[Prev][Next][Index]

Space News InNet 197




|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|||                           Space News InNet                          |||
|||               Une production Space News International               |||
|||  -----------------------------------------------------------------  |||
|||  Periodique d'informations  et  d'actualites  internationales  sur  |||
|||  l'Astronomie, l'Astronautique, l'Espace et les Sciences  connexes  |||
|||  distribue gratuitement par liste de diffusion sur l'Internet.      |||
|||  -----------------------------------------------------------------  |||
|||     Abonnement en ligne sur : http://www.sat-net.com/space-news     |||
|||  ou  transmettez  un  mail  a : Majordomo@tags1.dn.net  comportant  |||
|||           uniquement le texte : subscribe sat-space-news            |||
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Space News InNet numero 197                          vendredi 24 avril 1998


	Sommaire

	ISO a acheve sa mission d'observation de l'univers dans l'infrarouge
	Des projets de sondes vers la Lune et Mars
	Le mal de l'espace
	Athena lance un prospecteur lunaire
	16 Mdf pour les nouveaux programmes de l'ESA
	Ovni ou satellite ?


ISO A ACHEVE SA MISSION D'OBSERVATION DE L'UNIVERS DANS L'INFRAROUGE
--------------------------------------------------------------------

ISO, l'observatoire spatial dans l'infrarouge de l'ESA, a acheve  sa  phase
d'observations, depassant largement la date  d'expiration  prevue  pour  sa
mission, a savoir mai 1997. Les astronomes ont  pu  utiliser  ISO,  pendant
plus de 28 mois au lieu des 18 mois requis et ont ainsi  pu  recueillir  de
nombreuses informations supplementaires sur  l'univers.  Au  total,  ISO  a
realise plus de 26 000 observations d'objets celestes.

Le 8 avril 1998 a 7 heures, les ingenieurs de la station sol  de  l'ESA  de
Villafranca,  pres  de  Madrid,  ont  annonce  que  le  telescope  et   les
instruments d'ISO commencaient a presenter un echauffement superieur a leur
temperature normale de fonctionnement, proche du zero absolu, signe  qu'ISO
avait epuise les reserves d'helium suprafluide servant a maintenir les tres
basses  temperatures  necessaires  aux  observations   astronomiques   dans
l'infrarouge.

Les observations se sont interrompues a 23 heures 07 lorsque la temperature
des instruments a depasse -269 degC. ISO etait alors en train d'observer la
galaxie NGC 1808 au moyen de l'ISOCAM pour le compte du professeur J. Hough
(GB). Les astronomes ont passe le relais aux ingenieurs  pour  les  ultimes
verifications et la mise hors service.  Le  satellite  sera  definitivement
arrete le 7 mai 1998.

Le rayonnement infrarouge provient des regions  froides  du  ciel,  et  ISO
aurait ete aveugle par sa propre chaleur si ses systemes optiques n'avaient
pas ete  maintenus  a  une  temperature  extremement  basse.  Lors  de  son
lancement en octobre 1995, ISO transportait  une  reserve  de  2000  litres
d'helium  suprafluide  entrant  en  ebullition  a  -271  degC.  Une   lente
dispersion de cet helium dans l'espace a permis  de  maintenir  les  basses
temperatures necessaires au systeme optique.

Plusieurs facteurs ont contribue a prolonger la vie d'ISO.  Les  ingenieurs
ont tout d'abord  prevu  une  marge  de  securite  dans  leurs  estimations
d'utilisation de l'helium, ce  qui  a  permis  de  gagner  trois  mois.  Le
satellite a ensuite beneficie de circonstances favorables au  cours  de  la
campagne de lancement organise a Kourou, en  Guyane  francaise,  ce  qui  a
encore prolonge son existence de deux mois: Les responsables d'ISO  ont  en
effet saisi l'occasion d'un controle technique du lanceur Ariane  44P  pour
faire le plein des reservoirs d'helium d'ISO et le lancement  qui  a  suivi
peu de temps apres a evite que les elements externes du systeme cryogenique
ne se rechauffent sous le climat tropical de Kourou.

Enfin, les pertes quotidiennes d'helium se sont averees inferieures de 17 %
a ce qui etait prevu, se situant a la limite inferieure  de  la  fourchette
etablie par les ingenieurs. On a ainsi pu prolonger de quelque cinq mois la
dure de vie utile de l'observatoire.

La date  d'epuisement  des  reserves  d'helium  n'a  pu  etre  prevue  avec
exactitude et les ingenieurs, comme les astronomes, sont demeures en alerte
pendant plusieurs semaines. L'important benefice  que  les  astronomes  ont
retire de la longevite d'ISO  n'est  pas  le  seul  sujet  de  satisfaction
procure par ce satellite dont la realisation et le fonctionnement  ont  ete
exemplaires. La precision de  pointage  de  son  telescope  embarque  s'est
revelee dix fois superieure aux specifications,  et  son  instabilite  cinq
fois moins importante que ce  qui  etait  considere  comme  tolerable.  Une
station  sol  americaine  a  apporte  son  soutien  a  la  station  ESA  de
Villafranca,   permettant   d'allonger   quotidiennement   les    activites
entreprises, de maniere reguliere et coherente. ISO a utilise  90-95  %  du
temps disponible  a  observer  les  objectifs  celestes  qui  lui  ont  ete
assignes.

Entre deux observations planifiees, et pendant qu'ISO passait d'un objectif
a un autre, un programme d'observation  aleatoire  associe  a  l'instrument
ISOPHOT a fouille le ciel a la recherche d'objets froids.

Les observations d'ISO desormais terminees, les astronomes  vont  consacrer
les prochaines annees a en analyser les resultats, avec l'aide d'une equipe
d'experts base a Villafranca et en d'autres sites dans  le  monde  jusqu'en
2001.

Le Directeur des programmes scientifiques de  l'ESA,  M.  Roger  Bonnet,  a
ainsi commente la fin de la phase d'observation d'ISO:

"Nous avons toujours su que les reserves d'helium d'ISO  s'epuiseraient  un
jour, et nous devons nous feliciter qu'elles aient durees si longtemps.  Il
convient aujourd'hui de celebrer cet epilogue et  non  de  s'attrister.  Je
tiens a feliciter les equipes de VILSPA, de l'ESTEC et de  l'ESOC  qui  ont
exploite le  satellite  de  maniere  si  efficace,  ainsi  que  l'industrie
europeenne qui a permis de realiser une mission  d'une  telle  qualite.  Je
souhaite que les  astronomes  europeens,  ainsi  que  leurs  collegues  des
Etats-Unis et du Japon, puissent desormais exploiter pleinement les  images
acquises par ISO."

ISO sur l'internet :

Pour des informations detaillees sur la mission ISO de l'ESA, rendez-vous a
l'adresse suivante:

http://www.isowww.estec.esa.nl

Communique par Remy Decourt
Remy.Decourt@wanadoo.fr

Ne manquez pas de  visiter  son  excellent  site  francophone  entierement
consacre a la diffusion des resultats des differents programmes scientifi-
ques de l'Agence Spatiale Europeenne :

http://perso.wanadoo.fr/astro.flashespace


DES PROJETS DE SONDES VERS LA LUNE ET MARS
------------------------------------------

La science spatiale en Europe - qui fait partie du programme obligatoire de
l'Agence spatiale europeenne - realise une belle moisson de resultats grace
a l'efficacite et a la fiabilite des satellites  et  sondes  de  l'Esa.  Le
telescope infrarouge  Iso  (Infrared  Space  Observatory)  qui  fournit  de
nouvelles indications sur les composants et les origines de  l'Univers  est
assure de fonctionner pres d'une annee en plus, jusqu'au 11... avril  1998:
grace a la bonne tenue de son vase Dewar, sa reserve  d'helium  a  pu  etre
preservee. Quant a l'observatoire  solaire  Soho  (Solar  and  Heliospheric
Observatory), place entre Terre et Soleil a 1,5 million de km de nous, il a
une vision globale  et  permanente  de  notre  etoile  (notamment  avec  le
telescope Eit mis au point  par  le  Centre  spatial  de  Liege);  son  bon
fonctionnement permettra des observations pour la communaute internationale
jusqu'en 2003. Ce programme scientifique, auquel les Etats membres de l'Esa
sont obliges de souscrire, constitue un vigoureux  stimulant  d'innovations
technologiques qui ont des retombees industriel les et commerciales.

Alors  que  la  Belgique,  via   les   Services   federaux   des   Affaires
scientifiques,  techniques  et  culturelles,  contribue  obligatoirement  a
raison de 3% dans le programme scientifique de l'Esa, elle n'y trouve plus,
au-dela de la mission Xmm, le retour  industriel  qui  doit  decemment  lui
revenir... Les chercheurs belges se montrent inquiets: ils  "brillent"  par
leur absence dans les nouveaux programmes  comme  les  sondes  Smart,  Mars
Express et Rosetta. Le Centre spatial de Liege s'en soucie pour l'avenir de
ses importants moyens d'essais simules en ambiance spatiale; il a recemment
fait part de ses  craintes  a  Roger  Bonnet,  le  directeur  du  programme
scientifique de l'Agence spatiale europeenne.

L'inquietude face aux hesitations francaises

Huit mois avant que debute la construction, a l'initiative de la  Nasa,  de
la station spatiale internationale civile, alias Iss  (International  Space
Station), les representants d'une dizaine d'Etats europeens  aux  cotes  de
ceux des Etats-Unis, de la Russie, du Canada et du Japon signaient,  le  29
janvier dernier, a Washington  D.C.  l'accord  intergouvernemental  sur  la
cooperation  relative  a  l'Iss.  Le  ministre  belge   de   la   Politique
scientifique,  Yvan  Ylieff,  comme  president  en  exercice   du   Conseil
ministeriel de l'Agence spatiale europeenne) se trouvait dans  la  capitale
federale americaine. Il a rencontre son homologue francais, Claude Allegre,
le ministre de l'Education nationale charge des activites spatiales: ce fut
l'occasion, pour ce dernier,  de  reparler  de  son  "mal  de  l'espace"  a
l'encontre des vols habites. Ironie du calendrier: ce meme 29  janvier,  le
"spationaute"  francais  Leopold  Eyharts  s'envolait  du   cosmodrome   de
Baikonour pour rejoindre avec deux cosmonautes la station  russe  Mir  dont
l'Iss doit prendre la releve.

Au sujet de ce sixieme vol franco-russe dans  l'espace  ou  mission  Pegase
avec le vaisseau Soyouz Tm-27, le ministre Allegre preferait ironiser: "Une
mission francaise dans l'espace? Ah bon. Quelle mission?" Et il  n'hesitait
pas a tenir dans un grand quotidien francais (Le Figaro du 29 janvier)  des
propos aigres-doux sur la presence humaine dans des engins spatiaux:  "Voir
tourner des types dans l'espace, ca fait  partie  du  paysage  audiovisuel.
Evidemment, si on envoie un tigre, ca amusera le public  quelques  jours...
Bref, je ne pense pas que ce soit tres porteur, meme mediatiquement. (... )
La technologie est telle  qu'on  n'a  plus  besoin  de  l'homme.  Les  vols
automatiques sont, a mon avis, plus efficaces et permettent  de  developper
la   robotique,   les   telecommunications,    l'optique,    l'electronique
miniaturisee. C'est un peu comme si vous me demandiez si,  pour  comprendre
les volcans, il faut aller se pencher au-dessus de  la  lave  brulante.  La
reponse  est  la  aussi  que  c'est  spectaculaire  mais   scientifiquement
inefficace." Comment aurait reagi a de pareils commentaires Haroun Tazieff,
le vulcanologue "d'un peu de chez nous", qui devait deceder quelques  jours
plus tard ?

La Belgique a bord d'ISS

Avant son depart pour Washington D.C., le ministre Ylieff avait presente  a
la presse l'importance de l'Iss pour l'Europe, ainsi que  la  participation
financiere et industrielle de la Belgique a la station qui va commencer  en
aout et doit se terminer a la fin de 2003.  Il  a  parle  d'une  entreprise
gigantesque avec le placement a 460 km d'altitude d'une  structure  de  415
tonnes; une fois achevee, elle aura sur orbite la superficie  d'un  terrain
de football... Il a mis l'accent sur le prix a  payer  pour  la  mi  se  en
oeuvre de cette imposante infrastructure sur orbite: pres de 2 milliards de
francs, ce qui equivaut au budget total de l'Etat federal, des  Regions  et
Communautes, avec le remboursement de la dette nationale. Il a note que  la
participation de l'Esa a la realisation de l'Iss represente a peine  5%  de
tout cet investissement et il a souligne que la part belge intervient  pour
3 a 4% de la contribution europeenne et se chiffre a quelque 3.045 millions
de francs: "La mise de fonds  belge  va  se  retrouver  sous  la  forme  de
commandes  aupres  de  nos  industries,   pour   autant   qu'elles   soient
competitives en demontrant leur savoir-faire. "

Ce sont surtout des societes implantees dans la Region flamande  -  Alcatel
Bell a  Hoboken,  Trasys  Space  et  Sas  a  Zaventem,  Verhaert  Design  &
Development A Kruibeke - qui vont tirer parti de la presence belge dans les
elements Cof (Columbus  Orbiting  Facility)  et  Atv  (Automated  Transport
Vehicle) que I'Esa realise pour l'Iss. Se montrant  assez  discret  sur  le
projet europeen de vaisseau spatial habite, dit Ctv (Crew Transfer Vehicle)
ou Crv (Crew Return Vehicle), le ministre belge a  fait  ce  constat  amer:
"Dans le domaine spatial, hormis pour le lanceur Ariane, l'Europe  a  connu
beaucoup  de  valses-hesitations.  C'est  particulierement  vrai  pour   la
technologie des vols habites." Bien que socialiste, il a regrette la  prise
de position de la France d'une gauche plurielle pour l'abandon en Europe de
cette technologie au profit de systemes  automatises:  "C'est  bien  genant
pour les orientations du programme  spatial  a  long  terme,  surtout  pour
l'autonomie de l'Europe dans l'espace...  Car  si  la  decision  francaise,
actuellement debattue, prevaut lors du Conseil ministeriel de Bruxelles  en
juin,  l'industrie  europeenne  risquera  de  se  condamner   l'acces   aux
techniques du retour depuis l'espace. "

Autre sujet d'inquietude pour le ministre Ylieff au sujet  de  la  suite  a
donner pour la cooperation Europe-Etats-Unis: quid des frais de maintenance
et d'exploitation de la station spatiale internationale et sur quelle  clef
de repartition de ces frais les partenaires s'accorderont-ils? Il a  evoque
l'incertitude francaise: "L'interet de la France pour la  station  spatiale
internationale n'est pas evident, mais Paris ne va pas  remettre  en  cause
l'accord de cooperation. Elle participera a sa construction  mais,  au-dela
de cette phase, la contribution francaise pose  probleme.  On  espere  que,
pour le Conseil de l'Esa prevu en juin  a  Bruxelles,  la  France  aura  pu
expliciter sa position vis-a-vis de l'utilisation de l'Iss."

L'Agence spatiale europeenne, en diffusant sa brochure International  Space
Station - A Guide for European Users,  a  voulu  prendre  le  pouls  de  la
communaute  scientifique  europeenne.  Un  appel  europeen  a  propositions
d'experiences scientifiques et technologiques etait ainsi  lance  pour  une
utilisation de l'infrastructure d l'Iss, des sa mise  en  service  et  bien
avant  qu'elle  ne  soit  completee  avec  l'installation  du  module  Cof.
Plusieurs chercheurs en  Belgique  ont  manifeste  leur  interet  pour  des
experiences a participation belge :

Dominique Crommelynck (Institut royal meteorologique)  entend  pour  suivre
ses observations de la constante solaire,

Joseph Lemaire (Institut d'aeronomie spatiale) s'interesse a la mesure  des
radiations dans l'environnement de la station;

Andre Preumont (Universite libre de Bruxelles,  Service  des  Constructions
mecaniques et robotique) veut mettre au point la  technologie  de  controle
actif de structures flexibles;

Paul Simon (Institut d'aeronomie spatiale) propose de continuer l'etude des
composants atmospheriques.


LE MAL DE L'ESPACE
------------------

La NASA se refuse a reveler quels astronautes ont ete victimes  du  mal  de
l'espace,  mais  des  recoupements   s'operent   inevitablement.   Certains
investigateurs deplorent que leurs experiences n'aient pas ete  effectuees;
ils font etat de dates, de fonctions, de nationalites. A contrario,  on  ne
tarit pas d'eloges sur les astronautes n'ayant pas ete malades.  Enfin  les
organisateurs de missions savent qui ne doit plus retourner  dans  l'espace
et plus generalement comment tel astronaute ayant vole  se  comportera.  On
l'ignorait la premiere fois. Gagarine - dont,  comme  a  l'accoutumee,  les
Russes ne manquent jamais de celebrer l'anniversaire de son vol  historique
a bord de Vostok 1 - n'avait pas du tout ete malade alors que le cosmonaute
n. 2, Guerman Titov, avait  ete  tres  incommode.  Pourquoi  ?  Sans  doute
apparaitra-t-il irritant que, depuis lors,  on  ait  toujours  du  attendre
qu'un sujet soit la-haut pour savoir si, avec lui, on  avait  fait  le  bon
choix. Pourtant une preoccupation majeure dans les  centres  d'entrainement
est d'obtenir l'assurance que les astronautes  designes  pour  une  mission
supporteront l'apesanteur.

Comme le mal des transports dont il est un aspect, le mal de  l'espace  est
impute a une contradiction entre les donnees arrivant par divers canaux. Le
sujet est desoriente jusqu'a ce qu'il se readapte a la nouvelle  situation.
Et ainsi aurait-on pu penser a priori selectionner des astronautes rebelles
au mal de l'espace par des epreuves faisant  savoir,  sur  la  Terre,  avec
quelle rapidite le cerveau se reconditionne lorsqu'une discordance lui  est
imposee.

L'attention se porta sur l'emploi de prismes de Dove qui vous  montrent  le
monde a l'envers. Au debut, vous etes completement desoriente.  Mais  apres
plusieurs heures, vous vivez  en  ayant  oublie  que  vous  portez  un  tel
equipement. Du moins tels sont  les  ordres  de  grandeur  car  les  durees
d'adaptation  varient  selon  les  personnes.  Ainsi  le  MIT  s'employa  a
rechercher une relation entre ce temps  d'adaptation  et  l'accoutumance  a
l'apesanteur. Mais les correlations ne furent pas nettes et de ce  fait  on
jugea le test peu concluant.

Toujours aux Etats-Unis, Parker imagina alors une table pivotante  dont  on
modifie l'inclinaison face a un decor lui-meme mobile afin d'etre en mesure
d'observer les reactions du  sujet  a  toutes  les  combinaisons  de  leurs
mouvements. Recourant aux techniques les plus modernes,  la  NASA  n'a  pas
hesite a installer  a  Houston  un  "Dompat"  de  realite  virtuelle  assez
semblable a un mini planetarium, le sujet etant place au centre,  egalement
sur  une  table  inclinante  avec  la  possibilite  d'imposer  toutes   les
incoherences a son mode visuel.

Les Russes ont pour leur part concu le cylindre opto-cinetique  qui  tourne
autour d'un cosmonaute, lui-meme en rotation mais en sens oppose et  autour
d'un axe different. Ainsi peuvent etre crees des conflits  et  etudies  les
moyens auxquels l'organisme recourt pour les resoudre.

Cependant la situation presente deux aspects.

Si l'objectif est qu'un astronaute supporte l'espace, une formule est qu'il
ait la volonte de n'etre  pas  malade  et  pour  cela  qu'il  s'assure  une
representation coherente de son environnement, la regle etant pour  lui  de
prendre en consideration un seul canal d'information car c'est une  maniere
assez radicale d'interdire le conflit. Il est bien connu qu'un  valseur  ou
un patineur pivotant tres vite sur lui-meme evite de regarder a la fois  sa
partenaire et le decor : il s'astreindra a ne voir que celle-la.

En revanche si l'on se propose de comprendre le mal de l'espace,  alors  on
se trouve face a un probleme difficile pour  une  raison  fondamentale:  la
complexite de la machine  humaine  dont  le  cerveau  fait  intervenir  des
boucles multiples. Mais c'est  la,  pour  decouvrir  plusieurs  aspects  du
systeme nerveux, une remarquable opportunite. Elle donne lieu a des travaux
feconds,  un  certain  credit  etant  notamment   accorde   a   l'hypothese
physiologique selon  laquelle  nos  deux  systemes  vestibulaires  seraient
empreints d'une  dissymetrie,  celle-ci  pouvant  etre  compensee  par  des
donnees complementaires sur la  Terre  mais  pas  dans  l'espace,  estiment
Markham et Diammond.

Nombreux sont en tout etat de cause les arguments  incitant  a  etudier  le
systeme nerveux par la prise en compte de conflits sensoriels. C'est ce qui
va etre fait sur une grande echelle avec la mission  Neurolab  -  au  vaste
programme naguere evoque dans  ces  colonnes  -  appelee  a  debuter  jeudi
prochain a 18 h 19 TU. Avec a son bord six hommes et une femme, la  navette
Columbia emportera l'equipement hautement sophistique EDEN  (Esa  Developed
Element  for  Neurolab)  construit  par  Aerospatiale  pour   assurer   aux
astronautes une realite virtuelle en  contradiction  avec  les  sensations,
tres variees, qu'ils eprouveront.

Albert Ducrocq, Air & Cosmos


ATHENA LANCE UN PROSPECTEUR LUNAIRE
-----------------------------------

Dans la nuit du 6 au  7  janvier  dernier,  premier  lancement  spatial  de
l'annee et depuis le complexe n. 46 du Spaceport Florida Authority au  Cape
Canaveral. Une fusee americaine Athena 2 a trois etages, mise en oeuvre par
Lockheed Martin, a precipite vers la Lune la sonde Lunar Prospector  de  la
Nasa. Cette mission est  la  69eme,  depuis  1958,  entreprise  vers  notre
satellite naturel. C'est la 6eme depuis que  les  astronautes  d'Apollo  17
avaient en decembre 1972 il y a 25 ans - laisse  les  dernieres  empreintes
humaines dans la poussiere lunaire. Cette reprise de l'etude de la Lune  se
fait aux moindres frais puisque le Lunar Prospector de 295 kg a ete realise
par Lockheed Martin dans le cadre de la strategie " Faster, better, cheaper
" (plus vite, mieux, moins cher) du programme technologique  Discovery:  en
moins de deux annees, avec des systemes existants et pour le budget  de  63
millions de  dollars  (2,3  milliards  de  francs  belges),  comprenant  le
lancement et les operations sur orbite lunaire pendant un an.

Le 11 janvier, comme prevu, Lunar Prospector a  utilise  son  propulseur  a
hydrazine durant 32 minutes: il a ainsi freine autour de la Lune  et  s'est
mis a tourner au-dessus de ses poles... L'engin a affine son orbite polaire
pour evoluer a moins de 100 km de la surface lunaire. Sa mission  n'a  rien
de spectaculaire, puisqu'aucun de ses six instruments scientifiques  ne  va
transmettre des images... Elle doit donner lieu  a  une  fort  interessante
moisson de donnees sur la composition chimique du sol (jusqu'a une  dizaine
de metres), sur les anomalies magnetiques de la  surface,  sur  les  traces
d'une activite volcanique, sur les manifestations tectoniques  du  degazage
des elements rocheux, sur la densite et les irregularites de la croute.  Le
resultat des mesures du Lunar  Prospector  sera  un  atlas  des  ressources
mineralogiques et des caracteristiques geologiques  de  la  Lune.  Toujours
habile a promouvoir ses missions dans les medias, la Nasa  a  mis  l'accent
sur cette histoire d'eau... lunaire, qu'aurait  observee  la  petite  sonde
Clementine en 1994 au pole Sud de la Lune.

Autre maniere pour la Nasa de  sensibiliser  le  public  a  la  reprise  de
l'etude de la Lune: via Internet, impliquer les enfants de six a douze ans,
depuis leur ecole ou lycee, dans le deroulement  de  la  mission  du  Lunar
Prospector! Pour ce projet educatif, baptise Moonlink (lien avec la  Lune),
la Nasa s'est mise d'accord avec  l'association  sans  but  lucratif  Space
Explorers pour que des classes imaginent des scenarios d'utilisation de  la
sonde lunaire. Toute classe  qui  desire  participer  a  Moonlink  Internet
Mission paie 360 dollars (10.000 francs  belges)  a  Space  Explorers;  une
equipe de 12 a 24 eleves, avec leur enseignant, doit etre  constituee.  Une
fois inscrite, l'equipe recoit une documentation sur Internet, ainsi  qu'un
guide sur la sonde lunaire  et  le  deroulement  de  sa  mission.  Puis  la
possibilite lui est offerte de dialoguer "en direct", pendant 100  minutes,
avec un responsable des operations  Moonlink.  A  l'aide  de  l'information
recue, elle va s'entrainer a des exercices de  simulation  sur  ordinateur,
d'apres une methode scientifique.

La classe participante selectionne la region lunaire de 150 km sur  150  km
qu'elle souhaite cartographier... En passant par une connexion Internet, la
Nasa lui fournit l'occasion d'envoyer des ordres a la sonde  autour  de  la
Lune pour proceder aux mesures sur la zone choisie. Lunar Prospector,  pour
des questions de complexite et de cout, n'a pas d'ordinateur  de  bord.  Un
boitier electronique permet de gerer un maximum de 50 telecommandes qui lui
sont transmises par les antennes du reseau de  poursuive  Dsn  (Deep  Space
Network) de la Nasa. Les eleves sont informes par ordinateur des  resultats
des observations dont ils ont pris l'initiative; par  la  suite,  ils  sont
tenus au courant de l'exploitation qu'en ont fait les chercheurs. Pour tout
renseignement  sur  cette  experience  educative  en  cours,  vous   pouvez
contacter Space Explorer (1825 Nimitz Drive, De Pere, Wisconsin 54115, Usa)
ou appeler http://www.moonlink.com.

Un an et demi apres son envol, soit en juillet 1999, comme pour  feter  les
30 ans d'Apollo 11, Lunar Prospector en se rapprochant de  la  Lune  finira
par s'y ecraser... Elle eparpillera sur le sol  lunaire  quelques  grammes,
placees  dans  un  cylindre,  des  cendres  du  geologue  americain  Eugene
Shoemaker. Ce specialiste de l'etude des crateres d'impact sur la  Lune  et
les planetes fut un homme-cle dans la preparation des  equipages  pour  les
missions Apollo d'exploration lunaire. Il connut la celebrite mondiale avec
"sa" comete dont les debris allaient, durant l'ete 1994,  percuter  Jupiter
et provoquer des taches dans son atmosphere troublee.

Theo Pirard


16 MDF POUR LES NOUVEAUX PROGRAMMES DE L'ESA
--------------------------------------------

Le nouveau plan strategique de l'ESA qui sera  presente  au  mois  de  juin
comprend un ensemble de nouveaux programmes pour un montant total d'environ
2,5 MdUC (16 MdF) sur cinq ans (1999 a2003). Cette somme sera repartie pour
un tiers dans les lanceurs, un tiers dans l'observation de la Terre  et  un
tiers dans les telecommunications et la navigation.

Dans les lanceurs, l'ESA propose  le  mini-lanceur  Vega  (trois  etages  a
poudre P85-Zefiro-P5) pour lancer des charges  utiles  de  1  t  en  orbite
basse. Ce projet de l'Italie a le soutien de la France et d'autres pays. Le
financement sera assure a 80 % par des fonds publics (350 MUC) et  a  20  %
par l'industrie (87,5 MUC), soit un total de 437,5 MUC (2,8  MdF)  avec  un
tir de qualification inclus.

Dans l'observation de la Terre, le programme Living  Planet  succedera  aux
programmes actuels. Alors que 600 MUC  (3,9  MdF)  seront  depenses  chaque
annee jusqu'en 1999, Living Planet coutera 350 MUC  (2,2  MdF)  par  an  en
regime  de  croisiere  pendant  cinq  ans.  Cet   argent   sera   dans   un
programme-enveloppe Earth Explorer a  l'instar  du  programme  scientifique
obligatoire.  Il  comprendra  aussi  des  missions   principales   (pierres
angulaires, des missions moyennes et d'autres plus  petites).  Au  sein  de
l'enveloppe, 250 MUC seront consacres au developpement, au lancement et aux
charges utiles, le reste allant aux operations, a  la  recherche  et  a  la
preparation aux missions commerciales Earth Watch. Il  peut  etre  envisage
des  contributions  externes  ou  des  cooperations  internationales.   Les
missions Earth Watch  seront  realisees  avec  l'industrie  sous  forme  de
partenariat. Environ 100 MUC devraient  etre  consacres  a  ces  programmes
d'applications pour lequel l'industrie  a  deja  envoye  une  vingtaine  de
propositions qui sont en  cours  d'analyse.  Il  est  prevu  de  lancer  un
satellite Explorer tous les deux ans a partir de 2004.  Ils  etudieront  la
dynamique de l'atmosphere, les surfaces emergees et les oceans, le champ de
gravite, le bilan radiatif, etc.

Enfin, dans les telecommunications, les etudes sur les satellites  destines
aux applications multimedias vont etre poursuivies. Mais la priorite est de
demarrer un programme formel de navigation par satellite des  le  debut  de
l'annee prochaine. Pour cela, une declaration  a  ete  faite  au  parlement
europeen pour qu'il y ait plus que la poursuite  des  etudes  qui  sont  en
cours. De plus, l'ESA souhaite engager un programme de  satellite  pour  la
gestion des catastrophes naturelles et des risques majeurs.

Quant aux vols habites, l'ESA depense actuellement 300 MUC (1,95  MdF)  par
an  dans  la  station  orbitale  internationale  (non  compte  tenu  de  la
microgravite). Cette depense augmentera  progressivement  jusqu'a  500  MUC
(3,25 MdF) en 2000, puis s'achevera en 2003. Par contre, il faudra financer
la phase d'exploitation de la station a partir de 2001. Cette phase coutera
250 MUC par an pendant dix ans (2003 a 2013).

Par ailleurs, l'ESA va regrouper les astronautes  nationaux  au  sien  pour
constituer un corps unique. Ainsi, les astronautes du Cnes, de la DLR et de
PASI se joindront a Claude Nicollier (trois  vols),  Jean-Francois  Clervoy
(deux vols), Pedro Duque (premier vol en octobre)  et  Christer  Fuglesang.
L'integration commencera cette annee et devrait s'achever vers  la  mi-2000
avec un total de 16 astronautes. Apres 2000, l'ESA reprendra  sa  procedure
normale de selection avec un recrutement tous les deux ans.

Quatre nouveaux astronautes europeens ont ete designes  pour  commencer  un
entrainement au centre Johnson de la NASA a partir de  l'automne  prochain.
Il s'agit de Leopold Eyharts (France) qui vient d'achever la mission Pegase
a bord de la station Mir, de  Hans  Schlegel  (Allemagne)  qui  termine  un
entrainement de cosmonaute-sauveteur a la Cite des Etoiles, ainsi que  deux
Italiens qui n'ont pas encore ete designes (par le passe, l'Italie  a  deja
fait voler Franco Malerba, Maurizio Cheli et Umberto Guidoni). Enfin,  pour
assurer une representation adequate des Etats-membres de PESA,  un  certain
nombre de nouveaux astronautes seront choisis parmi les  candidats  actuels
(la Belgique souhaite  vivement  faire  voler  une  astronaute).  Tous  ces
astronautes pourront voler sur la station orbitale internationale  soit  au
titre de partenaire, soit dans le cadre d'accords bilateraux.

Il faut souhaiter que l'Allemagne se decidera  a  maintenir  la  conference
ministerielle en juin au  lieu  de  la  reporter  apres  les  elections  de
l'automne. Car certains programmes ne peuvent plus attendre.  Retarder  ces
decisions  serait  particulierement  prejudiciable  pour  la  competitivite
europeenne.


OVNI OU SATELLITE ?
-------------------

Auriez-vous apercu des lumieres  etranges  dans  le  ciel  depuis  quelques
temps?

Il semblerait que les satellites  "Iridium"  seraient  reponsables  de  ces
apparitions!

L'astronome amateur quebecois Claude Boivin nous le demontre clairement  et
il est possible de prevoir leur trajectoire.

Pour information: http://www.netrover.com/~tremblay

Bon spectacle !

Patrick Tremblay
Les Phenomenes Celestes
C.P. 151, Chicoutimi, Qc
G7H 5B7


|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|||    Les noms de : SPACE NEWS INNET, SPACE NEWS INTERNATIONAL, SPN    |||
|||    Productions, Forum Espace, sont proteges par copyright.          |||
|||  -----------------------------------------------------------------  |||
|||      Space News  est sponsorise par TELE-satellit, le magazine      |||
|||      international du satellite : http://www.TELE-satellit.com      |||
|||  -----------------------------------------------------------------  |||
|||   Space News InNet sur le Web : http://www.sat-net.com/space-news   |||
|||   Bulletin d'informations quotidien et calendrier des lancements :  |||
|||            http://www.sat-net.com/space-news/flash.shtml            |||
|||  -----------------------------------------------------------------  |||
|||  Ed. resp.: Jean Etienne, Belgique (Eur)    jean.etienne@skynet.be  |||
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||J&M remember|||||



[Other mailing lists]