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Space News InNet 213




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Space News InNet numero 213                            dimanche 9 aout 1998


	Sommaire

	L'Agence spatiale europeenne en quete d'une nouvelle identite.
	- L'industrie spatiale belge en cinquieme position
	- La revolution numerique
	Ariane et les lanceurs complementaires

	Avis importants


L'AGENCE SPATIALE EUROPEENNE EN QUETE D'UNE NOUVELLE IDENTITE
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Les 23 et 24 juin, le Conseil de l'Esa a tenu sa 136 eme session  au  coeur
de Bruxelles. Il aurait du reunir les ministres des 14 Etats  membres  pour
decider les moyens et orientations de la strategie a long terme de l Europe
dans l'espace. Les activites de l'Esa pour amorcer le  XXIeme  siecle  sous
les meilleurs auspices etaient en  jeu.  Mais  la  France,  l'Allemagne  et
l'Italie qui assurent les 2/3 de son  financement  ont  voulu  marquer  une
pause en demandant le report du  Conseil  ministeriel  au  debut  de  1999.
L'idee d'avoir  un  Conseil  preparatoire  au  niveau  des  delegues,  pour
preparer  le  Conseil  ministeriel,  pouvait   etre   preservee   grace   a
l'opiniatrete  conjointe  du  ministre  belge  Yvan  Ylieff,  president  du
Conseil, et d'Antonio Rodota, directeur general de l'Esa. Ce  petit  sommet
de l'Europe spatiale etait destine a :

- celebrer les 25 ans de la Conference de juillet 1973 qui fonda l'Esa;

- faire le point sur le fonctionnement de l'Esa et sur les priorites en vue
de son avenir;

- renforcer la synergie entre les actions  de  l'Union  europeenne  et  les
activites de l'Esa.

On s'attendait a une crise qui aurait pu mettre a  mal  les  fondements  de
l'Agence spatiale europeenne. Les principaux acteurs par la voix  de  leurs
ministres  Claude  Allegre  pour  la   France,   Juergen   Ruettgers   pour
l'Allemagne, Luigi Berlinguer pour l'Italie - faisaient,  a  la  veille  du
Conseil, part de leurs reticences pour financer de nouvelles orientations a
l'Esa. Ils voulaient de la sorte manifester leur mauvaise humeur,  car  ils
reprochent a l'Agence son manque d'efficacite pour ces raisons: une gestion
bureaucratique et couteuse de ses activites, la place prise par les  petits
pays dans le processus de decision,  une  mauvaise  coordination  avec  les
programmes nationaux et avec les travaux de la Commission europeenne.

Neanmoins, le 24 juin a Bruxelles,  l'Europe  spatiale  a  sauve  la  face,
puisque les delegations de l'Esa se mettaient d'accord,  de  facon  presque
inattendue, sur les  deux  resolutions  qui  etaient  proposees  au  136eme
Conseil. Ce succes a ete favorise par l'ambiance de la celebration du 25eme
anniversaire,  par  l'adoption  au  Conseil  ministeriel  europeen  de   la
recherche d'une resolution pour la complementarite de l'Esa et  de  l'Union
europeenne, par la  reprise  de  l'activite  economique  et  l'eclosion  de
groupements industriels sur l'ensemble de l'Europe.

La Resolution sur les mesures immediates et etages  preparatoires  pour  le
nouveau programme et la reforme de l'Esa dans la perspective de son conseil
au niveau ministeriel. Cette resolution debloque un budget de 255  millions
d'ecus (10,2 milliards de fb) pour demarrer  des  activites  nouvelles  que
preconisait le directeur general de l'Esa dans la perspective  de  plus  en
plus commerciale  des  systemes  spatiaux.  Ces  nouveautes  concernent  le
transport spatial, l'observation de la Terre, la navigation par satellites.

Le programme Ariane 5 Plus va poursuivre l'evolution  du  lanceur  europeen
pour l'adapter, grace a des ameliorations, au  marche  des  lancements  des
satellites de plus en plus lourds en  orbite  geostationnaire  et  sur  des
orbites  basses.  La  societe  Arianespace  doit  disposer   d'un   systeme
competitif pour resister a la concurrence  commerciale,  de  plus  en  plus
vive, des lanceurs americains, russes, ukrainiens, japonais, chinois, voire
indiens. Des 2001,  Ariane  5  sera  equipee  d'un  etage  superieur,  avec
propergols stockables, qui soit reallumable pour  deployer  des  satellites
sur differents plans d'orbite. En 2002-2003, on  lui  donnera  un  etage  a
propulsion cryogenique, utilisant le moteur du 3eme etage d'Ariane  4  pour
qu'elle  soit  capable  de  placer  9  tonnes  sur  l'orbite  de  transfert
geostationnaire. En 2006, un nouveau propulseur  cryogenique,  reallumable,
qui est a l'etude chez la Societe  europeenne  de  propulsion  (Sep),  doit
hisser cette capacite d'Ariane 5 jusqu'a 11 tonnes en lancement double.

Avec le programme Vega, l'Esa veut etoffer l'offre europeenne  de  services
de lancements avec un systeme de transport des petits  satellites  sur  des
orbites basses. C'est le concept franco-italien du petit lanceur  Vega  qui
se trouve "europeanise". Cette fusee a  trois  etages,  qui  utilisera  des
propulseurs a poudre disponibles, doit etre mise en service des 2003-, elle
pourra lancer depuis Kourou jusqu'a 1 tonne sur une orbite  polaire  a  700
km, qui est la trajectoire des satellites d'observation.

Avec l'etude approfondie des missions pour  le  programme  "Living  Planet"
(Planete Vivante), l'Esa renforce son role dans l'observation de la  Terre;
elle donne une suite aux missions des satellites geostationnaires Meteosat,
des plates-formes polaires Envisat et Metop.

La contribution de l'Europe a la future generation des systemes  civils  de
navigation par satellites passe par une revue des  options  de  l'industrie
europeenne pour le Global navigation satellite  system  (Gnss-2)  qui  doit
etre operationnel en 2010. Soit l'Europe coopere avec les  Americains,  les
Russes, les Japonais, soit elle realise son propre systeme. Pour la seconde
option,  les  groupes  Alcatel  en  France  et  Daimler-Benz  Aerospace  en
Allemagne ont deja des concepts a  l'etude.  Le  18  juin,  l'Esa,  l'Union
europeenne et l'Organisation europeenne pour la securite de  la  navigation
aerienne (Eurocontrol) ont officialise leur cooperation  pour  la  mise  en
place d'un service europeen de navigation et de localisation par satellite,
qui  s'inscrit  dans  le  cadre  d'une  initiative   mondiale.   L'attitude
europeenne pour le Gnss-2 doit etre definie, a la mi-1999.

La Resolution sur  le  renforcement  de  la  synergie  entre  l'Esa  et  la
Commission de l'Union europeenne. Cette collaboration spatiale au  sein  de
l'Europe vise a harmoniser les politiques publiques dans  les  technologies
au service de l'environnement (etude du "global change"), de la societe  de
l'information, des transports, a favoriser la creation de nouvelles sources
d'emplois et l'amelioration de la qualite de la vie.

A l'issue du Conseil spatial europeen  de  Bruxelles,  le  ministre  de  la
Politique scientifique, Yvan Ylieff, etait a la fois  heureux  et  soulage:
"L'Europe de l'espace, sous l'influence des grands pays, a compris  qu'elle
n'avait aucun interet a laisser tomber ses petits partenaires. Notre accord
constitue donc un signal fort a ceux qui doutent  encore  d'une  Esa  unie,
forte, efficace".


L'industrie belge en cinquieme position

Avant le Conseil des delegues de l'Agence  spatiale  europeenne  (Esa)  qui
s'est reuni a Bruxelles les 23 et  24  juin,  l'association  internationale
Eurospace a publie un bilan de l'industrie spatiale europeenne.  L'objectif
d'exception, cree en 1961 c'est, en Europe, le plus ancien groupement  pour
l'espace - est de promouvoir les  activites  industrielles  en  technologie
spatiale. Les entreprises du spatial belge sont  representees  par  Alcatel
Bell,  Alcatel  Etca,  Sabca,  Spacebel  Informatique  et  Belgospace  (qui
regroupe, en  plus  des  firmes  precitees,  Fabrisys,  la  Federation  des
entreprises de Belgique, Newtec, Sait Systems, Sonaca,  Space  Applications
Services, Techspace Aero, Trasys Space, Verhaert Design & Development).

Apres plus de trois decennies  d'efforts  en  recherche  et  developpement,
l'industrie europeenne de l'espace constate qu'elle a acquis des  capacites
et des competences pour les technologies  et  d'applications  a  mettre  en
oeuvre durant le 21 eme siecle. Aujourd'hui, cette industrie emploie 35.000
personnes dans 14 pays d'Europe et genere un chiffre  d'affaires  de  4,555
milliards d'ecus (182 milliards de francs). Si l'on inclut les affaires  et
services a valeur ajoutee de la television et  des  telecommunications,  on
peut estimer  que  ce  chiffre  depasse  les  25  milliards  d'ecus  (1.000
milliards de francs). Le domaine des communications par satellites est l'un
des secteurs avec la croissance la plus rapide en Europe. La  Belgique  est
bien placee dans le spatial avec 1.555 emplois pour un  chiffre  d'affaires
de 158 millions d'ecus (6,3 milliards de francs). Ce qui la place  en  5eme
position derriere les quatre  grands  de  l'Europe,  a  savoir  la  France,
l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni.

Parmi les clients de l'industrie spatiale europeenne, on a (ces chiffres de
1996 se sont renforces en 1997):

- l'Esa pour 1.835 millions d'ecus (73,4 milliards de francs);

-  les  activites  commerciales  (avec   Arianespace,   les   systemes   de
telecommunications par satellite, Spot Image pour  la  teledetection)  pour
1.575 millions d'ecus (62,6 milliards de francs),

- les programmes nationaux a des fins militaires pour 519  millions  d'ecus
(20,7 milliards de francs),

- les programmes nationaux a des fins  civiles  pour  467  millions  d'ecus
(18,7 milliards de francs);

- L'Union europeenne pour 45 millions d'ecus (1,8 milliards de francs).


La revolution numerique

Insistant sur le fait que  l'Europe  est  une  puissance  spatiale  a  part
entiere, Eurospace montre que cette industrie europeenne a des  specialites
a haute valeur ajoutee dans tous les domaines, mais  le  transport  spatial
avec les lanceurs Ariane represente l'activite la plus importante:

- les systemes et services de lancement pour 1.306 millions  d'ecus  (52,25
milliards de fb);

- les systemes de  telecommunications  pour  1.190  millions  d'ecus  (47,6
milliards de fb);

- les observations de la Terre pour 1.006 millions d'ecus (40,25  milliards
de fb);

- les missions scientifiques pour 433 millions d'ecus (J 7,3  milliards  de
fb);

- les vols habites pour 224 millions d'ecus (8,96 milliards de fb),

- les activites de support sol pour 220 millions d'ecus (8,8  milliards  de
fb),

- les experiences en microgravite pour 64 milliards d'ecus (2,56  milliards
de fb);

- l'infrastructure de la station spatiale pour  38  millions  d'ecus  (1,52
milliards de fb).

Eurospace precise que l'avenir de l'industrie europeenne dans l'espace sera
sous l'influence de trois phenomenes:

- l'integration verticale et horizontale, avec le regroupement de societes.
Matra Marconi space est en train de fusionner avec la division "satellites"
de DaimerBenz Aerospace.  Alcatel  Espace  absorbe  Aerospatiale  a  Cannes
(satellites) et Thomson-Csf pour creer la Societe  commune  des  satellites
(Scs). La societe suedoise  Saab-Ericsson  a  une  participation  dans  les
compagnies autrichiennes Schrack et Ors.

-  La  globalisation  des  systemes  spatiaux  avec  la   mise   en   place
d'ambitieuses constellations pour  des  services  de  mobilophonie  et  des
applications multimedias a  hauts  debits.  Les  fabricants  de  satellites
doivent se mettre a la mode de la production en serie. - La  revolution  du
numerique qui permet, grace a la compression, d'accroitre les  performances
des  satellites  de  telecommunications   et   de   radiodiffusion.   Cette
augmentation de capacite risque  de  se  traduire  par  une  reduction  des
commandes de satellites. Mobiliser tout le potentiel spatial europeen

"Aeronautique  &  Espace:  quelle  recherche  et  quelle   industrie   pour
l'Europe?". Tel etait le theme d'un colloque qui, durant la  journee  du  5
mai dernier, a reuni a Bruxelles, dans l'enceinte prestigieuse du Parlement
europeen, quelque 330  representants  du  monde  politique,  d'institutions
scientifiques et du secteur industriel. L'Agence spatiale europeenne  (Esa)
et le Cnes francais (Centre national d'etudes  spatiales),  Arianespace  et
l'industrie francaise y ont expose leurs vues  a  la  table  ronde  sur  le
secteur spatial. Ce colloque organise et preside par les deputes  europeens
Claude Desama et Alain Pompidou etait place  sous  le  haut  patronage  des
membres de la Commission europeenne: Edith Cresson, qui est responsable  de
la Recherche, de l'innovation, de l'education, de la  formation  et  de  la
jeunesse, et Martin Bangemann, qui est charge des  Affaires  industrielles,
des technologies de l'information et des telecommunications. Il  s'agissait
essentiellement  de  presenter  au  monde  aeronautique   et   spatial   la
proposition de la Commission pour le 5eme programme-cadre  (19982002)  dont
les axes et budgets vont etre soumis  au  Parlement  europeen.  L'enveloppe
globale proposee pour ce 5eme programme-cadre  est,  en  dehors  du  budget
Euratom, de 14.833 millions d'ecus, soit pres de 600  milliards  de  francs
belges...

Les actions qui sont engagees par ce 5eme programme-cadre concernent, entre
autres, la recherche aeronautique et la technologie spatiale. Ce  sont  les
nouveaux enjeux des activites spatiales et leur valeur ajoutee pour l'Union
europeenne qu'ont voulu mettre en evidence les  deputes  Claude  Desama  et
Franco Malerba du Parlement europeen pour que la Commission obtienne le feu
vert de leurs  collegues  pour  sa  proposition.  "L'espace  necessite  des
investissements importants qui trouvent leur justification dans les  enjeux
considerables et universels lies  a  l'ensemble  des  applications  qui  en
decoulent. En ce sens, il est un  indicateur  du  niveau  de  developpement
industriel et technologique  de  l'Europe",  constate  Claude  Desama.  "Il
revient aux entites publiques, y compris l'Union europeenne, de poursuivre,
voire d'amplifier les efforts faits pour que l'Europe conserve  l'autonomie
et le niveau technologique necessaires dans ce  secteur  decisif  pour  son
avenir. "

Meme constat d'Edith  Cresson  qui,  dans  son  allocution  de  cloture  du
colloque,  a  exalte   la   dimension   fondamentale   de   l'espace   pour
l'independance europeenne:

"L'Europe doit aller  plus  loin  avec  une  strategie  concertee  dans  le
spatial, avec une politique coherente d'efforts inscrits dans la duree,  en
restructurant le potentiel de ses industries aeronautiques et spatiales, en
ne se contentant pas d'un role secondaire dans les systemes  de  navigation
spatiale et dans les constellations de satellites. L'Union europeenne  peut
y contribuer en faisant en sorte que ses Etats membres parlent d'une  seule
voix,  en  engageant  des  actions  au   niveau   industriel,   fiscal   et
reglementaire, en formant un cadre aux  industriels  pour  planifier  leurs
efforts, en utilisant de facon coordonnee les systemes  spatiaux  pour  des
operations en Europe. " Insistant sur l'importance des moyens a  mettre  en
oeuvre, elle a note l'attitude paradoxale des principaux acteurs de l'Union
europeenne: "Si les moyens ne sont pas suffisants, nos efforts n'aboutiront
pas. Les grands pays d'Europe pensent  qu'il  faut  limiter  les  depenses,
alors qu'ils sont les premiers interesses par les retombees des  efforts  a
consentir. Par contre,  les  petits  pays  veulent  une  augmentation  pour
ameliorer leur potentiel technologique. Les temps sont murs pour mobiliser,
dans chaque Etat, tout notre potentiel.".

Theo Pirard, Athena


ARIANE ET LES LANCEURS COMPLEMENTAIRES
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Pour faire face a tous les types de missions et  se  placer  sur  tous  les
marches, la famille Ariane sera completee de petits et moyens  lanceurs.  A
commencer,  par  Starsem,  premiere  societe  franco-russe  de   lancements
commerciaux, qui, des cette annee, va exploiter  le  lanceur  moyen  Soyouz
pour la mise en orbite basse de constellations  de  petits  satellites,  en
complement d'Ariane 4 et 5.  De  son  cote,  l'Italie  vient  d'obtenir  un
financement de PESA pour son projet Vega. Pour ces deux  lanceurs,  il  est
envisage d'installer de nouveaux pas de tirs a Kourou. Enfin,  le  CNES  et
Arianespace menent en outre des etudes pour deriver un  lanceur  "moyen"  a
partir des elements d'Ariane 4 et 5.

"Aujourd'hui, la societe Starsem existe,  a  un  lanceur  et  un  contrat",
souligne Jean-Yves Le Gall, le nouveau pdg de la societe  (nomme  en  avril
pour remplacer F. Calaque, decede). En resumant la situation a  l'issue  de
la premiere assemblee generale de la societe tenue  le  20  juin  a  Samara
(Russie) entre les quatre actionnaires - Aerospatiale (35  %),  Arianespace
(15 %), TsSKB de Samara (25 %) et l'agence spatiale russe RKA (25 %) -  qui
ont cree Starsem le 6 aout 1996.

Cette meme annee, Starsem avait signe son premier contrat avec  l'operateur
americain Globalstar pour trois lancements commandes fermes et huit  autres
en option; chacun devant placer  quatre  satellites  de  telecommunications
Globalstar de 500 kg en orbite  circulaire  a  1.400  km.  Pour  ce  faire,
Starsem utilisera des fusees Soyouz a etage superieur (rallumable) IKAR.

"Le premier lancement de Starsem pour Globalstar est prevu a  l'automne  et
les deux autres en 1998-99", declare Jean-Yves  Le  Gall.  "Le  montant  du
contrat Globalstar est confidentiel", dit-il, precisant seulement  que  "le
Soyouz est vendu a un prix de marche de 30 a 40 M$" (180 a  240  MF).  Donc
moins cher que son principal concurrent, le Delta 2 de Boeing a 45 M$  (270
MF).

Starsem negocie par ailleurs avec d'autres promoteurs de constellations  de
satellites de telecommunications, ainsi qu'avec l'ESA pour  des  satellites
scientifiques. L'ESA a en effet prevu d'utiliser deux  Soyouz  pour  lancer
quatre satellites Cluster-2 en reservant pour ce faire un credit de 390 MF.

"La priorite pour Starsem, c'est d'effectuer - et reussir - les  lancements
de Globalstar", insiste Jean-Yves Le Gall. Pour cela, dit-il,  "nous  avons
cree de  nouvelles  installations  dont  un  ensemble  de  preparation  des
satellites (SPPF),  et  meme  un  hotel,  a  Baikonour".  L'hotel  de  cent
chambres, construit a Leninsk, la cite du cosmodrome, est en  chantier;  le
SPPF est par contre termine. Edifie dans l'ex-hall d'assemblage  d'Energya,
il comprend trois "salles blanches" partagees entre la  preparation  et  le
remplissage en  ergols  des  satellites  et  la  preparation  du  composite
superieur (satellites + IKAR).

"Starsem a deja commande plusieurs Soyouz a Samara", precise le pdg  de  la
societe, en affirmant que "la disponibilite des  fusees  pour  ses  besoins
n'est pas un probleme". Le lanceur est fabrique en serie - en deux versions
(Soyouz et Molnya) depuis quarante ans et a deja  effectue  plus  de  1.500
vols (reussis a 97,5 %). Il y a eu treize tirs - dont deux echecs dus a  un
probleme de coiffe - en 1997.

A Samara, la cadence de production  s'est  reduite  ces  dernieres  annees,
passant de 32 a10-12 fusees par an  pour  les  besoins  russes  (satellites
militaires et  vaisseaux  habites);  mais  elle  pourrait  facilement  etre
doublee si necessaire. De meme, pour la cadence de lancements avec les deux
pas de tirs Soyouz de Baikonour.

Par ailleurs, Starsem s'interesse a d'autres variantes du Soyouz dont celle
avec l'etage Fregat - que l'ESA envisage  pour  la  sonde  europeenne  Mars
Express en 2003 - et aux possibles versions ameliorees (Soyouz 2  "Rus"  ou
"Soyouz Plus" ou "Evolution"), ainsi qu'a  la  possibilite  de  lancer  des
Soyouz depuis l'equateur, "Une etude est en  cours  qui  envisage  tous  le
sites equatoriaux possibles et entre autres,  bien  sur,  Kourou",  declare
Jean-Yves Le Gall.  "Il  s'agit",  dit-il,  "de  pouvoir  choisir  un  site
affranchi des limitations de Baikonour afin de tirer selon  n'importe  quel
azimut, de l'Est au Nord, pour lancer des constellations". L'etude  devrait
etre terminee fin 1998.

Par contre, le projet de pas de tir Cyclone-3 a Kourou  est  abandonne.  En
effet, Dasa avait propose le lanceur  Cyclone  compose  des  deux  premiers
etages de la fusee ukrainienne avec un troisieme etage EPS modifie. L'etude
fut faite en 1997 avec le CNES, Arianespace, Matra et MAN. Mais le  contrat
"exclusif' signe en avril par Fiat Avio pour lancer le Cyclone  d'Alcantara
(Bresil) a pris l'avantage. Selon Fiat Avio, le  cout  d'installation  d'un
pas de tir est  estime  entre  30  et  40  M$  (180  a220  MF).  Il  serait
operationnel en 2002. La firme italienne  mise  sur  un  marche  commercial
d'environ 6 tirs/an de Cyclone. Selon, Pier Giorgio  Romiti,  Pdg  de  Fiat
Avio, "les operateurs de constellations de satellites  ayant  besoin  d'une
diversite de lanceurs, il y aura place sur le marche (dans leur  categorie)
a la fois pour les Cyclone et les Soyouz"!

Reste le projet de lanceur  moyen  derive  d'Ariane  4  qui,  selon  Michel
Bartolomey, chef de la prospective  chez  Arianespace,  est  "la  meilleure
solution a partir de composants europeens". Arianespace souhaite donner  la
priorite a ce projet et faire une proposition a  l'industrie  cet  ete.  Il
s'agirait d'adapter Ariane 4 au lancement des  constellations  par  l'ajout
d'un module manoeuvrable (AVUM). Mais selon Erie  Dautriat,  directeur  des
lanceurs au CNES, "il n'est pas sur que le  derive  d'Ariane  4  soit  plus
interessant que la version derivee des boosters  d'Ariane  5".  D'apres  le
"rapport Sillard", pour le derive d'Ariane  4,  le  cout  de  developpement
serait limite et le cout unitaire seraient d'environ 300 MF, soit  un  gain
de 200 a 300 MF sur un vol d'Ariane 5.Selon le meme  rapport,  le  cout  de
developpement du derive d'Ariane 5 serait d'environ 2,5 a 3  MdF,  mais  la
disponibilite du pas de tir ELA-3 poserait probleme. Toutefois, selon  Erie
Dautriat, "dans tous les cas, ce sujet n'est pas a l'ordre du jour. Car  il
n'est pas envisageable d'engager des depenses supplementaires en plus de ce
qui a deja ete decide".

Cote petits lanceurs, le conseil de L'ESA a approuve  le  projet  Vega  qui
lancera des petits satellites de 1 t en orbite circulaire a  700  km.  D'un
cout global de developpement estime a 370 MUC (2,4 MdF), ce projet  devrait
etre finance par l'Italie a 55 %, la France a 30 % et trois autres pays a20
%. Une premiere tranche de 60 MUC a ete approuvee en juin (dont 5 MUC  pour
la France). Vega serait un lanceur trietage a poudre compose  d'un  premier
etage P85 derive des boosters d'Ariane 5, d'un second etage P16 (Zefiro) et
d'un troisieme etage P7 qui  pourrait  etre  un  derive  d'etage  militaire
d'Aerospatiale  ou  d'un  developpement  de   Fiat   Avio.   Le   satellite
scientifique francais Corot pourrait etre la premiere charge utile de  Vega
en mai 2002. Puis la cadence devrait passer a 3 ou 4  tirs  par  an.  Selon
Fredrik Engstrbm, directeur des lanceurs a l'ESA, une recente etude  montre
que le marche de Vega jusqu'en 2011 serait, en hypothese "realiste", de  35
fusees (avec un variation, de 16 a 78 tirs). Vega  n'etant  pas  adapte  au
marche du renouvellement des constellations,  mais  plutot  aux  satellites
gouvernementaux civils et militaires. "Avec  un  prix  de  20  M$  pour  le
service de lancement de Vega, nous serons inferieur de 15 %  au  tarif  des
Americains" precise-t-il. "Par la suite, Vega pourrait devenir  un  lanceur
moyen", declare Fredrik Engstrom. Il suffirait pour cela de lui ajouter  un
premier  etage  derive  du  booster  d'Ariane  5  (P230).  Cependant,  Eric
Dautriat, pense que Vega ne serait pas optimal comme lanceur moyen,

Par contre, Michel Bartolomey estime que le lanceur Eurockot est  davantage
adapte au renouvellement des constellations. Dasa a investi 35 M$ (210  MF)
pour modifier le lanceur et le pas de tir de Plessetsk (Russie). Eurockot a
deux contrats fermes, une option et d'autres reservations. Le  premier  vol
aura lieu en 1999. Le prix de lancement affiche est d'environ 12 M$ (72 MF)
pour 1,8 t de charge utile. Ainsi, le prix d'Eurockot  serait  inferieur  a
celui de Vega pour une charge  utile  plus  grosse.  Mais  Plessetsk  n'est
adapte qu'aux lancements en orbites fortement inclinees ou polaires.

Source: Arianespace


AVIS
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En cette periode de vacances, Space News InNet suspend sa parution. Excepte
evenement d'importance, il n'y aura pas d'envoi avant le 1er septembre.

ATTENTION
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A dater du 1er septembre 1998, le site  Web  de  Space  News  International
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Bonnes vacances !


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