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Space News InNet numero 146




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Space News InNet numero 146                      mercredi 30 avril 1997


	SOMMAIRE

	L'Univers sait-il ou il va ?
	La main manipulatrice canadienne de la station Alpha
	Argos 3 et les oiseaux migrateurs
	Megaruss, premier assureur spatial de Russie
	Vers l'assurance spatiale obligatoire en Russie
	Evolutions dans les vols habites


L'UNIVERS SAIT-IL OU IL VA ?
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Eternelle expansion ou retraction subite, l'univers sait-il vers quelle fin
il tend? Pour apporter des elements de reponse a cette interrogation
existentielle, une centaine de physiciens provenant du monde entier
travaillent depuis trois ans au projet Chorus au Centre europeen pour la
recherche nucleaire (Cern), a Geneve. L'objectif de cette gigantesque
experience est d'essayer de determiner la masse des neutrinos cosmiques. La
reponse a cette question precise pourrait eclaircir le choix evolutionnaire
de l'univers dans la mesure ou elle conduira a revoir l'estimation de la
masse globale de la matiere universelle !

En continuelle expansion depuis 15 milliards d'annees, c'est-a-dire depuis
le grand big bang initial, notre univers s'etend toujours. Peut-on penser
que cet etat continue indefiniment ou, au contraire, I'hypothese d'une
contraction prochaine est-elle envisageable ? C'est une question de force
de gravite et de densite de matiere. Si l'univers a une densite suffisante,
il va arreter sa course folle, bientot inverser son mouvement et se
contracter. Dans le cas contraire, il va continuer de s'etendre. Alors que
les physiciens deduisent des observations visuelles immediates que
l'univers est peu dense, les modeles des astrophysiciens mesurent une
densite de matiere plus elevee. Dans ce cas, quelle est donc la matiere
"invisible" qui ralentit l'expansion de I'univers et predit ainsi notre fin
proche ? 

Le cinq mai 1994, au Centre europeen pour la physique des particules, on
affine les derniers reglages de Chorus. Ce microscope geant mis au point
pour voir les neutrinos, ces particules infiniment petites qui se deplacent
a la vitesse de la lumiere et que l'on se prepare a photographier. II est
22 h 27. Tout est pret. Un premier flux de particules est envoye vers
Chorus depuis le supersynchrotron a protons du Cern. Des particules bien
plus petites que des neutrons ont laisse les traces de leur passage grace a
un dispositif capable de les reperer dans le temps et dans l'espace en
moins d'un millionieme de seconde. Les techniciens, ingenieurs et
physiciens du monde entier reunis au sein de cette equipe du Cern ont
travaille trois ans a la mise au point de cette gigantesque installation.

La recherche de la verite a l'extreme limite du monde connu supprime les
cloisonnements entre les disciplines et fait apparaitre des points communs
dans des domaines apparemment tres eloignes les uns des autres:
l'infiniment grand, avec les sciences touchant a l'astrophysique et
l'infiniment petit, au coeur de la matiere. Y a-t-il une masse cachee dans
l'univers? Quelle sera son evolution future? La matiere a-t-elle livre tous
ses secrets ? Toutes ces questions constituent l'enjeu du projet.

En penetrant dans l'infiniment petit, nous decouvrons des particules dites
elementaires telles que les protons, les neutrons et les electrons bien
connus. Alors que les protons et les electrons sont stables, les neutrons
isoles se transforment spontanement en protons avec emission d'un electron
et d'un neutrino. Ces derniers, extremement abondants dans la nature,
proviennent des etoiles ou du rayonnement cosmique. Par exemple, les
emissions nucleaires solaires sont accompagnees d'un flux intense de
neutrinos. Leur important pouvoir de penetration dans la matiere leur
permet de traverser la terre de part en part, sans etre perturbes le moins
du monde. On comprend des lors la difficulte extreme de leur mise en evidence.

Dans l'etat actuel des connaissances, on pense qu'il en existe trois
especes designees par les symboles  nu_epsilon, nu_mu et nu_tau.
L'interaction d'un neutrino avec la matiere se traduit par l'apparition de
sa particule associee. Un neutrino epsilon entraine l'apparition d'un
electron "e", un neutrino mu d'une particule appelee "muon" et un neutrino
tau d'une particule "tau". Des lors identifier un neutrino revient a
detecter sa particule associee. Une question se pose, un neutrino d'une
espece peut-il parfois se transformer spontanement en un neutrino d'une
autre espece ?

Pour repondre a cette question, prenons un exemple. On sait que le soleil
emet des neutrinos e (epsilon) et on peut estimer leur nombre attendu sur
terre. Or on en detecte nettement moins. L'hypothese est la suivante: parmi
les neutrinos e emis par le soleil, certains se transforment en neutrinos
d'une autre espece auxquels les detecteurs habituels ne sont pas sensibles.
Cette transformation spontanee n'est possible que si les neutrinos
possedent une masse. Dans ce cas et compte tenu de leur abondance, il nous
faudrait corriger notre estimation de la masse totale de l'univers. Avec
deux hypotheses pour le futur, soit l'univers continue indefiniment son
expansion, soit cette expansion, freinee par la gravitation, s'arretera et
sera suivie d'une implosion cataclysmique. C'est pour apporter des elements
de reponse a ces questions relatives aux etoiles, a l'avenir de l'univers
et a la comprehension intime de la matiere que Chorus a entrepris d'evaluer
la masse du neutrino et plus particulierement de detecter d'eventuelles
transformations de neutrinos mu en neutrinos tau.

L'aiguille dans la meule de foin

A une centaine de metres sous terre, dans la campagne genevoise (Suisse),
un tunnel circulaire de 2.300 metres de diametre contient un puissant
accelerateur de protons. Ces derniers, envoyes sur une cible, vont produire
des particules instables qui, a leur tour, vont generer des neutrinos m en
direction du detecteur Chorus: un assemblage etonnant destine a pieger des
particules infiniment petites. Il s'agit d'un appareil photographique geant
dont l'objectif est tourne vers le flux de neutrinos. Le coeur de Chorus
est un empilement de 800 kg d'emulsions photographiques de tres grande
taille qui seront bombardees pendant deux ans par le faisceau avant d'etre
developpees.

Quatre hypotheses se presentent lors du passage d'un neutrino a l'interieur
d'une emulsion. 

Un: les neutrinos de type mu traversent les emulsions sans laisser de
trace. C'est la majorite des cas. 

Deux: en traversant les emulsions, les neutrinos mu interagissent avec la
matiere et generent des traces visibles rectilignes sans interet pour
l'experience. 

Trois: avant de parvenir aux emulsions, le neutrino mu se transforme en
neutrino T (tau), c'est l'hypothese de Chorus. Mais le neutrino T
traversera le plus souvent les emulsions sans interagir. 

Quatre: un neutrino T interagit dans les emulsions et signe son passage par
une trace brisee.

Les emulsions photographiques sont preparees au Cern et les proprietes
exigees necessitent une production de qualite artisanale. Elles seront
analysees a l'aide de microscopes automatiques assistes par ordinateur dans
des laboratoires repartis dans le monde entier: Japon, Coree, Italie,
Turquie et Russie. Chercher la petite trace d'un lepton parmi les milliards
de traces laissees par les diverses particules dans ces emulsions releve de
la decouverte de l'aiguille dans la meule de foin. Il faudrait plus de
mille ans pour terminer une analyse complete. En consequence, pour pouvoir
localiser dans la cible photographique l'endroit precis ou un element
interessant s'est deroule, on a place en avant des emulsions un
appareillage complexe qui va permettre de determiner precisement les
trajectoires des particules issues de l'interaction du neutrino. En
remontant vers les emulsions, il sera possible de determiner le point exact
ou l'interaction recherchee a eu lieu.

Des fibres intelligentes

Lorsque les protons atteignent leur energie maximale, ils sont diriges vers
le detecteur a travers une cible de beryllium. Les collisions des protons
avec la cible generent un tres grand nombre de particules parmi lesquelles
des neutrinos de type mu. Plus loin, un blindage d'acier de 300 metres
d'epaisseur ne laisse passer pratiquement que les particules de ce type. Le
faisceau de neutrinos mu, qui a deja parcouru un km en trois millioniemes
de seconde, penetre dans le detecteur Chorus et le traverse.

En amont des emulsions, un dispositif comparable a un filtre electronique a
signale le passage des particules parasites a ne pas considerer. En aval,
sont places des detecteurs de trajectoire constitues de fibres optiques
scintillantes. Ces fibres ont la propriete suivante: des qu'elles sont
traversees par des particules chargees, elles produisent de la lumiere qui
est transmise jusqu'a I 'autre extremite de la fibre.

Les informations recoltees permettent d'enregistrer en temps reel les
coordonnees precises des petits eclairs lumineux provoques par le passage
des particules et de saisir leur trajectoire. Ces eclairs, d'intensite trop
faible pour etre directement captes par une camera de television, sont
ensuite amplifies dans les nombreux intensificateurs de lumiere qui
entourent le dispositif. A 1'interieur de chaque amplificateur, un
dispositif a plusieurs etages augmente la luminosite des eclairs produits
au niveau des fibres. A la sortie des amplificateurs, les traces lumineuses
sont bien visibles. En remontant vers la cible d'emulsion, on decouvre
l'endroit precis ou une des interactions vient de se produire. Dans cette
situation, un neutrino de type T a entraine l'apparition d'une particule t
identifiee par la trace brisee qu'elle a laissee au sein de l'emulsion,
refletant son instabilite.

Toute la suite du dispositif sert a connaitre les caracteristiques des
particules secondaires produites lors des interactions. Il comporte d'abord
l'aimant hexagonal, qui doit son nom a sa forme geometrique. Sa fonction
est de determiner la charge electrique des particules. Cet aimant sans fer,
assez revolutionnaire dans sa conception, a ete imagine et construit par un
groupe specialise du Cern. C'est un aimant totalement creux dont les
conducteurs sont des rubans d'aluminium de faible epaisseur. Au moment du
passage des neutrinos, ils sont traverses par un courant electrique de
plusieurs milliers d'amperes. Le champ magnetique qui en resulte courbe la
trajectoire des particules chargees. Trois detecteurs a fibres optique
scintillantes sont disposes de part et d'autre de l'aimant. Ils donnent une
mesure precise de ces T purs. Ils permettent de determiner la charge
electrique et la quantite de mouvement des particules qui traversent l'aimant.

Les particules rencontrent ensuite le calorimetre constitue de fibres
optiques scintillantes et de plomb. Son but est d'evaluer l'energie et la
direction des particules. Celles-ci reagissent dans le calorimetre en
produisant d'autres particules qui elles-memes en generent d'autres et
ainsi de suite jusqu'a la dissipation totale de l'energie disponible qui
peut ainsi etre mesuree.

Enfin, les particules restantes atteignent le spectrometre a "muons". Six
aimants de grande dimension provoquent un champ magnetique intense qui
courbe les trajectoires des "muons" qui le traversent. La mesure de ces
courbures donne la charge electrique et la quantite de mouvement des "muons".

Decision electronique

La conception de Chorus a ete le fruit des travaux d'une equipe
internationale reunissant plus de cent physiciens et etudiants. La
construction et la mise en oeuvre des elements ont ete effectues dans les
laboratoires des participants au projet. Ainsi, les detecteurs de
trajectoire ont ete realises en Allemagne, en Belgique, au Cern, au Japon,
aux Pays-Bas et en Israel. Le calorimetre a ete construit en Italie. Le
spectrometre a "muons" a ete concu par des physiciens russes et turcs.
L'ensemble des equipements a ete assemble et teste au Cern. L'electronique
associee a ces experiences synthetise toutes les informations. C'est elle
qui decide d'enregistrer ou non l'information. La decision d'acceptation ou
de rejet est prise en moins d'un millionieme de seconde.

Ce systeme d'acquisition des donnees a ete realise et mis au point par les
physiciens des laboratoires en Belgique, au Cern, en Italie, aux Pays-Bas
et en Turquie. Le projet Chorus, en plus de son role majeur dans la
comprehension de notre univers, entraine toute une serie de consequences
importantes au niveau international. En effet, il genere des synergies
entre des scientifiques de tous pays. Il donne un elan a la recherche
fondamentale dans ce domaine precis mais aussi dans les domaines voisins.
Il favorise ainsi l'interdisciplinarite si necessaire aujourd'hui et la
participation des industries nationales dans le secteur des technologies de
pointes. Les nombreuses contraintes imposees par ce type de projet
requierent la conception d'instruments specifiques, sans equivalent
commercial disponible, mais qui peuvent s'averer utiles dans d'autres
spheres d'activites.

Unique au monde

Par l'operation "appellation recherche-industrie", Chorus vise a impliquer
le secteur des entreprises de pointe dans ses experiences pour l'aider a
resoudre les defis poses a la fois sur les plans mecaniques, optiques,
electroniques et informatiques. Par exemple, certaines des realisations
etudiees pour les experiences au Cern ont deja trouve des applications
specifiques dans plusieurs secteurs de pointes comme la medecine, le
domaine spatial, les communications. Au travers des cours et des
conferences, Chorus etablit une reelle communication entre les partenaires
du projet, physiciens et techniciens. I1 assure egalement un terrain
favorable pour la formation des nouvelles generations. Chorus, c'est une
equipe internationale qui reussit a concevoir et a mettre au point un
detecteur unique au monde, une equipe qui poursuit une demarche
scientifique ouverte a tous pour permettre de percer, un jour peut-etre, un
des secrets de l'univers.

Dans le cadre de cette experience et pour repondre a son souci de
transparence et au role didactique qu'il s'est fixe, le Centre europeen
pour la recherche nucleaire, qui recoit chaque annee plus de 60.000
visiteurs, a voulu disposer d'un outil audiovisuel de qualite. Muni de
laboratoires performants et fort de son excellente reputation, le Centre
audiovisuel de l'universite catholique de Louvain a ete charge de la
realisation. Jean Leyder, realisateur au Centre audiovisuel, et les
professeurs Denis Favart et Ghislain Gregoire, de l'institut de Physique
nucleaire, qui sont directement impliques dans le projet, ont ainsi
collabore au montage du film sur cette gigantesque experience.

Simon de BROUWER, Athena


LA MAIN MANIPULATRICE CANADIENNE DE LA STATION ALPHA
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Engage dans un plan drastique de reduction de son deficit, le gouvernement
federal canadien avait mis en sommeil en 1994 une partie de sa contribution
a la station spatiale internationale Alpha. La rencontre, le 8 avril
courant, du president americain Bill Clinton et du Premier ministre
canadien Jean Chretien a permis d'aplanir les ecueils, si bien que l'Agence
spatiale canadienne se voit dote e d'un budget non renegociable de 207
M$CAN (quelque 800 MF) sur trois ans pour la conception et la realisation
du manipulateur agile de la station spatiale (SPDM pour Special purpose
dexterous manipulator). Les entreprises canadiennes, et en tout premier
lieu Spar, qui gerera 170 M$CAN (680 MF), attendaient avec impatience que
le gouvernement federal revienne sur sa decision de 1994. En effet, ainsi
que l'a souligne Jean Chretien, le manipulateur agile represente un defi
technologique sans precedent, et confirme les competences du canada dans la
robotique spatiale mondiale. Mais surtout, cette realisation est l'occasion
de creer ou de maintenir quelque 2.400 emplois chez les industriels
canadiens. Sans compter les retombees potentielles que l'exploitation du
SPDM devrait generer.

Au lendemain de cette annonce, Stephen J. Sorocky, nouveau vice-president
et directeur general de Spar Space Systems a Brampton (Ontario), ne cachait
pas sa satisfaction. Car l'attribution de ce contrat etait jugee critique
pour l'avenir des activites de telerobotique de Spar, affirme Steve
Sorocky. En 1996, ces activites ont produit 131 M$CAN (524 MF), soit 56 %
du chiffre d'affaires de la division spatiale de Spar. En outre, si la
construction des deux premiers elements du systeme d'entretien mobile (MSS
pour Mobile servicing System) de la station spatiale Alpha a represente en
1996 84,9 M$CAN (pres de 340 MF), l'entretien des Canadarm (les
telemanipulateurs des navettes americaines) a genere un chiffre d'affaires
de 26,1 M$CAN (104 MF). De plus, son principe a ete retenu dans l'industrie
miniere avec des ventes a l'etranger qui atteignent aujourd'hui 600 M$CAN
(2,4 MdF). L'effet de levier devrait etre similaire, estime Steve Sorocky.
"Le soutien technique, la fourniture de pieces detachees et l'assistance
qu'apportera Spar Space System lors des lancements des elements du seul
telemanipulateur de la station spatiale (SSRMS pour Space station remote
manipulator system) ont ete estimes a quelque 30 M$CAN (120 MF) durant six
ans. Nous sommes en negociation avec la NASA pour assurer une assistance
equivalente pour le SPDM", affirme Steve Sorocky.

Outre le manipulateur SPDM et le telemanipulateur SSRMS (derive du
Canadarm), le systeme d'entretien spatial MSS comporte un troisieme
element, la base mobile MBS (Mobile base system) qui est en cours d'essais.

Le systeme d'entretien mobile MSS de la station spatiale est un element
essentiel de la future station Alpha. Il servira a sa construction et
ensuite a son entretien. Grace au MSS, les sorties extravehiculaires des
astronautes dans le milieu hostile que constitue l'environnement spatial,
seront grandement reduites.

Le telemanipulateur SSRMS de 17 metres de long est plus gros et plus
perfectionne qu'un Canadarm. De facon generale, le SSRMS se deplacera
autour de la station grace a la base mobile (MBS), mais il pourra aussi se
repositionner de lui-meme pour atteindre divers points de la station.
Capable de manipuler de gros modules et elements structuraux, le SSRMS
servira d'abord a l'assemblage de la station, puis aux travaux courants
d'entretien et de ravitaillement. Il pourra notamment supporter le
manipulateur agile SPDM. Ce systeme bi-bras sera utilise pour effectuer les
travaux de precision sur les elements exterieurs les plus delicats. Chacun
de ses bras (de 3 m de long et 7 joints d'articulation) sera dote
d'effecteurs (des outils) specifiques aux operations a realiser. "C'est
dans le developpement de ces effecteurs, que reside, entre autres, le
savoir-faire de Spar", affirme Steve Sorocky. Le SPDM, qui devra assurer la
manipulation d'equipements fragiles, sera equipe de capteurs de force et de
moment qui regleront automatiquement la manipulation de la charge pour
assurer des mouvements en douceur.

Un systeme de vision integre

Avec ses deux bras, le SPDM pourra notamment assurer le chargement et le
dechargement de materiel spatial, recevoir des outils robotises, fixer ou
enlever des couvercles , installer des elements de la station spatiale et
fournir des images des aires de travail exterieures.

Le Canada fournira ainsi egalement le systeme de vision spatiale CSVS qui
sera utilise pour assister les astronautes restes dans la station spatiale.

Le developpement et la fabrication du SPDM concernent 84 personnes a
l'unite de Spar de Brampton (Ontario) et 50 personnes a celle de
Sainte-Anne-de-Bellevue pres de Montreal (Quebec). Mais Spar travaillera en
cooperation avec une dizaine d'entreprises principales dont CAE Electronics
a Montreal (Quebec), CAL a Ottawa (Ontario), Devtek a Toronto (Ontario),
IMP a Halifax (Nouvelle-Ecosse), MacDonald Detwiller & Associates a
Vancouver (Colombie britannique), Novatronics a Stratford (Ontario), Prior
Data Sciences a Ottawa (Ontario) et SED a Saskatoon (Saskatchewan). De
nombreux autres contrats notamment de sous-traitance sont en cours de
negociation, ce qui portera a une quarantaine le nombre d'entreprises
canadiennes concernees par le programme.

Le programme de la station spatiale Alpha prevoit egalement, pour la part
canadienne, la mise en œuvre par l'Agence spatiale canadienne
d'installations terrestres. Le complexe d'exploitation du MSS (MOC pour MSS
Operations complex), situe au siege social de l'Agence a Saint-Hubert
(Quebec), permettra de planifier les missions, surveiller l'etat du
manipulateur et formera les astronautes a son utilisation. L'Agence va donc
s'employer a moderniser ses installations pour faire du MOC un centre
d'exploitation ultramoderne.

Nicole Beauclair


ARGOS 3 ET LES OISEAUX MIGRATEURS
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La technologie spatiale voit des lancements de fusees de plus en plus
puissantes pour des satellites de plus en plus massifs et complexes. Elle
est par ailleurs faite d'applications, plus discretes, d'un cout modeste et
d'une grande efficacite. Les moyens qui sont alors mis en oeuvre sur orbite
ne donnent pas lieu a des investissements demesures ni a des resultats
spectaculaires. Neanmoins, ce sont des systemes dont l'exploitation
judicieuse rend des services appreciables dans des domaines d'interet
divers: la preservation d'une espece avec le systeme Argos ou la gestion
des transports avec le systeme Euteltracs. Dans ce numero, nous decrivons
des applications par satellites qui impliquent des concepteurs et
utilisateurs belges. 

Il etait une fois, au XIXeme siecle, une espece d'oiseaux migrateurs, tres
abondante en Mediterranee. Le courlis a bec grele (Numenius tenuirostris)
volait alors en bandes importantes pour effectuer une migration, longue de
6.000 km, entre la Siberie et le Maghreb. D'apres ce que l'on sait, cette
espece, en survolant l'Ukraine, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie,
l'Albanie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bosnie-Herzegovine, la
Grece et l'Italie, serait capable de grands bonds aeriens: en restant en
l'air durant 35 heures, elle pourrait parcourir jusqu'a 2.000 km d'une
seule traite.

A la fin du siecle dernier, la population des courlis a bec grele se met a
diminuer de maniere dramatique. Entre 1909 et 1924, on constate la presence
de nids en Siberie... Mais, au cours des 75 dernieres annees, on n'a plus
reussi a mettre en evidence une trace de nid ! Aujourd'hui, on estime que
cette espece compte encore, au maximum, 300 individus. Qu'est-il arrive ? A
quoi doit-on cette brutale diminution ? Comment la proteger et empecher sa
disparition ? Didier Vangeluwe, attache a l'Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique, s'inquiete de la survie de cet oiseau devenu rare.
Phenomene d'autant plus inquietant qu'aucune raison precise n'a pu encore
l'expliquer...

"Il s'agit de l'espece la plus menacee d'Europe. Il faut faire vite car son
extinction est une question d'annees, explique Didier Vangeluwe. Le
probleme est de decouvrir, de maniere a les proteger, les sites ou le
courlis a bec grele s'arrete pour se nourrir et ou il se fixe pour se
reproduire. Comme sa zone d'habitat potentiel se trouve le long du parcours
de sa migration, il est bien difficile de localiser l'espece. Le hasard
fait qu'on en observe quatre ou cinq chaque annee. Si I'on pouvait suivre
ces specimens pendant plusieurs mois, on arriverait a connaitre leurs
habitudes, a situer leurs lieux de nidification, a preserver des sites pour
leur survie. Un reseau d'observateurs terrestres, dissemines sur plusieurs
pays, est couteux a mettre en place et difficile a gerer. II faut des lors
faire appel a la technologie pour pouvoir pister I 'oiseau au moyen d'un
satellite sur orbite."

Avec l'aide des chasseurs

Notre chercheur de 29 ans est charge par l'Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique de mettre au point l'emploi d'une balise
miniaturisee sur le dos d'un oiseau pesant un demi-kilo. Il s'agit d'un
emetteur dit Ptt (Platform Terminal Transmitter), qui doit peser moins de
20 grammes. Ses signaux sont collectes et relayes par un
recepteur-enregistreur qui est place a bord d'un satellite meteo americain.
Cet equipement sur orbite s'appelle le systeme Argos et il est le fruit
d'un programme de cooperation spatiale entre la France et les Etats-Unis.
L'Institut des Sciences naturelles est devenu un utilisateur d'Argos pour
mener l'enquete sur le comportement mysterieux des courlis a bec grele. Le
projet de sauvetage du courlis a bec grele a commence le 1er janvier 1996
avec un budget de 16 millions de francs pour trois annees. Jusqu'a la fin
de 1998, il est subsidie a 50% par la Commission europeenne dans le cadre
du programme Life, un fonds d'aide a la conservation de la nature et de
l'environnement. Les autres 50% sont finances par les institutions qui
participent a ce projet d'envergure europeenne.

L'Institut royal des Sciences naturelles collabore avec l'universite St
Andrews (Sea Mammal Research Unit), a Cambridge, et avec le Bundesamt fur
Naturschutz, a Bonn, qui sont des specialistes de l'emploi de la telemetrie
par satellite pour pister les especes animales. Il coopere avec le service
des Eaux & Forets du ministere hellenique de l'Agriculture et avec la
federation des Associations de chasseurs de l'Union europeenne, dont le
siege est situe a Bruxelles. "Les chasseurs nous sont d 'un grand secours,
explique Didier Vangeluwe. Non seulement ils participent aux observations
sur le terrain. Mais surtout, en se familiarisant avec les especes en
danger, ils s'impliquent vraiment dans la conservation de la nature. "

Essais de balises miniaturisees

"Comme l'espece a surveiller est rare et menacee, on n'a pas le droit a
l'erreur. II nous faut proceder a de multiples essais de balises sur les
specimens d 'une famille de courlis "cousins", plus nombreux. C'est ce que
nous avons fait en 1995 a la Mer du Nord et en 1996 dans le delta d'Evrox
en Grece. On a evalue des dispositifs de fixation sur les plumes. La balise
ne doit surtout pas gener I'oiseau dans ses mouvements. Et il faut veiller
a ce qu'elle puisse, apres plusieurs mois de fonctionnement, etre larguee
lors de la mue de I'oiseau." Des balises de 25 a 30 grammes ont ete mises a
l'essai, avec plus ou moins de bonheur. Il est possible de les localiser
grace a Argos avec une precision de 300 m, a condition qu'elles ne tombent
pas de l'oiseau ou qu'elles ne connaissent pas de panne. Chaque balise est
une merveille d'electronique qu'il est malaise, voire impossible de
recuperer. Son prix: entre 2.500 et 3.000 dollars (de 80.000 a 100.000
francs). Les fournisseurs de ces emetteurs miniaturises Ptt sont
l'Americain Microwave Telemetry et le Japonais Toyocom. C'est le produit
americain qui donne le plus de satisfaction et Microwave Telemetry annonce
la mise au point d'une balise de 18 grammes, batterie comprise !

L'ultime etape sans doute la plus delicate sera de capturer un premier
courlis a bec grele, de preference une femelle, puis de lui installer une
balise Argos. Comment distinguer la femelle du male avant d'actionner le
filet ? Un autre chercheur de l'Institut, Charles Vander Linden, vient
d'elaborer un logiciel d'identification a partir de cliches photo ou video:
il se refere a des mesures de la forme courbee du bec de l'oiseau. Didier
Vangeluwe est, plus que jamais, impatient de voir voler, equipe d'une
balise de localisation par satellite, le migrateur en voie de disparition.
Car le compte a rebours pour la survie de l'espece est bien entame. Le
temps presse... et un probleme d'argent se pose pour mener a bien le
programme.


MEGARUSS, PREMIER ASSUREUR SPATIAL DE RUSSIE
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L'assurance devient, d'une facon generale, une activite en expansion en
Russie. Si l'on en juge par le nombre impressionnant de compagnies
d'assurances en activite: plus de 3.000. Mais cet effectif trompeur au
demeurant car il recouvre une grande diversite de societes dont certaines
sont pour le moins "volatiles" s'est reduit de 10 % en deux ans.

Dans l'assurance spatiale, et alors que les lancements commerciaux
(assures) n'en sont encore qu'a leurs debuts en Russie, on observe la meme
proliferation de compagnies puisqu'on en denombre 100 a 150.

La plus importante compagnie russe d'assurances spatiales appartient au
groupe Megaruss, dont nous avons rencontre le responsable des affaires
spatiales, Alexandre L. Tsarikov, directeur de la filiale specialisee
Megaruss A. En cinq ans, Megaruss LC, la societe-mere, est devenue l'une
des trois plus importantes compagnies russes de reassurances (notamment
pour l'aeronautique), avec un capital de 21 milliards de roubles (21 MF) et
des reserves de 11 Md.Rbl (11 MF). Megaruss est parmi les cinquante
principaux assureurs russes pour les primes collectees (18 Md.Rbl ou 18 MF,
au 1/10/1996).

Sa filiale Megaruss A, fondateur de l'association des assureurs spatiaux et
coordinateur d'un pool d'assureurs spatiaux, est tres active, sur ce
marche, depuis trois ans. Selon A.L. Tsarikov, Megaruss a deja assure une
demi douzaine de lancements de satellites russes (Sich 1, Spin 2 et Gals
12) ou etrangers (Astra 1F et Inmarsat 3/F2). Elle a aussi assure un
mini-satellite etranger l'Unamsat du Mexique lance en aout 1996.

Megaruss a, entre autres, assure le premier tir (debut mars) de fusee Start
du nouveau cosmodrome siberien de Svobodny. Le lancement (reussi) fut
couvert par Megaruss pour 22 Md.Rbl (4 M$ ou 22 MF). Mais, en 1996,
Megaruss paya a Sovinformspoutnik 1 M$ suite a l'echec d'une fusee Soyouz
qui causa la perte d'un Cosmos (satellite 11F660) assure (en pool avec 55
compagnies russes) pour 2,7 M$ (15 MF). Il devait faire la topographie de
l'Amerique pour Arial (USA). En 1996, Megaruss participa aussi (avec 40
compagnies) a la couverture d'Inmarsat 3/F2 pour 33 Md.Rbl (6 M$), soit 10%
du risque total de 66 M$. Le plus gros risque couvert par Megaruss fut le
satellite russe de telecommunications Gals 12 assure (lancement et premier
mois d'exploitation) pour 55 Md.Rbl (10 M$ ou 55 MF) fin 1995.

Mais aujourd'hui, precise A.L. Tsarikov, "la capacite totale du marche
russe disponible pour couvrir les risques spatiaux, avec la participation
des principales compagnies nationales, est tombee a seulement 5 a 7 M$" (27
a 38 MF). Cela limite les capacites du marche national et notamment de
Megaruss, qui projette d'assurer cinq a six satellites russes et etrangers
en 1997.


VERS L'ASSURANCE SPATIALE OBLIGATOIRE EN RUSSIE
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L'assurance des risques spatiaux est un phenomene nouveau en Russie", a
souligne Vadim V. Shoultsev, chef du bureau de coordination des projets
commerciaux de l'agence spatiale russe (RKA), au seminaire d'ISB.

Paradoxalement, alors que l'astronautique russe fete cette annee ses
quarante ans d'existence (depuis Spoutnik 1), la premiere police
d'assurance d'un projet spatial n'a ete emise en Russie, par la compagnie
Ingosstrakh, qu'en 1990.

"Depuis cinq ans, seulement, quelques dizaines de projets spatiaux ont ete
assures, en tout ou partie, et les operateurs ont ete indemnises pour les
lancements avortes du satellite Gorizont et du lanceur Start", rappelle
V.V. Shoultsev. En precisant que ce sont les taux de primes eleves (par
rapport a ceux des autres risques) qui ont amene les compagnies
d'assurances russes au spatial. Aujourd'hui, dit-il, "pres d'une centaine
de compagnies russes ont accepte la souscription de risques spatiaux. Les
plus actives dans ce domaine sont la Compagnie militaire d'assurances,
Meguss, Megaruss, Orbita, Rossgosstrakh, Rosno, SibAstro Vaz, Victoria et
Yozrojdeniye". Elles couvrent 70% des risques spatiaux assures.

Mais, declare V.V. Shoultsev, "en meme temps, les courtiers et compagnies
russes sont encore assez meflants envers la souscription d'assurances
spatiales, comme le montre le volume de leurs participations rapporte a
leurs fonds propres. Cette situation s'explique, en Russie, par certains
facteurs subjectifs (precedents etrangers negatifs, manque de specialistes,
etc.), ainsi que par l'instabilite du developpement de l'industrie
spatiale, la situation economique degradee des constructeurs et operateurs
de satellites, la confidentialite traditionnelle des travaux et la
difficulte d'obtenir des informations veridiques sur la nature des risques
spatiaux." Ainsi, dit-il, "certaines compagnies d'assurances, assez
importantes, refusent de participer a l'assurance spatiale, surtout celle
des risques orbitaux, ce qui reduit le marche".

En 1995, pourtant, fut cree le premier "pool" de reassurance spatiale, par
une quinzaine de compagnies qui reunirent une capacite globale, uniquement
en Russie, d'environ 12 milliards de roubles (2 M$ ou 12 MF). "C'etait la
premiere fois dans l'histoire de l'assurance spatiale russe qu'il fut
possible de placer un risque d'un tel montant sans reassurance a
l'etranger", souligne V.V. Shoultsev.

Aujourd'hui, dit-il, "l'ecart entre le volume reduit des risques a couvrir
et les variations importantes des valeurs assurees (par contrats isoles,
sans unification suffisante des tarifs et conditions) pose toujours un
serieux probleme, ce qui reduit le champ d'action des assureurs et rend
difficile la creation de reserves".

Selon lui, "il faut donc serieusement ameliorer la base legislative de
l'assurance spatiale, avant tout en introduisant l'assurance obligatoire de
la responsabilite pour les dommages aux tiers lors des lancements, ainsi
que l'assurance des cosmonautes et du personnel au sol".

Un projet de loi a d'ailleurs ete depose a ce sujet au parlement russe. En
plus d'autres deja soumis a la Douma concernant l'expansion des activites
commerciales, le soutien etatique a l'espace et le developpement des
telecommunications par satellites en Russie.


EVOLUTIONS DANS LES VOLS HABITES
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Le retour premature de la navette Columbia le 8 avril risque de provoquer
une modification du programme de vol du Shuttle. L'avortement de la mission
etait due a une pile a combustible tombee en panne a bord de Columbia qui
risquait d'exploser en vol si l'hydrogene et l'oxygene liquides venaient a
se melanger et si le voltage tombait suffisamment bas. Le fait de
debrancher l'appareil reduisait le risque sans vraiment l'eliminer. La NASA
envisage une reedition au debut de juillet de la mission STS-83 qui
n'aurait pas de consequences sur l'actuel manisfeste. Quelle que soit la
decision qu'elle prendra le 18 avril, les autres vols devraient etre
maintenus. Par contre, la navette Atlantis sera remplacee par Endeavour
pour la mission Shuttle-Mir du 18 septembre (STS-86).

Le 11 avril, le president russe Boris Eltsine a annonce que le gouvernement
russe debloquerait 800 Md. Roubles (140 M$, ou 800 MF) en avril, puis 700
Md. Roubles (122 M$, ou 700 MF) en mai, pour satisfaire a ses engagements
concernant la station orbitale internationale Alpha. Cet heureux denouement
intervient au moment ou la NASA annonce qu'elle ne commencera pas
l'assemblage de la station avant octobre 1998, soit un retard de onze mois.
En outre, Boris Eltsine s'est declare pret a signer cet ete un accord
intergouvernemental avec les Etats-Unis et plusieurs pays europeens pour
officialiser la participation de la Russie a ce programme.

Par ailleurs, la flotte des quatre navettes devrait etre utilisee par la
NASA jusqu'en 2012, date a laquelle un nouveau systeme mono-etage devrait
prendre le relais. La NASA veut donc mettre a profit ces quinze annees
d'exploitation pour diminuer les couts de maintenance et d'operations,
reduire les cycles de moitie d'ici 2002 et doubler le nombre de vols
annuels d'ici 2007. Par ailleurs, le prix du kilo en orbite devra etre
divise par deux dans cinq ans, puis par quatre dans dix ans. Les
modifications en cours concernent les turbopompes du moteur cryogenique
SSME et le reservoir externe dont une version allegee doit voler a partir
de juin 1998. Ensuite, un certain nombre d'equipements de bord seront
modernises car leur technologie est tres ancienne. Mais la principale
innovation residerait dans le remplacement des actuels boosters a poudre
par des boosters a ergols liquides. Une telle proposition avait deja ete
faite par le passe, mais etait restee sans suite.

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Dans notre numero 147 de Sace News InNet (sous reserves) :

ILS lancera huit Proton commerciaux en 1997.
RKA attend plus de 400 milliards de roubles pour la station Alpha.
Le budget du CNES.
Hipparcos et le nouveau cadastre de l'Univers.


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