société italienne BPD Difesa e Spazio (aujourd'hui division du groupe Fiat Avio) a une longue expérience de la grosse propulsion à poudre, avec l'engin ALFA expérimenté dans les années 1970, puis la fourniture des boosters à poudre d'Ariane 3 et Ariane 4 et enfin la participation à 50% au GIE Europropulsion qui fabrique les boosters d'Ariane 5.

L'ASI avait un moment envisagé de développer une version améliorée du lanceur Scout (USA) dont 9 exemplaires avaient été lancés depuis la base italienne de San Marco. Ce projet Scout 2, soutenu par l'Université de Rome, prévoyait l'adjonction de deux boosters dérivés de ceux d'Ariane 4. Il a définitivement été abandonné en 1993.

La première version du lanceur italien Vega consistait en une fusée à trois étages à poudre dont les deux premiers étaient dérivés du Zefiro de BPD, propulseur de 1.9 m de diamètre pesant environ 16 tonnes. Le troisième étage devait être le moteur d'apogée IRIS (Italian Research Interim Stage) de 1.3 m de diamètre pesant 1.7 tonnes, placé sous la coiffe. Cette version, révélée en 1995, devait être capable de lancer des satellites de 250 à 700 kg en orbite basse.

En 1997, Fiat Avio a présenté deux nouvelles versions en collaboration avec la firme ukrainienne Youjnoe : Vega K0 et Vega K. La première comportait quatre étages dont les deux premiers étaient des P16 Zefiro tandis que les deux étages supérieurs étaient dotés de moteurs à ergols stockables (NTO-UDMH) de Youjnoe. Le 3e étage devait utiliser un moteur dérivé du RD-861 de 78 kN (Isp = 314 sec) qui équipe l'étage supérieur de la fusée Cyclone 3 et le 4e étage un RD-869 de 2 kN (Isp = 320 sec). Ce lanceur Vega K0 devait placer 300 kg en orbite polaire à 700 km d'altitude. Dans la version Vega K, où le premier étage Zefiro était remplacé par un P85 de 3 m de diamètre dérivé des boosters à poudre d'Ariane 5, la capacité de lancement atteignait 1,6 t en orbite polaire.

Lors de la réunion du conseil de l'ESA de juin 1998, le configuration retenue était un triétage à poudre P85/P16/P7 (P7 à définir, pouvant être construit par Aerospatiale) doté d'un module à propulsion liquide pour améliorer la précision de la mise en orbite. Le premier essai au sol du P16 Zefiro a été réalisé et réussi le 22 juin 1998. Depuis Kourou, Vega pourrait lancer 1 t sur une orbite circulaire à 700 km à partir de 2002.


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