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Space News InNet 196




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Space News InNet numero 196                             mardi 14 avril 1998


	Sommaire

	Le 3 avril an 33
	Plethore de projets de lanceurs exotiques
	Un ambitieux projet de cooperation technologique
	Reflexions sur les mutations du spatial
	Le probleme de roulis d'ariane 5 resolu
	La belgique se lance dans le spatial militaire
	Les news


LE 3 AVRIL AN 33
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Depuis le 3 avril 33, ce sont 1965 annees qui se sont ecoulees. 488 d'entre
elles eurent 366 jours, 1.476 furent des annees de 365 jours. Et il  y  eut
une annee de 355 jours. En  1582,  lors  de  l'instauration  du  calendrier
gregorien, on supprima en effet 10 jours  afin  de  recaler  l'equinoxe  de
printemps qu'un surcroit d'annees bissextiles  dans  le  calendrier  julien
avait avance au 11 mars. Mais on  respecta  le  cycle  de  la  semaine:  le
lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut un vendredi 15 octobre.

Faites le total: vous aboutirez a 717.703 jours entre  le  3  avril  33  et
aujourd'hui, soit exactement 102.529 semaines. Ainsi ce 3 avril 1998 est-il
un vendredi, connue l'avait ete le 3 avril 33,  date  donnee  comme  "assez
probable" par plusieurs historiens pour la mort du Christ, la  Paque  juive
ayant ete celebree le lendemain. Le 3 avril  33,  ce  fut  la  Pleine  Lune
(ainsi, la resurrection du Christ etant presumee avoir eu lieu le 5  avril,
la coutume allait s'instaurer de fixer la  Paques  chretienne  au  dimanche
apres la premiere Pleine Lune du printemps). Cette Pleine Lune du  3  avril
33 fut de surcroit marquee par une eclipse de Lune, le rapprochement  ayant
ete fait avec un obscurcissement du ciel apres la mort du Christ.

Aux scientifiques, une question est posee. Sachant que, lors  d'une  Pleine
Lune, notre satellite naturel se leve a l'est a peu pres au  moment  ou  le
Soleil se couche a l'ouest rien sur ce point n'a change depuis 1.965 ans  -
quel aspect presentait le ciel de Jerusalem lorsque l'eclipse a debute ?

Or la reponse n'est pas evidente. On situe cette eclipse du 3 avril 33 a 18
h 04 TU sur l'actuelle echelle des temps universels.  Mais  pour  savoir  -
c'est ce qui importerait quelle fut l'heure solaire locale du lever  de  la
Lune, il est necessaire de prendre en compte le ralentissement qu'a subi la
rotation de la Terre depuis 1.965 ans. Il interdit de remonter le temps sur
la base de journees qui uniformement auraient dure  24  heures,  a  l'usure
seculaire du mouvement de la Terre pres.

Le plus etonnant sera sans doute que, pour en decider, on est conduit a  se
tourner vers des eclipses d'une  autre  nature:  les  eclipses  totales  de
Soleil.

Retroactivement, on est egalement capable de situer celles-ci sur l'echelle
des temps universels, mais elles presentent la  particularite  de  toujours
concerner de tres etroites bandes de terrain. Leur  emplacement  donne  une
indication precieuse, du fait que le ralentissement de la  rotation  de  la
Terre s'est traduit par un decalage vers l'ouest. Et la est un  interet  de
tout recit faisant etat d'une eclipse totale de Soleil en un lieu determine
a une quelconque date du passe,  meme  si  celle-ci  ne  nous  est  revelee
qu'approximativement.

En un site donne, ce sont toujours en  effet  des  siecles  qui  s'ecoulent
entre deux eclipses totales de Soleil de sorte que la seule connaissance de
l'epoque fait presumer de quelle eclipse il a pu s'agir. Il  devient  alors
possible de dater l'evenement. On a par exemple ete en mesure de  fixer  au
28 mai de l'an 585 avant notre  ere  une  bataille  que  Medes  et  Lydiens
s'appretaient a se livrer: ils y renoncerent, frappes de  terreur  par  une
eclipse survenue au  moment  ou  le  combat  allait  s'engager.  Cela  pour
l'historien.

Mais le scientifique est lui-meme partie prenante avec  ce  glissement  des
sites qui est constate si l'on  prend  en  consideration  les  eclipses  de
l'Antiquite. Le phenomene fut decouvert par Edmund Halley, immortalise  par
sa memorable comete; il aurait merite de l'etre beaucoup  plus  encore  par
une  contribution  majeure  a  la  formulation  de  la   loi   d'attraction
universelle dont, avec un desinteressement exemplaire, il entendit  laisser
tout le merite a Newton. Halley  avait  compris  que,  dans  les  decalages
observes  entre  les  retroprevisions  d'eclipses  totales  de  Soleil   et
l'observation, on devait voir plus qu'une preuve du  ralentissement  de  la
rotation de la Terre: un moyen de le mesurer.

Le sujet revet une grande acuite. Nous mettons aujourd'hui en evidence avec
une extreme precision les irregularites actuelles  de  la  rotation  de  la
Terre : ce fut jusqu'en 1965 par l'observation du passage  des  etoiles  au
meridien, puis on fit appel au reseau interferometrique VLBI  recevant  les
signaux des quasars. Un auxiliaire precieux est, a l'age des satellites, le
"temps GPS". Ainsi a-t-on vu la duree du jour  passer  par  un  maximum  en
1973, decroitre jusqu'a 1987 puis augmenter a nouveau, avec une  modulation
annuelle dont le deplacement des masses atmospheriques rend  compte;  elles
redistribuent le moment cinetique de la Terre. Cela nous a ete explique par
Anny Cazenave et Kurt Feigl dans leur excellent ouvrage publie aux editions
Belin "Formes et mouvements de la Terre".

A la difference des variations a court terme de la duree du jour, largement
dues a  notre  environnement,  les  variations  a  long  terme  doivent  au
contraire etre imputees a des echanges de moment cinetique entre le manteau
de notre planete et son noyau, la rotation de celui-ci s'effectuant non pas
en 24 heures comme le reste du globe, mais en un temps en  ce  moment  plus
court de 3 secondes.  Cree  par  la  partie  externe  du  noyau,  le  champ
magnetique de la Terre pourrait etre un grand revelateur des  evenements  a
se derouler dans celui-ci, mais rares ont ete  les  satellites  a  vocation
specifiquement magnetique. Scientifiques  et  historiens  plaideront  d'une
meme voix pour un effort en ce sens.

Albert Ducrocq


PLETHORE DE PROJETS DE LANCEURS EXOTIQUES
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De tous les nouveaux projets  de  lanceurs  "exotiques",  le  plus  serieux
d'entre tous est certainement Kistler  Aerospace.  11  vient  d'obtenir  du
gouvernement australien l'autorisation de lancer sa fusee  K-1  de  Woomera
(Australie). Formee en  1994,  la  societe  s'est  fixe  pour  objectif  de
realiser  un  lanceur  reutilisable  K-1  dont  les  deux  etages  seraient
recuperes a l'aide de parachute et des ballons du type  airbags.  La  fusee
utilise les moteurs russes NK-33 et NK-43  qui  avaient  ete  importes  par
Aerojet dans le cadre de la competition pour le  programme  militaire  EELV
(oxygene liquide-kerosene).

Kistler, celebre mecene americain qui  avait  deja  finance  en  partie  le
module Spacehab, s'est entoure d'anciens de la NASA connue George  Mueller,
Max Faget et Aaron Cohen. La fusee, haute de 35 m pour un diametre  de  6,6
m, pese 365 t au decollage. Le premier etage (234 t)  possede  trois  NK-33
(150 t de poussee), tandis que le second etage (131 t) est dote  d'un  seul
NK-43 (178 t de poussee). La charge utile varie entre 2,6 et  4,5  t  selon
l'orbite. Le premier vol du K-1 est prevu en 1999.

Kistler et Aerojet ont confie la fabrication et les reservoirs  a  Lockheed
Martin, la structure a Northrop Grumman, le systeme  de  guidage  a  Draper
Laboratories, l'electronique a AlliedSignal et le systeme de recuperation a
Irvin Aerospace. Le prix du lanceur devrait etre tres bas car  l'engin  est
capable d'effectuer jusqu'a 100 vols et le prix des moteurs, qui equipaient
la fusee lunaire russe N-1, est de seulement  4  M$  (20  MF)  l'unite.  Le
marche vise par Kistler est celui des constellations en orbite basse. Il  a
deja decroche un contrat de Loral pour 10 lancements d'une valeur totale de
100 M$ (10 M$ par tir). Toutefois, il lui manque encore 400  M$  (2,4  MdF)
pour financer la totalite du programme.

Pour sa part, la firme Kelly Space &  Technology  Inc.  (KST)  a  recu  une
lettre d'intention de  Motorola  de  89  M$  (534  MF)  pour  effectuer  10
lancement avec son futur systeme de lancement reutilisable Eclipse a partir
de 1999. Ce systeme comprend un  avion-remorqueur  B  747  et  un  vehicule
suborbital qui, une fois largue, est propulse par un moteur-fusee (un NK-33
ou un RD-180 russes, un RS-27 ou un aerospike americains). L'engin  revient
ensuite  se  poser  sur  une  piste   d'aeroport   a   l'aide   de   petits
turboreacteurs. Actuellement, Kelly teste le systeme a l'aide  d'une  cible
QF-106A remorquee par un cargo C-141A sur la base d'Edwards (Californie).

Ensuite, il  est  prevu  de  construire  le  Sprint  destine  a  un  marche
d'experiences en microgravite estime a 80 M$ (480 MF). Car KST est  associe
a la firme Microgravity Corp. de San Diego. Dote d'un second etage a ergols
solides, l'engin devient l'Express capable de placer 90 kg en orbite  basse
(experiences ou petits satellites) a partir  de  la  fin  1999.  Enfin,  le
dernier modele Astroliner (plus grand que le Shuttle) sera dote d'un  etage
superieur a ergols liquides pour mettre sur orbite  des  satellites  pesant
jusqu'a 4,5 t. Selon KST, l'Astroliner pourrait entrer en  service  des  la
mi-2001.

Dans la meme categorie, il y a la firme Pioneer Rocketplane qui est un  des
quatre vainqueurs du programme Bantam de la  NASA.  A  l'origine  de  cette
societe, il y avait l'idee d'un  avion  suborbital  Pathfinder  qui  serait
ravitaille en vol en oxygene liquide par un  KC-135.  A  l'instar  de  KST,
l'etage superieur et le satellite sont largues de la soute de  l'engin.  Au
depart, ce dernier etait derive du X-34 de la NASA Mais  le  projet  a  ete
entierement revise a la fin 1996. Desormais, les turboreacteurs se trouvent
sur la queue du vehicule transatmospherique.

Rotary Rocket Company, quant a elle, developpe  un  monoetage  reutilisable
Roton. La particularite de ce lanceur est un systeme de rotors  deployables
qui lui permettent d'atterrir verticalement a la maniere d'un  helicoptere.
La  fusee  est  dotee  d'un  moteur  aerospike   Rocket   Jet   a   oxygene
liquide-kerosene. La societe a ete formee par  les  anciens  dirigeants  de
Pacifie American Launch System  et  American  Rocket  Company  (AMROC).  Le
premier avait concu en son temps le lanceur PA-2  dote  de  moteurs  russes
RD-120M et llD58M, tandis  qu'AMROC  a  mis  au  point  des  moteurs-fusees
hybrides.

Mais les deux projets les plus exotiques sont le Skylon de Reaction Engines
Ltd  (societe  anglaise  dans  laquelle  se  trouve  l'auteur   du   moteur
revolutionnaire qui devait equiper la navette Hotol) et  le  Mayflower  qui
promet de vous faire connaitre les sensations du vol suborbital en devenant
membre de l'association "Corps des astronautes civils".

Par contre, Andrew Beal, de la societe  Beal  Aerospace  Technologies  Inc.
(Texas) investira 250 M$ (1,5 MdF) dans un lanceur prive. La fusee a  trois
etages BA-1 sera capable de placer 7,7 t en orbite basse ou 2 t  en  orbite
de transfert geostationnaire (GTO). Haute de 50 m pour un diametre de 5  m,
elle pese 455 t au decollage. Le premier lancement  est  prevu  en  janvier
2000 depuis l'ile de Sombrero (Caraibes). La version BA-2 dotee d'un  etage
superieur cryogenique pourra lancer 5 t en GTO.  L'originalite  du  lanceur
reside dans le nouveau type  de  moteur  a  pressurisation  par  helium  et
refroidissement ablatif de la tuyere. Le  premier  prototype  de  20  t  de
poussee devrait bientot etre teste au sol. Comme  les  autres,  il  prevoit
d'etre moins cher que la concurrence sur le marche des constellations.

Christian LARDIER


UN AMBITIEUX PROJET DE COOPERATION TECHNOLOGIQUE
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Faire  travailler  ensemble  sur  une  infrastructure  complexe  pour   des
experiences de science et de  technologie  des  representants  de  cultures
europeenne,  asiatique,  anglo-americaine  et  latino-americaine,  tel  est
assurement le defi de l'International Space Station (Iss), que  la  Nasa  a
decide de ne plus appeler Alpha!) (*). Comme  partenaires  des  Etats-Unis,
citons la Russie, le Canada, le Japon, dix Etats d'Europe et le Bresil.  Il
n'est pas exclu que, plus tard,  l'Inde  et  la  Chine  participent  a  des
activites  dans  la  station  internationale.  Sa  construction  au   moyen
d'elements qui  sont  realises  par  des  industries  russes,  americaines,
canadiennes, japonaises, europeennes et  bresiliennes  commencera  cet  ete
pour se terminer cinq ans plus tard, a la fin de 2003.

L'assemblage de l'Iss, avec des modules et  structures  lances  separement,
reposera  sur  la  disponibilite  du  Space  Shuttle.  Ce  sera  l'activite
prioritaire, pratiquement exclusive, des navettes de la  Nasa  puisqu'elles
auront  a  enchainer  33  missions,  sans  anicroches,  selon  un  planning
ambitieux. Il faudra egalement douze vols reussis de fusees  Proton  depuis
le cosmodrome de  Baikonour,  ainsi  que  plusieurs  lancements  de  fusees
Soyouz...  Les  debuts  de  son  exploitation,  avec  un  premier  equipage
russo-americain, qui sera lance a bord d'un vaisseau Soyouz TM, sont prevus
durant la premiere moitie de 1999. A partir de 2001, les fusees japonaise H
2A et  europeenne  Ariane  5  viendront  preter  main  forte  aux  navettes
americaines et aux fusees russes pour assurer la maintenance  reguliere  de
la station. Jusqu'en 2012, les activites pour  la  mise  en  oeuvre  et  en
service de l'International  Space  Station  vont  exiger  de  la  part  des
Etats-Unis, qui en financent les 3/4, un effort budgetaire estime a quelque
50 milliards de dollars (1.800 milliards de francs belges).

Voici le calendrier planifie des douze premieres operations qui vont donner
naissance sur orbite a cet important mecano de l'Iss.

1. Fin aout prochain, une fusee Proton a trois etages place  a  400  km  le
bloc principal ou module multi-fonctionnel baptise  Fgb  (Functional  Cargo
Block) de  20  tonnes;  il  a  ete  realise  pour  Boeing  par  la  societe
Khrounichev de Moscou, suite a un contrat avec Lockheed Martin.

2. Debut septembre, la navette Endeavour s'envole pour aller placer sur  le
Fgb de fabrication russe un module-noeud n.1  (baptise  Unity)  fourni  par
Boeing ainsi que deux adaptateurs de jonction et des elements  de  travail;
deux astronautes de la  Nasa  doivent  proceder  a  des  sorties  pour  des
activites exterieures sur l'embryon de la station.

3. Au debut de 1999, le  module  de  service  russe,  que  la  Rka  (Agence
spatiale  russe)  a  commande  a  Rkk  Energia  (avec   Khrounichev   comme
sous-contractant), doit etre satellise par une Proton  et  se  joindre  aux
premiers elements de  station.  Avec  ses  systemes  de  propulsion  et  de
support-vie, il s'agit d'une piece clef pour l'autonomie  de  l'Iss  et  la
venue d'equipages a bord; elle est equipee avec  des  materiels  europeens,
dont un systeme de gestion des donnees que Matra Marconi  Space  a  realise
pour l'Esa.

4. Quelques jours apres la fixation du module  de  service,  son  plein  en
carburants est realise par un vaisseau automatique Progress, lance par  une
fusee Soyouz.

5. Apres ce premier ravitaillement, la navette  Endeavour  repart  vers  la
station pour y amener du materiel et pour y realiser des travaux de montage
avec sorties dans l'espace; au cas ou le module de service  ne  serait  pas
pret a temps a cause des difficultes  budgetaires  que  connait  la  Russie
spatiale,  la  Nasa  a  prevu  de  lancer  avec  Endeavour  un  module   de
remplacement dit km (Interim control module).

6. Durant le premier trimestre de 1999, la  navette  Atlantis  est  envoyee
vers l'ensemble Iss pour l'installation d'un mat avec  un  panneau  solaire
provisoire, d'un systeme de telecommunications, de gyroscopes  de  controle
d'attitude et d'un adaptateur pour module pressurise.

7. Dans la foulee du vol d'Atlantis, est lance un vaisseau Soyouz  TM  avec
un equipage comprenant les cosmonautes Youri Gidzenko et  Serguey  Krikalev
ainsi  que  l'astronaute  Bill  Shepherd;  ils  deviendront  les   premiers
habitants de longue duree - pour un  vol  de  six  mois  -  de  la  station
internationale.

8. Durant la premiere moitie de 1999, deux  vaisseaux  Progress  effectuent
des ravitaillements du module de service en carburants et en vivres.

9. Au cours du  printemps  1999,  la  navette  Discovery  vient  fixer  des
systemes d'alimentation electrique  avec  de  longs  panneaux  de  cellules
solaires et de regulation  thermique  comprenant  de  grands  ensembles  de
radiateurs.

10. A la fin du deuxieme trimestre, la navette Endeavour amene l'Us Lab, le
premier laboratoire de la Nasa sur l'Iss.

11. Durant l'ete, un Soyouz TM, dote d'un systeme d'arrimage hybride, vient
s'arrimer  a  la  station;  il  est  pilote  par  les  cosmonautes   Talgat
Moussabayev et Nadezda Kouzelnaya qui, apres un bref sejour,  regagnent  la
Terre avec le Soyouz TM precedent.

12. A la fin de l'ete, la navette Atlantis transporte vers  l'Iss  le  bras
telemanipulateur canadien et le premier module italien  de  logistique;  ce
Mplm (Multipurpose  Logistics  Module)  est  realise  a  Turin  par  Alenia
Aerospazio et fourni par l'Asi (Agence spatiale italienne)  a  la  Ndsa.  A
bord d'Atlantis, arrive  la  deuxieme  equipe  qui  va  sejourner  dans  la
station, a savoir le Russe Youri Oussachev, les Americains  James  Voss  et
Susan Helms, tandis que la premiere equipe regagne la Terre...

Theo PIRARD

(*) Et que Space News continuera  d'appeler  Alpha  jusqu'a  ce  qu'un  nom
"correct" lui soit a nouveau attribue, ce qui ne saurait tarder puisque  la
Nasa a apparemment decide de baptiser un a un tous les composants US de  la
station. Ainsi, le Node-1 porte dorenavant le nom de "Unity". (NDRL)


REFLEXIONS SUR LES MUTATIONS DU SPATIAL
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Le 18e forum du Conseil economique et social a ete consacre  a  l'evolution
et aux revolutions du marche  de  l'espace  qui  connait  actuellement  une
croissance de 15 a 20 % par an. Ce qui represente une somme  d'environ  200
Md$ (1.200 MdF) pour la prochaine decennie. Ce qui est considerable.  "Mais
ce secteur d'activite est place sous la suprematie des  Etats-Unis,  tandis
que la France et l'Europe sont a la croisee  des  chemins",  estime  Michel
Carpentier, auteur du rapport sur "La politique spatiale de la France  dans
le contexte europeen et mondial" publie en  juin  1997.  "L'Europe  souffre
d'une absence d'homogeneite et pourrait etre mieux coordonnee",  dit-il  en
ajoutant qu'il ne faut pas considerer que la stabilite des budgets spatiaux
est une bonne chose. "Non, il  faudrait  qu'ils  soient  en  augmentation",
insiste-il. Enfin, il estime qu'il faudrait reviser la methode  de  gestion
pour eviter les pertes de temps.

L'etat de sante de l'industrie spatiale francaise a ete commente par Gilles
Maquet, president de la commission Espace du Gifas. Le  chiffre  d'affaires
pour 1997, estime a 21 MdF, sera  en  stagnation.  Dans  les  lanceurs,  le
chiffre  d'affaires  passera  de  8,4  a  9,7  MdF,  tandis  que  dans  les
satellites, il sera reduit  de  11,6  a  9,8  MdF  en  raison  d'une  annee
particulierement exceptionnelle en 1996. "Mais sans  grands  programmes  et
plus d'investissements, nous ne pourrons pas resister  a  la  concurrence",
conclut Gilles Maquet.

La concurrence est particulierement rude dans le domaine des lanceurs,  des
telecommunications et l'observation de la Terre.

Selon Jean-Marie Luton, pdg d'Arianespace, les Etats-Unis renforcent la loi
qui interdit le lancement de  satellites  gouvernementaux  par  des  fusees
etrangeres. Pour sa part, Michel Delaye, directeur general Espace & Defense
d'Aerospatiale, plaide pour un petit lanceur qui pourrait effectuer jusqu'a
10 vols par an a l'horizon 2002-2004  (4  a  5  vols  pour  des  satellites
gouvernementaux et le reste pour des satellites commerciaux). Selon lui, le
cout de petit lanceur serait de 2,5 MdF. Par ailleurs, il souhaite que  des
demonstrateurs de lanceurs reutilisables soient realises dans le  cadre  de
l'etude d'un  lanceur  futur.  Dans  l'observation  de  la  Terre,  Jacques
Mouysset explique la creation de l'agence americaine NIMA  par  la  volonte
des Etats-Unis de reprendre l'initiative. Il faudrait que l'Europe se  dote
aussi d'une agence d'imagerie  civile  et  militaire,  mais  selon  Jacques
Mouysset, "la volonte politique manque  car  il  n'y  a  pas  de  prise  de
conscience a haut niveau".

Au  sujet  des  restructurations  industrielles,  Yves  Michot,   president
d'Aerospatiale, les rassemblements doivent se faire comme  aux  Etats-Unis.
"Les industriels estiment que leur avenir passe par une concentration assez
forte", a-t-il declare en precisant qu'un rapport  en  ce  sens  avait  ete
remis a la fin mars. Pour  Jacques  Rossignol,  pdg  de  SEP  (division  de
Snecma), il faudra aussi reconfigurer le monde des motoristes.

Alors que l'exploitation de l'espace  est  l'affaire  des  industriels,  la
conquete  de  l'espace  est  celle  des  agences  spatiales.  Selon   Alain
Bensoussan, president du Cnes, la construction europeenne est en route mais
fi lui faudrait  davantage  de  cohesion  strategique  pour  une  meilleure
utilisation des moyens. Toutefois, "il faut  faire  des  choix  car  il  ne
serait pas realiste de  demander  aujourd'hui  a  l'Europe  de  combler  la
difference  budgetaire  existant  entre  les   Etats-Unis   et   l'Europe",
precise-t-il.

Pour sa part, Antonio Rodota, directeur general de l'ESA, a reconnu que les
problemes financiers que rencontrent tous les pays europeens ne  permettent
pas de faire tous les programmes.  Il  faut  tenir  compte  des  priorites.
"Cependant, nous pourrions tenter d'ouvrir les portes  d'autres  ministeres
que celui de la Recherche pour trouver de l'argent. En effet, les Postes  &
Telecommunications, le Transport, l'Industrie ou l'Environnement pourraient
aussi participer aux programmes  spatiaux  comme  aux  Etats-Unis",  a-t-il
conclu.

Christian LARDIER


LE PROBLEME DE ROULIS D'ARIANE 5 RESOLU
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Le probleme de roulis observe lors du second vol d'Ariane  5  a  enfin  ete
resolu. Lors d'un essai au sol du moteur Vulcain,  il  avait  ete  note  un
roulis de 850 Nm cause par la  rugosite  a  l'interieur  du  divergent.  En
effet, une serie de tubes en spirale soudes entre eux suffit pour entrainer
un couple. L'utilisation d'un nouveau divergent a permis de  comprendre  la
dispersion. Un essai complementaire a ete realise  avec  des  ejections  de
turbines differentes pour trouver la meilleure orientation qui  reglera  le
probleme. Ainsi, il ne sera pas necessaire de conserver le deuxieme systeme
de controle d'attitude (SCA) qui avait  ete  ajoute  sur  Ariane  503  pour
contrecarrer le roulis.


LA BELGIQUE SE LANCE DANS LE SPATIAL MILITAIRE
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Quatre ministeres de l'Etat federal belge ont decide de faire une  alliance
pour cofinancer l'utilisation, au niveau europeen, de  systemes  militaires
d'observation et de telecommunications  par  satellites.  Le  6  mars,  les
ministeres de la Defense (pour une participation financiere de 50 %), de la
Politique Scientifique (33  %),  de  l'Economie  (15  %)  et  des  Affaires
etrangeres (2 %) ont obtenu le feu vert du gouvernement belge pour  entamer
des  negociations  avec  les  autorites  francaise  et  allemande  sur  une
collaboration de la Belgique aux programmes d'observation  optique  Helios2
et de detection radar  Horus.  Par  ailleurs,  la  Belgique  a  l'intention
d'elargir cette collaboration au Royaume-Uni pour demarrer dans  un  proche
avenir  la  realisation  du   systeme   militaire   de   telecommunications
Eumilsatcom.

Selon le Conseil des ministres belges, il s'agit d'un systeme de  trois  ou
quatre satellites qui pourraient etre operationnels apres 2005.  Un  budget
total de 1,5 MdF, sur une periode de quinze ans, devrait etre alloue  a  ce
volet militaire des activites spatiales en Belgique. Dans un premier temps,
ce sont 40 MF qui vont permettre l'acces aux donnees des satellites  Helios
avec l'implantation a Evere (pres  du  quartier  general  de  l'OTAN)  d'un
systeme de traitement numerique de l'imagerie  spatiale.  Le  gouvernement;
belge motive sa decision par deux arguments.

D'abord, un systeme europeen d'observation spatiale aurait  pour  objectifs
la verification des traites de desarmement, le controle de la proliferation
des armements a destruction massive et de  leurs  vecteurs  et,  enfin,  la
surveillance des risques de menaces affectant l'environne ment. Ensuite, la
participation  directe  de  la  Belgique  assure  le  renforcement  et   le
developpement de l'activite industrielle et de la competence  acquise  dans
le domaine spatial.

Face a une competition mondiale toujours plus  forte  dans  ce  secteur  de
haute technologie, l'engagement dans ces programmes de l'industrie belge ne
peut avoir qu'une action positive pour l'emploi. Parmi les firmes qui  sont
concernees parce que deja impliquees dans  les  satellites  Spot,  il  y  a
Alcatel  Bell  (reception  et  demodulation),  Alcatel  ETCA  (alimentation
electrique et moyens associes au sol), Amos (moyens  de  support  mecanique
pour les tests optiques), le Centre spatial de Liege  (essais  de  systemes
optiques), Fabrisys (harnais filaires et thermiques), Sonaca (structure  en
composites), Spacebel Informatique (logiciels de systemes  de  bord  et  du
segment sol), Trasys Space (ingenierie informatique pour le traitement  des
donnees et pour l'archivage des images).

Theo Pirard


LES NEWS
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* Australie

En investissant 600 M$ (2,4 MdF, Asia Pacific Space Centre Pty Ltd  prevoit
de lancer des satellites depuis Vile Christmas.

* Europe

Le satellite meteorologique Meteosat-5 sera au-dessus du Kenya le 7  avril,
puis sur l'ocean Indien a la mi-mai.

* International

Intelsat lance un appel a candidatures pour le poste de  directeur  general
et approuve un nouveau plan de deploiement de ses satellites.

* Slovaquie

Ivan Bella et Michal Fulier ont ete selectionnes pour un vol a bord  de  la
station orbitale Mir en fevrier 1999.


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