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Space News InNet 210




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Space News InNet numero 210                        dimanche 19 juillet 1998


	Sommaire	

	Eclipse '99
	Le cinema par satellite
	2 MdF pour le retour d'echantillons martiens
	1,66 mdf pour les nouveaux programes de l'Esa
	Batteries solaires HP
	L'ascension d'Orbital Sciences Corporation
	Kistler s'installe a Woomera
	Le Cnes veut rester dans Arianespace
	Deux nouveaux Cosmos
	Les News


ECLIPSE '99
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Space News prepare une serie de pages speciales dans le but  de  fournir  a
tous les astronomes amateurs un maximum de conseils  et  de  renseignements
susceptibles  de  les  aider  a  observer  cet  evenement  dans  de  bonnes
conditions.

La realisation d'un tel dossier n'est pas facile, d'autant  plus  que  nous
avons l'ambition de devenir une reference dans le domaine !

Aussi,  nous  faisons  appel  a  tous  afin  de  reunir   un   maximum   de
renseignements  concernant   l'observation   elle-meme,   mais   aussi   la
photographie de l'eclipse, le materiel, les emulsions a utiliser, les temps
de pose...

Faites-nous part de vos experiences, elles serviront aux  autres !


LE CINEMA PAR SATELLITE
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Mitic a presente l'arsenal des moyens par lesquels les techniques du cinema
sont actuellement en train d'evoluer,  qu'il  s'agisse  d'effets  speciaux,
d'images de synthese ou d'un sous-titrage laser.

Leur transformation est prodigieuse, au point  que  d'aucuns  annoncent  un
renouvellement du  genre  avec  ses  cotes  positifs  -  dont  d'etonnantes
ressources pour les films historiques - et cet aspect  negatif:  les  films
sont de plus en plus couteux au point de faire redouter que  le  cinema  en
vienne a se tuer avec la concurrence de la  television.  Celle-ci  est,  en
effet elle-meme tres en effervescence - apres  une  TVHD  americaine  cette
annee, on annonce ici une television numerique terrestre  pour  2000  -  au
point, que les meilleurs  specialistes  hesitent  a  se  prononcer  sur  le
deroulement des evenements.

La question est de ce fait posee, plus insidieuse  que  jamais:  le  publie
eprouvera-t-il demain le besoin de se rendre dans des salles pour voir  des
films promis a toujours plus vite arriver chez lui ?

Or une consideration incite a repondre par l'affirmative: les dimensions et
la qualite sans egales de l'image pouvant  etre  contemplee  sur  le  large
ecran  d'une  salle  de  spectacle.  La  situation  du  telespectateur  est
physiologiquement tres differente: du fait d'un champ moindre offert a  son
oeil, le nombre de cellules excitees sur sa retine est 10 fois plus faible.
Il n'est, direz-vous, qu'a augmenter la taille  du  petit  ecran.  Et  nous
savons avec quelle ardeur les constructeurs s'y emploient. Un ecran plat  a
plasma donne de magnifiques images, sans que rien ne semble devoir  limiter
sa surface hormis son prix - tout a fait astronomique a l'heure actuelle  -
et son encombrement. Si vous decidiez, chez vous, de lui  reserver  un  mur
entier, fi vous faudrait peut-etre lui consacrer une piece  et  reconcevoir
votre habitation en consequence, comme n'hesitent pas a  vous  le  proposer
certains architectes a l'heure de la DVD. Ainsi, autrefois - a l'instar  de
l'hotel de la Vrilliere, proche de la place de la Concorde,  ou  Talleyrand
finit ses jours - des hotels particuliers avaient leur theatre. Il se  peut
qu'au XXIe siecle la formule connaisse  quelque  fortune  dans  une  classe
aisee. Dans l'immediat, si vous voulez admirer des images  de  tres  grande
dimension, la solution rationnelle est de vous rendre  dans  une  salle  de
cinema.

Cette reflexion fut a l'origine du projet Cyber  Cinema  de  la  Commission
europeenne pour permettre la projection de  tres  belles  images  dans  des
salles de differentes villes: la possibilite en est donnee par l'espace.

Nous voyons en effet  croitre  de  facon  impressionnante  les  debits  des
satellites, c'est-a-dire le nombre de signaux qu'ils repercutent tandis que
le developpement des techniques de compression - on attend l'adoption de la
norme MPEG-4 dans les mois a venir permet de transmettre une  image  animee
avec un nombre de signaux toujours plus faible sans qu'a  la  reception  la
qualite en souffre car les  moyens  mis  en  oeuvre  assurent  sa  parfaite
reconstitution. Et meme les cas ne sont pas rares d'une  image  plus  belle
que l'original, aussi vrai qu'il vous est parfois deconseille de rencontrer
une personne dont vous avez  eu  l'occasion  de  contempler  un  tres  beau
portrait.

Cela fait entrevoir l'acheminement, via une orbite, d'images beaucoup  plus
riches que celles promises par la TVHD  :  pour  projeter  les  films,  ces
salles n'auront plus  besoin  des  copies  qui,  en  tout  etat  de  cause,
existaient hier en nombre limite. Il leur suffira de capter  un  satellite.
Sous la double condition de disposer d'un equipement  et  qu'un  publie  se
soit deplace.

C'est ce dernier point qui donne aujourd'hui lieu aux discussions les  plus
passionnees entre ceux qui croient le domicile devenu une forteresse de  la
television et ceux aux yeux desquels nombre de  personnes  voudront  demain
continuer a sortir, surtout si ce qu'on leur propose le merite.  Cela  pour
des misons d'abord psychologiques, de meme nature  que  celles  ayant  fait
eprouver a certains une repulsion pour le travail a domicile, regarde comme
la condamnation a une pesante continuelle solitude. D'autant  plus  que  le
nouveau cinema pourrait  etre  un  lieu  de  rencontre  pour  des  echanges
d'idees.

Rien ne vaut evidemment l'experimentation pour se faire une  opinion.  Avec
des moyens relativement economiques imposant de se contenter des techniques
actuelles  et  donc  de  projeter  des  images   tres   belles   mais   non
exceptionnelles le consortium d'industriels  reunis  par  le  projet  Cyber
Cinema  sous  la  maitrise  d'oeuvre  d'Aerospatiale   Multicom   Satellite
Networkva  ainsi,  avant  la  fin  de  1998,   equiper   une   dizaine   de
salles-pilotes choisies dans des petites villes  ou,  pense-t-on,  l'impact
devrait etre particulierement grand.

Un investissement de 300,000  euros  par  salle  devrait  suffire  pour  la
projection de films que transmettra un  satellite,  une  attention  extreme
promettant d'etre accordee  a  l'accueil  qui  sera  reserve  a  une  telle
initiative par la population de ces villes.

Albert Ducrocq, Air & Cosmos


2 MdF POUR LE RETOUR D'ECHANTILLONS MARTIENS
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Le CNES etudie une mission de retour d'echantillons martiens  qui  pourrait
faire  d'objet  d'une   cooperation   franco-americaine.   La   proposition
definitive, qui devrait etre prete a l'automne, pourrait alors aboutir a un
accord a la fin de l'annee ou au debut de l'annee prochaine. Ce projet de 2
MdF comprend la fourniture d'une fusee Ariane 5 (environ  900  MF),  de  la
sonde orbitale et des charges utiles scientifiques. Pour sa part,  la  NASA
devrait investir 500 M$ (3 MdF) dans ce programme qui prevoit le  lancement
d'une sonde en 2005 et le retour d'echantillons sur Terre en 2007.

"Le financement pour demarrer ce programme devrait etre  modeste  en  1999.
Cependant, s'il etait decide au  debut  de  l'annee  prochaine,  il  serait
reparti sur huit ans a une periode ou la fin du  developpement  d'Ariane  5
devrait liberer des moyens suffisants" a confie Gerard  Brachet,  directeur
general du CNES,  lors  de  la  rencontre  avec  l'AJPAE  (Association  des
Journalistes de l'Air et de l'Espace) le 26  juin  a  Certes  le  directeur
general du CNES attend un arbitrage positif pour le budget 1999 (les 200 MF
qui avaient ete supprimes du budget 1998 devraient etre  recuperes  l'annee
prochaine), mais il ne faut pas s'attendre a  une  augmentation  du  budget
spatial francais. Aussi,  il  faudra  trouver  des  partenaires  en  Europe
(Allemagne, Italie, etc.), Par ailleurs, la repartition des  taches  et  du
financement dans le programme martien devront etre clair  avant  de  signer
l'accord avec la NASA.

Actuellement, le scenario americain prevoit deux sondes martiennes en 1998,
deux  en  2001,  deux  en  2003  et  le  retour  d'echantillons  en   2005.
L'annulation du rover en 2001 et l'imprecision du rendez-vous avec le rover
de 2003 ont amene les americains a envisager une  mission  independante  en
2005. Dans ce cas, l'engin est beaucoup plus lourd et l'Ariane  5  a  etage
cryogenique lourd (ESC-B) sera appropriee puisqu'elle pourra lancer jusqu'a
7,85 t vers Mars.

De son cote, l'ESA lancera la sonde Mars Express en juin  2003.  La  charge
utile  sera  composee  d'un  radar  de  sondage   de   subsurface/altimetre
(Universite de Rome), de l'experience Aspera (Institut suedois de  physique
spatiale de Kiruna),  de  l'appareil  SPICAM  UV  (Service  d'aeronomie  de
Verrieres),  de  l'instrument  infrarouge  PFS  (Institut  de  physique  de
l'espace interplanetaire de  Frascati),  du  spectrometre  de  cartographie
OMEGA (Institut d'astrophysique d'Orsay), de  la  camera  stereoscopique  a
haute resolution allemande et de l'experience Radio Science (Universite  de
Cologne). Outre ces sept experiences, un module d'atterrissage d'environ 60
kg pourrait etre ajoute a  la  charge  utile.  L'ESA  espere  recevoir  des
propositions d'ici le 3 juillet.

Par ailleurs, le CNES etudie le concept du Net Lander de 50  kg  qui  n'est
plus une option pour  Mars  Express,  mais  qui  pourrait  se  trouver  sur
l'orbiteur de la mission de 2005. A moins qu'il ne  soit  realise  dans  le
cadre des micro-satellites TWIN lances sur Ariane 5. Ces derniers, en forme
de banane, ont deux points d'attache sur la structure ASAP. D'un  poids  de
200 kg, ils  disposeraient  d'un  systeme  de  propulsion  pour  passer  de
l'orbite de transfert geostationnaire sur une trajectoire  interplanetaire.
Le JPL  etudie  la  possibilite  d'utiliser  le  TWIN.  Une  des  premieres
applications, qui permettrait de valider le bus lors de la fenetre de 2001,
consisterait a embarquer deux ou quatre micropenetrateurs identiques a ceux
de la mission Deep Space-2 du programme  New  Millenium.  De  plus,  quatre
propositions ont ete faites dans le cadre du programme Discovery  pour  une
selection prevue a l'automne. Le cout d'une mission TWIN serait de  120  MF
avec un lancement de 10 MF sur Ariane 5. Cependant, si le JPL  ne  retenait
pas ce concept, le CNES souhaite poursuivre son developpement.

Christian LARDIER


1,66 MdF POUR LES NOUVEAUX PROGRAMES DE L'ESA
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La 136 eme session du Conseil de l'ESA s'est tenue les  23  et  24  juin  a
Bruxelles ou etaient celebres les 25 ans de la creation de l'agence. Elle a
adopte a l'unanimite une premiere resolution globale sur  la  politique  de
l'agence et sur le demarrage de quatre nouveaux  programmes,  ainsi  qu'une
seconde resolution concernant les synergies entre l'ESA  et  la  Communaute
europeenne.

Les Etats-membres ont approuve 254,4 MUC (1,66 MdF)  de  credits  pour  les
nouveaux programmes. Il s'agit de 135 MUC (882 MF) pour le programme Ariane
5 Plus (comprenant l'etage rallumable  de  30  MUC  et  la  premiere  phase
concernant les deux etages cryogeniques),  de  60  MUC  (392  MF)  pour  le
demarrage du programme de petit lanceur Vega, de 30 MUC (196  MF)  pour  le
programme-cadre d'observation de la Terre EOPP  (incluant  Earth  Watch  et
Earth Explorer) et 29,4 MUC (192 MF) pour la preparation du  futur  systeme
mondial de navigation GNSS-2.

Toutefois, les delegations n'ont dispose que  de  deux  mois  pour  prendre
leurs decisions. Aussi, la totalite des contributions n'a pas ete  acquise.
Il manque 12,5 % pour Ariane 5 Plus, 27,7 % pour Vega et 29,5 % pour  EOPP.
Mais comme l'a precise Daniel Sacotte, directeur  general  4oint  de  l'ESA
pour l'administration, "tous les programmes demarrent  habituellement  avec
60 a 80 % du financement". Or le seuil minimal de 70 % est atteint pour les
trois  programmes,  tandis  que  le  programme  de  navigation  GNSS,  fait
exceptionnel, a obtenu davantage que prevu puisque le Royaume-Uni  veut  se
joindre au programme et apporter 7,5 MUC supplementaires (soit  25  %).  Au
total, 221,9 MUC sont d'ores et deja la, les 33 MUC manquants  devant  etre
confirmes d'ici un mois.

Pour la France, l'investissement porte sur 75,4 MUC (493 MF). Cependant, la
France n'apporte que 5 MUC pour le lanceur Vega car elle n'envisage pas  de
contribuer a plus de 30 % dans ce programme. Le lanceur Vega devrait lancer
1 t sur une orbite circulaire  a  700  km  a  partir  de  2002.  Il  serait
constitue d'un premier etage derive des boosters  d'Ariane  5  (P85),  d'un
second etage Zefiro (P16) dont le premier essai au sol s'est  deroule  avec
succes le 22 juin, d'un troisieme etage (P7) qui  pourrait  etre  fait  par
Aerospatiale a Bordeaux et  d'un  module  de  propulsion  liquide  pour  la
circularisation le controle d'orbite integrant la case a equipements.  Pour
la plate-forme de tir a Kourou, il est possible de rehabiliter ELA-1 ou  de
faire un complement d'installations sur ELA-3. Cependant, un grande  nombre
d'incertitudes  regnent  encore  sur  ce  programme.  "Ces  decisions  sont
capitales pour l'avenir car elles donnent  un  nouvel  elan  a  l'agence",a
souligne Antonio Rodota, directeur general de l'agence, qui a  precise  que
le prochain conseil au niveau  ministeriel  devrait  se  tenir  au  premier
semestre 1999 a Bruxelles. Lors de ce conseil, les  etapes  ulterieures  de
ces quatre programmes devront etre decidees. Elles portent sur  un  montant
global de 3 a 4 MdUC (entre 20 et 25 MdF).

Pour le GNSS-2, un accord tripartites (ESA-Union europeenne et Eurocontrol)
avait ete signe le 18 juin. Puis, fin juillet ou debut aout, un contrat  de
182 MUC (1,19 MdF) devrait etre signe avec l'industrie  dans  le  cadre  du
GNSS-1. Enfin, d'ici mars 1999, les differentes options (utilisation du GPS
americain, ou du Glonass russe ou voie europeenne) auront ete  evaluees  de
telle maniere  qu'une  decision  puisse  etre  prise  au  prochain  conseil
ministeriel. Pour sa part, la France  etudie  la  constellation  de  petits
satellites Ines (utilisation du systeme de trajectographie Doris  avec  des
horloges terrestres) et le projet Cheops d'Aerospatiale-NPO PM en  bande  L
(Cheops ayant une meilleure performance qu'Ines).

Quant  a  la  future  reforme  de  l'agence,  elle  prendra  en  compte  la
declaration  commune  des  trois  agences  nationales  CNES  (France),  DLR
(Allemagne) et ASI (Italie). Mais, dans l'immediat, la  resolution  propose
une rationalisation qui passe par des changements de la  structure  interne
de l'agence, des economies de 56 MUC (364 MF) entre 1999  et  2001  (il  ne
s'agit  pas  de  licencier,  mais  d'utiliser  les   credits   de   maniere
differente), la mise en place d'indicateurs et d'objectifs d'efficacite qui
devront etre presentes au prochain conseil d'octobre, ainsi que des mesures
pour que les nouveaux programmes restent dans les 100 % de  l'enveloppe  du
cout a achevement.  En  outre,  il  faudra  une  plus  grande  mobilite  du
personnel (les postes ne seront plus permanents) et  les  centres  spatiaux
devront etre mieux utilises.

La seconde resolution sur les synergies avec la Communaute europeenne avait
ete adoptee le 22 juin par  les  ministres  de  la  Recherche  europeens  a
Luxembourg. Il s'agit d'ouvrir une nouvelle ere de  cooperation  entre  les
deux  organisations.  D'ailleurs,  le   prochain   president   du   conseil
ministeriel de l'agence pourrait etre le ministre anglais de la Science, de
l'Energie et de l'Industrie John Battle qui  presidait  la  reunion  du  22
juin.

Par contre, le probleme  qui  reste  en  suspens  est  celui  du  programme
scientifique obligatoire.  Depuis  la  conference  ministerielle  d'octobre
1995, il est sujet a une baisse annuelle de 3 % de son  budget.  Alors  que
pour executer le programme Horizon 2000, il faudrait un budget  stable.  Or
l'approbation du budget pour les annees a venir doit etre discute a la  fin
de l'annee. Selon Antonio Rodota, "nous pouvons etre fiers  de  nos  succes
dans ce domaine,  mais,  pour  l'avenir,  il  faudrait  obtenir  les  memes
resultats avec moins d'argent". C'est ce  que  va  s'employer  a  faire  la
mission Mars Express qui devra rester dans une enveloppe de  150  MUC  (975
MF) qui inclut le lancement par une fusee Soyouz-Fregat en 2003.

Christian LARDIER


BATTERIES SOLAIRES HP
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Dans l'hypothese ou, l'an prochain a pareille epoque,  les  trois  premiers
elements de la station internationale ISS seraient assembles, prets a  etre
rejoints par un Soyouz, une etape cle resterait a franchir: doter ce  noyau
d'une source d'energie electrique. Il s'agira de lui ajouter  un  pylone  -
construit par les Russes  -  pour  supporter  un  immense  panneau  solaire
fabrique par les Americains. C'est seulement apres  sa  fixation  que  l'on
pourra saluer la naissance d'une station. Ainsi faut-il gager qu'a ce stade
on entendra beaucoup parler de cellules photovoltaiques. On comprendra  que
celles-ci sont devenues l'ame aussi bien des  stations  orbitales  que  des
satellites de communication. Et ce sera l'occasion de realiser le  role  de
pionnier joue par l'industrie spatiale pour des applications terrestres.

Annoncees depuis longtemps, celles-ci se seront toutefois fait attendre, la
batterie solaire  etant  venue  illustrer  une  difficulte  majeure  de  la
prospective: prevoir le rythme d'une evolution.

Le sens etait facile a entrevoir. La puissance rayonnee par le  Soleil  est
tellement gigantesque - en KW cela donne 380 suivi de 21 zeros - que,  meme
si notre monde en recoit a  peine  un  demi-milliardieme,  des  cellules  a
faible rendement couvrant une minime fraction des  continents  -  ou  mieux
dallant une centrale orbitale - suffiraient  aux  besoins  energetiques  de
l'humanite et cela sans aucun rejet  dans  l'atmosphere.  Ainsi  pouvait-on
avancer que les  photopiles  beneficieraient  d'une  faveur  toujours  plus
grande. L'inconnue etait la vitesse a laquelle leur prix diminuerait et  la
NASA pecha par exces d'optimisme en promettant, en 1973, que quinze  annees
suffiraient pour reduire de 90 % le cout du kilowatt solaire: en 1998, nous
en sommes encore tres loin. Cependant, la  demande  a  cru  plus  vite  que
prevu, la puissance photovoltaique installee dans  l'espace  n'ayant  cesse
d'augmenter,  au  rythme  aujourd'hui  de  quelque  200  kW   l'an.   Ainsi
depasse-t-elle 2 MW en cumule. C'est peu par rapport aux 100 MW electriques
solaires installes au sol, ou le probleme n'est pas d'avoir  des  batteries
HP (hautes performances), car on se preoccupe relativement peu du poids  et
du  rendement  mais  on  se  soucie  en  revanche  enormement  du  prix  du
kilowatt-heure. Il est encore, dans des installations modernes,  voisin  de
10 F  et  la  reaction  sera  de  juger  ce  cout  dissuasif  alors  qu'EDF
(Electricite de France) nous vend son kilowatt-heure sensiblement moins  de
1 F. En  fait,  pour  des  installations  isolees,  la  formule  peut  etre
competitive compte tenu de l'autonomie qu'elle procure et on est en  droit,
apres un long temps de latence, d'attendre des applications de plus en plus
larges a l'habitation. Au Japon, le marche a decolle avec  l'operation  New
Sunshine sous l'impulsion du Miti. Et c'est un tres important effort qui  a
ete fait en Allemagne avec un programme dit des 1.000 toits.

Un autre secteur prometteur est l'essor d'une electrotechnique legere  pour
alimenter une gamme d'appareils dont - avec de plus subtils  concepts  afin
d'optimiser leur action - les consommations vont en diminuant tandis que la
perspective s'offre de plus efficacement  stocker  l'electricite  dans  des
accumulateurs alleges montes en tampon.

Actuellement le volume de l'electricite photovoltaique  terrestre  augmente
de 18 % l'an. C'est un taux d'expansion intrinsequement impressionnant mais
dont on jugera les incidences modiques quand on part de tres bas, le goulet
d'etranglement etant un probleme de materiaux. C'est sur  l'elaboration  de
ceux-ci qu'une erreur d'echelle fut commise il y  a  vingt-cinq  ans  faute
d'avoir  pris  conscience  des  problemes  inherents  a  l'expansion  d'une
industrie dont le substrat est moleculaire  sinon  atomique,  exigeant  des
moyens d'intervention et  de  controle  entierement  nouveaux,  un  certain
contexte de developpement economique et enfin la formation de specialistes.
Tout cela represente une generation. Mais le mouvement n'en  est  que  plus
profond: 18 % l'an font entrevoir sur 30 ans une  multiplication  par  140,
avec changement des equipements, des techniques et des habitudes.

Cependant une option ne semble pas avoir encore ete  levee.  Or  elle  nous
semble de taille: il s'agit de savoir si l'on doit utiliser  en  orbite  le
meme type de batterie solaire que sur la Terre, ou  s'il  est  opportun  de
tirer pleinement parti des conditions offertes par l'espace.

En l'occurrence, une formule seduisante dite de la double  jonction  a  ete
developpee aux Etats-Unis par Spectrolab, filiale  de  Hughes.  Une  couche
d'AsGa (arseniure de gallium) est recouverte par du phosphure  d'indium  et
de gallium qui exploite la fraction ultraviolette du  rayonnement  solaire.
Au satellite PAS-5, cette technique a assure 10 kW electriques (au lieu  de
4,5 conventionnels) grace a un rendement superieur a 21 %.

Mais des architectures alveolaires autorisent de tels  rendements  avec  un
silicium  monocristallin  a  couche  epaisse,  souligne-t-on  ailleurs   en
Amerique (a Stanford) comme en Australie et en Allemagne  -  ou  l'on  fait
etat  des  beaux  resultats  obtenus  par  l'institut  Fraunhofer  -   avec
l'avantage que, dans la foulee de batteries spatiales HP  de  ce  type,  un
produit de meme nature pourrait etre propose pour les  marches  terrestres.
Ainsi le debat reste-t-il ouvert.

Albert Ducrocq


L'ASCENSION D'ORBITAL SCIENCES CORPORATION
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Les marches de l'espace  en  pleine  expansion  profitent  aux  entreprises
privees. Orbital Sciences Corporation vient ainsi d'annoncer  des  nouveaux
investissements privees de 50 M$ pour la creation d'une nouvelle  usine  de
fabrication d'engins spatiaux, avec a la cle la creation de plus  de  1.000
emplois.

La montee en puissance d'Orbital est bien  sur  le  reflet  de  ses  succes
commerciaux. Au cours de ces dernieres  annees,  la  firme  basee  pres  de
l'aeroport Dulles, a une quarantaine de  kilometres  de  Washington  DC,  a
rempli son carnet de commandes a hauteur de 3,5 Md$. Creee en 1982 avec six
employes, Orbital affichait l'an dernier un chiffre d'affaires de  plus  de
600 M$, des resultats nets de 23 M$ et 4.000 employes.

Orbital, qui s'etait illustree a  l'origine  en  proposant  le  lanceur  de
petits  satellites  en  orbite   basse   Pegasus,   s'est   progressivement
diversifiee dans la fabrication des satellites et le traitement des images,
avec ses deux filiales specialisees Orbcomm  et  Orbimage.  Recemment,  OSC
avait obtenu la maitrise d'oeuvre de la constellation ECCO de 47 satellites
apres avoir perdu celle d'Effipso au profit de Boeing.

La decision d'Orbital d'implanter sa nouvelle usine a Washington modifie la
geographie  industrielle  de  la  fabrication  americaine  de   satellites,
traditionnellement concentree en Californie et en Arizona. "Cette  nouvelle
usine, ultra-moderne, sera une des plus exceptionnelles au monde",  precise
David Thompson, le pdg d'Orbital Sciences Corporation. Batie  sur  plus  de
16.000 ml, elle permettra l'assemblage, les essais et  le  controle  de  55
petits et moyens satellites  en  commande  chez  Orbital.  La  capacite  de
production d'Orbital sera ainsi multipliee par un facteur de 2,5.

Mais les plans d'expansion d'Orbital viennent aussi  renforcer  l'image  de
haute technologie que presente  desormais  la  region  de  Washington.  Aux
projets d'Orbital viennent en effet s'ajouter ceux  de  WorldCom,  American
Online, Oracle, Iridium, Computer Associates, Alcatel, etc.

Jean-Claude LEON


KISTLER S'INSTALLE A WOOMERA
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La base de lancement de Woomera deviendra bientot  le  premier  centre  non
gouvernemental de lancements spatiaux au monde. Le gouvernement  australien
a loue cette installation, qui lancait les fusees de  l'ELDO,  a  la  firme
americain Kistler Aerospace. Elle rehabilitera le site  qui  fut  abandonne
apres l'arret des tirs de l'ELDO dans les annees 70.

La societe s'interesse au marche des satellites de communications en orbite
basse. Selon eux, entre 1.700 et 2.000 engins seront lances au cours de  la
prochaine  decennie.  Kistler  espere  baisser  le  prix  de  lancement  en
fournissant des fusees reutilisables. Le vice-president  Dan  Brandenstein,
ancien astronaute, prevoit d'atteindre jusqu'a cent lancements par an.

Un tir normal placera jusqu'a 2,6 t sur une orbite a 800  km,  ou  de  plus
grosses charges sur des altitudes plus basses.  Pour  cela,  la  fusee  K-1
propulsee par des moteurs russes NK-33 et NK-43 dont la  societe  a  obtenu
des options sur tous les moteurs existants  (environ  une  centaine),  sera
utilisee.

Apres chaque tir, les deux etages deploieront des parachutes et atterriront
a l'aide de coussins d'air pour  minimiser  les  degats.  Ils  retourneront
ensuite a Woomera pour reparation  et  reutilisation.  Kistler  estime  que
chaque fusee pourra voler cent fois. Le calendrier prevoit que la  premiere
fusee sera achevee a Michoud (Louisiane) au troisieme  trimestre  de  cette
annee. Elle sera acheminee a Woomera par un Airbus A300-600 ST Belouga.  Il
y aura des  essais  au  sol  au  dernier  trimestre  pour  un  premier  vol
commercial l'annee prochaine.

Le projet Kistler arrive au moment ou le ministere australien de la Defense
commence  des  etudes  sur  les  satellites   de   communications   et   de
reconnaissance militaire. La necessite de chercher des sites  de  lancement
aux Etats-Unis rendait au depart ces projets peu attractifs, mais le succes
de Kistler pourrait changer considerablement cette perspective.

John STACKHOUSE


LE CNES VEUT RESTER DANS ARIANESPACE
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Lorsque la restructuration dans les satellites s'acheve, il faut que  celle
dans les lanceurs s'organise. Ainsi, Gerard Brachet, directeur  general  du
CNES, souhaite qu'Arianespace devienne plus industrielle et qu'elle integre
certaines activites qui sont aujourd'hui chez ses actionnaires.  Jean-Marie
Luton, Pdg d'Arianespace, devait faire  des  propositions  en  ce  sens  au
printemps, mais il a eu besoin d'un delai supplementaire  pour  trouver  la
bonne solution. "Nous les attendons pour la fin de l'annee. Il faudra tenir
compte des sensibilites europeennes qui sont tres importantes. nous  cedons
une  partie  de  nos  parts,  ce  sera  pour  favoriser  la   consolidation
d'Arianespace. Mais  sur  les  trois  sieges  que  nous  avons  au  Conseil
d'administration, nous voulons en garder  un"  a  precise  Gerard  Brachet.
"Mais la participation du CNES dans Arianespace est  un  levier  dont  nous
disposons pour influer sur l'evolution de la societe. Ainsi, a la suite  de
notre seminaire avec Arianespace  le  6  janvier,  nous  avons  prepare  le
programme Ariane 5 Plus qui a ete approuve le  24  juin  en  moins  de  six
mois."


DEUX NOUVEAUX COSMOS
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Le satellite Cosmos-2358 a ete lance avec succes le 24 juin par  une  fusee
Soyouz de Plessetsk (orbite inclinee a 67 deg). Il  s'agit  d'un  satellite
militaire de reconnaissance optique Yantar-4 de 4e generation (Kobalt)  qui
est utilise depuis 1981. Le 26 juin, c'est au  tour  du  Cosmos-2359  lance
avec succes par une fusee Soyouz de Baikonour (orbite inclinee a  65  deg).
Il pourrait s'agir d'un satellite de reconnaissance de 6e  generation.  Les
precedents  satellites  de  reconnaissance  etaient  le   Cosmos-2348   (5e
generation) du 15 decembre et le Cosmos 2349 (Kometa) du 17 fevrier.


LES NEWS
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Etats-Unis

Orbital  Sciences  fera  la  constellation  de  satellites  de  la  societe
americaine CCI pour 500 M$ (3 MdF).

France

Le CNES et le  CEA  ont  signe  le  3  juillet  un  accord  de  cooperation
scientifique et technologique.

Les professeurs de lycee du bassin mediterraneen se reuniront du 12  au  25
juillet a l'universite d'ete "Espace et Environnement mediterraneen.

Luxembourg

Les actionnaires de la Societe Europeenne des Satellites ont recolte 6  MdF
lors de son entree en Bourse.

Japon

La sonde Planet-B alias Nozomi a ete lancee avec succes  le  4  juillet  de
Kagoshima.

La NASDA a annonce le report  du  lancement  du  demonstrateur  de  navette
Hope-X de 2000 a 2003.

Russie

Le premier lancement d'un satellite a partir d'un sous-marin est  intervenu
le 5 juillet. Le missile Chtil a place sur orbite le satellite Tubsat.


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