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Space News InNet 201




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Space News InNet numero 201                               lundi 18 mai 1998


	Sommaire

	Avec Telsat, la Belgique mise sur l'observation spatiale
	-	A la croisee des chemins
	-	A la portee des Europeens
	-	Des partenariats solides
	-	>> Dossier et CD-Rom gratuits pour les personnes interessees
	De la vapeur d'eau sur Titan, satellite de Saturne
	La Nasa plus ambitieuse sur le futur supersonique
	-	Etude de nouveaux materiaux
	Lancement de Deep Space-1 en octobre
	Le X-38 fera son premier vol orbital en 2000


AVEC TELSAT, LA BELGIQUE MISE SUR L'OBSERVATION SPATIALE
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Alors que 1998 marque les debuts  de  nouveaux  systemes  de  teledetection
spatiale - avec les lancements  du  satellite  Spot  4,  avec  l'instrument
Vegetation, le 23 mars, et du satellite prive a haute resolution  Ikonos  1
en juin -, la Belgique a voulu faire le point  sur  son  programme  Telsat.
Surtout  que  s'est  ecoulee  une  decennie  d'activites  de  recherche  et
d'applications, dans les universites, institutions et societes belges,  sur
les observations de la Terre par  satellites.  Les  4  et  5  fevrier,  les
Services federaux des affaires  scientifiques,  techniques  et  culturelles
(Sstc) ont reuni  au  palais  des  Congres  de  Bruxelles  les  acteurs  et
partenaires de Telsat pour confronter leurs experiences  respectives,  pour
evaluer l'impact des applications, pour reflechir aux defis du  marche  des
utilisateurs. Outre Telsat (pour lequel pres d'un milliard  de  francs  ont
ete investis depuis 1985), la Belgique  est  largement  impliquee  dans  le
programme Vegetation de l'Union europeenne, met  en  place  une  plateforme
d'observations  de  la  Terre  et  se  prepare  a  financer  un   programme
pluriministeriel d'utilisation  de  satellites  d'observation  a  des  fins
militaires.

C'est en 1985 que l'Etat belge a fait oeuvre de pionnier en Europe avec  le
programme Telsat. "Il fut decide dans la foulee de la  participation  belge
au programme francais Spot, dont le premier satellite fut lance en 1986, et
parallelement a notre engagement dans le programme Ers de l'Agence spatiale
europeenne", comme devait le rappeler  Jacques  Wautrequin,  le  secretaire
general des Sstc qui dependent du ministere de la  Politique  scientifique.
"Les principaux objectifs Telsat etaient de jeter  les  bases  en  Belgique
d'un savoir-faire dans le domaine de la teledetection spatiale et, enfin de
compte, de favoriser l'exploitation recurrente des donnees  des  satellites
d'observation. Ayant demarre sur une phase  exploratoire,  ce  programme  a
progressivement evolue vers une phase de mise au point d'applications pour,
finalement, donner lieu a une phase qui reponde aux besoins des clients. "

Jacques  Wautrequin,  dans  son  al  locution  de  bienvenue,  notait   les
interessantes perspectives des satellites a haute resolution - ils montrent
des details de 1 a 5 metres a la surface terrestre - pour des  applications
interessant la Belgique ou les problemes  de  parcellisation  des  sols  et
d'amenagement des sites se posent a une petite  echelle.  Surtout  que  les
progres de l'electronique permettent l'avenement de satellites moins lourds
et  plus  performants  pour  des  informations  moins  couteuses  et   plus
accessibles. Et le  secretaire  general  des  Sstc  d'afficher  une  grande
confiance dans les retombees de Telsat: "Nous pouvons prevoir que  la  base
des  utilisateurs  pour  les  donnees  et  l'information  des  observations
terrestres par satellites ira en augmentant. Dans les annees 80, nous avons
vu la rapide croissance des communications par satellites.  Puis  au  debut
des  annees  90,  ce  fut  le  cas  des  technologies   des   systemes   de
positionnement global, dits Gps, par satellites. Au moment d'entrer dans le
nouveau millenaire, nous pouvons nous attendre au meme phenomene  pour  les
technologies de la teledetection spatiale  et  des  systemes  d'information
geographique. "

A la croisee des chemins

Apres 1996 et jusqu'a l'an 2000, le programme  Telsat  est  entre  dans  sa
quatrieme phase, dite Telsat 4, avec un budget de 323 millions  de  francs.
Brigitte Decadt, responsable du  programme  Telsat  aux  Sstc,  decrit  les
particularites de cette phase: elle se trouve  jumelee  a  la  realisation,
avec le serveur Eod (Earth Observation help  Desk)  implante  a  l'Institut
royal  meteorologique,  d'une  sorte  de  plateforme  multimedia  sur   les
observations de la Terre et elle vise a bien s'integrer  dans  les  actions
scientifiques que les Sstc ont entreprises et programmees jusqu'en 2005 sur
les axes du "developpement durable" et de la  "societe  de  l'information".
Quatre themes de recherche tant  fondamentale  qu'appliquee  ont,  dans  ce
contexte, recu la priorite: les phenomenes du "global change", l'inventaire
et la gestion du patrimoine de l'environnement,  l'evaluation  des  risques
naturels et la protection des populations, la valorisation du  savoir-faire
belge dans les pays en  voie  de  developpement,  notamment  ceux  a  forte
demographie et des zones tropicales. Par ailleurs, pour mieux  tirer  parti
des observations par satellites, il faudra  combiner  ces  recherches  avec
d'autres technologies en plein essor: les systemes de positionnement global
(Gps), les logiciels de  traitement  d'image,  les  systemes  d'information
geographique  (Sig),  la   cartographie   assistee   par   ordinateur,   la
modelisation de la propagation des ondes, les methodes de planification  et
de simulation, les produits visuels et les services multimedias.

Le programme Telsat a reussi a donner aux chercheurs et laboratoires belges
de teledetection une place de choix dans des  activites  de  la  Commission
europeenne et dans des travaux  de  cooperation  au  niveau  international.
Telsat 4 entend, plus specifiquement, completer les trois phases qui  l'ont
precedee en repondant aux  besoins  des  utilisateurs  et  en  assurant  le
transfert de  technologies  pour  une  exploitation  commerciale  qui  soit
viable. Ainsi trois objectifs sont poursuivis:

* ancrer dans la communaute des utilisateurs  (institutions  scientifiques,
administrations  publiques,  acteurs  economiques)  les  methodes  et   les
resultats acquis grace aux trois precedentes phases;

* privilegier les  interactions  chercheurs-utilisateurs  pour  adapter  et
completer  ces  methodes  en  fonction  des  besoins,  pour  encourager  le
transfert technologique pour des applications;

* exploiter les nouvelles performances qu'offrent les senseurs optiques  et
electroniques a bord des prochains satellites.

Prenant la parole lors de la soiree-debat du 10 eme anniversaire de Telsat,
le ministre de la Politique scientifique belge, Yvan Ylieff, allait etre on
ne peut plus clair et directif pour que les initiatives privees prennent le
relais  des  autorites  publiques:  "Le  programme  Telsat  a  permis,   en
definitive, a la fois de creer un potentiel scientifique  et  technologique
et  de  demontrer,  aux  yeux  des  differents  utilisateurs,  toutes   les
potentialites de l'observation de la Terre par satellite. C'est  maintenant
qu'il faut valoriser  les  efforts  d'hier  et  d'aujourd'hui.  C'est  donc
maintenant que les utilisateurs publics et prives doivent se mobiliser dans
la  perspective  de  multiplier  les  applications.  Les  efforts   devront
s'articuler sur les techniques de telecommunication et de positionnement et
provenir tant des acteurs publics que prives. Alors que l'observation de la
Terre approche de la  maturite  tant  technique  que  commerciale,  il  est
indispensable que les efforts scientifiques  que  notre  pays  a  entrepris
depuis dix ans soient relayes a la fois par  les  entreprises  qui  doivent
prendre  leurs  responsabilites  industrielles,  ou  creer   des   services
adequats, et par les utilisateurs de donnees, afin  de  creer  de  nouveaux
marches et de mettre de nouveaux outils au service de la  collectivite.  Si
la politique scientifique peut  encore  dans  l'avenir  jouer  un  role  de
stimulation, le veritable enjeu reside desormais dans la  capacite  de  nos
entreprises et de nos services  publics  d'utiliser  les  outils  dont  ils
peuvent disposer. "

A la portee des Europeens

Donnant le point de vue de l'Agence spatiale europeenne, son directeur  des
programmes d'applications, le Belge Rene Collette, a souffle le chaud et le
froid:  il  se  montrait  tantot  alarmant  tantot  encourageant  sur   les
perspectives du marche de  la  teledetection  spatiale.  En  decrivant  les
efforts europeens avec les satellites Meteosat, Spot et Ers, puis avec  les
supersatellites Envisat de 1999, Spot 5  de  2002  et  Metop  de  2003,  il
mettait l'accent  sur  les  multiples  applications  de  l'observation  par
satellites: previsions meteorologiques  et  leur  impact  socio-economique,
suivi et  inventaire  des  activites  agricoles,  cartographie  et  modeles
numeriques  de  terrains,  gestion  des  ressources   et   amenagement   du
territoire,  exploration  miniere  et  surveillance  ecologique,   controle
strategique a des fins  militaires  et  diplomatiques.  Il  ajoutait  qu'en
Europe, la grande majorite des utilisateurs de ces applications appartenait
au secteur public et aux instances gouvernementales.

Pour preciser l'ampleur  du  marche  de  la  teledetection  spatiale,  Rene
Collette  s'est  refere  aux  chiffres  d'une  etude  de  la   Daimler-Benz
Aerospace, qui fut pr6sentee en octobre dernier a un colloque industriel de
l'Estec (European Space Research Technology Center). Le marche, a l'echelle
globale, est estime:

* a 4,6 milliards d'euros (184 milliards de  francs)  par  annee  pour  les
satellites, leurs senseurs,  les  centres  et  stations  de  controle;  cet
investissement est pris en charge dans les budgets publics a raison de 99%!

* a 0,8 milliard d'euros (32 milliards de francs) par annee pour le chiffre
d'affaires des ventes des donnees  (10%)  et  des  services  terrestres  de
traitement et des applications (90%).

Cette repartition est tout a fait a l'inverse de ce qui se  passe  pour  le
marche annuel  des  telecommunications  par  satellites:  actuellement,  ce
marche tres lucratif, convoite par de nombreuses compagnies privees, est de
7,2 milliards d'euros (288 milliards de francs) pour le segment spatial  et
de 21 milliards d'euros (820 milliards de francs) pour les services au sol.
Ce sont bel et bien les applications terrestres qui donnent  de  la  valeur
ajoutee aux systemes sur orbite et qui expliquent le succes des  satellites
de telecommunications et de television.

Rene Collette donne plusieurs raisons a l'etroitesse du marche des services
commerciaux pour les observations par satellites: les efforts de  recherche
et de developpement donnent lieu a des systemes mal adaptes aux besoins des
utilisateurs; les satellites, les materiels et  logiciels  au  sol  restent
trop  couteux;  les  tentatives  de  commercialisation  se   heurtent   aux
contraintes  de  l'administration  et  de  l'exploitation  dans  le   cadre
national.  Par  ailleurs,  le  directeur  de  lAgence  spatiale  europeenne
constate  que  la  teledetection  spatiale  est  appelee  a  un   important
developpement avec la demilitarisation de  systemes  d'observation  avancee
(optique et radar a haute resolution), avec la capacite  de  l'informatique
de mieux repondre aux besoins en donnees et services, avec la reduction des
couts  pour  les  systemes  spatiaux  et  les  services  au  sol,  avec  la
mondialisation des  reseaux  d'information  geographique  qui  donnent  aux
applications industrielles en aval une portee globale.

Des partenariats solides

Tout en constatant que l'industrie des Etats-Unis,  grace  au  soutien  des
autorites federales pour le developpement des systemes et pour l'achat  des
donnees et services, va prochainement marquer des points dans  le  business
de la teledetection spatiale, Rene  Collette  croit  dans  les  chances  de
l'Europe sur ce marche: "Des initiatives de grande envergure  doivent  etre
prises pour elargir, structurer et adapter  une  capacite  industrielle  en
aval qui soit operationnelle. Ce ne  peut  etre  realise  qu'au  niveau  de
l'Europe grace a la cooperation et la  concertation  de  l'Agence  spatiale
europeenne, l'Union europeenne, les agences nationales et  les  industries.
Plus que jamais, il faut arriver a des partenariats solides !"

Theo Pirard, Athena


>> Dossier et CD-Rom gratuits pour les personnes interessees

A l'occasion du dixieme anniversaire des activites  Telsat,  les  Sstc  ont
publie un dossier special dans le  cadre  du  Space  Connection.  Ce  n.25,
intitule "Dix ans de teledetection spatiale" -  comme  les  autres  numeros
deja parus et encore disponibles - et le CD-Rom "Telsat Demo" peuvent  etre
obtenus gratuitement, sur base d'une  demande  ecrite  qui  explique  votre
interet pour l'espace, a l'adresse suivante:

Sstc Space Connection
rue de la Science, 8
1000 Bruxelles (Belgique).
Telephone 02/238.35.46.
e-mail: ribo@belspo.be


DE LA VAPEUR D'EAU SUR TITAN, SATELLITE DE SATURNE
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Le gros avantage d'ISO par rapport  au  seul  satellite  d'astronomie  dans
l'infrarouge lance auparavant (IRAS 1983) a ete  de  pouvoir  examiner  des
objets distincts sur une large gamme de longueurs d'onde dans  l'infrarouge
definie avec precision. Les  nombreux  spectres  representant  des  courbes
d'intensite aux differentes longueurs d'onde ont permis aux  astronomes  de
deduire la presence de differentes matieres dans l'espace interstellaire, a
proximite des etoiles et dans d'autres galaxies.

ISO a  repere  des  matieres  pierreuses,  des  composes  carbones  et  des
formations de vapeur et de  glace  sous  forme  d'eau  et  de  monoxyde  de
carbone. Ces decouvertes donnent pour la premiere fois une idee precise  de
la maniere dont sont prepares, a  partir  des  elements  produits  par  les
etoiles, les ingredients necessaires a la formation des planetes  et  a  la
vie proprement dite.

Parmi les resultats les plus interessants figure la  mise  en  evidence,  a
plusieurs reprises par ISO,  de  la  presence  d'eau  dans  le  desert  que
represente a nos yeux  l'espace  interstellaire.  Cette  decouverte  permet
d'envisager d'autres formes de vie dans l'univers. De  l'eau  s'est  formee
autour d'etoiles en fin de vie, a proximite d'etoiles jeunes, dans l'espace
interstellaire, dans l'atmosphere des planetes exterieures et dans d'autres
galaxies. Or, on peut etablir un lien entre cette eau et celle  des  oceans
et des rivieres que nous connaissons sur notre propre planete puisque  l'on
sait depuis longtemps  que  la  glace  est  l'un  des  principaux  elements
constitutifs des cometes, dont l'origine remonte a l'epoque de la formation
des planetes.

Autre lien susceptible d'expliciter les  origines  de  la  vie,  il  semble
qu'ISO ait detecte de la vapeur d'eau dans l'atmosphere de Titan,  la  plus
grande lune de Saturne. Une premiere annonce en ce sens a ete faite par une
equipe  internationale  placee  sous  la  conduite  d'Athena  Coustenis  de
l'Observatoire de Paris et  d'Alberto  Salama  travaillant  au  Centre  des
operations scientifiques d'ISO a Villafranca.

L'equipe s'est servie du spectrometre ondes courtes d'ISO pendant plusieurs
heures au mois de decembre dernier  pour  observer  Titan  alors  qu'il  se
trouvait a son point le plus eloigne de Saturne  par  rapport  a  ISO.  Les
scientifiques ont detecte des emissions dans les longueurs d'ondes de 39 et
44 microns, ce qui parait correspondre a la presence de vapeur d'eau. Cette
nouvelle ne manquera pas de susciter un vif interet  parmi  les  chercheurs
qui travaillent sur la sonde Huygens de l'ESA  lancee  l'annee  derniere  a
bord du satellite Cassini de la NASA. Accrochee a  un  parachute,  elle  va
etre larguee dans l'atmosphere de Titan afin  d'observer  ce  qu'aurait  pu
etre la chimie de la Terre avant l'apparition de la vie.

"La presence de vapeur d'eau augmente beaucoup l'interet de Titan", declare
Athena Coustenis. "Nous savions que  l'atmosphere  de  Titan  contenait  du
monoxyde et du  dioxyde  de  carbone  et  nous  esperions  donc  y  trouver
egalement de  la  vapeur  d'eau.  Maintenant  que  nous  pensons  en  avoir
decouvert, nous pouvons esperer mieux comprendre la chimie  organique  dont
Titan est le siege, ainsi  que  l'origine  de  l'oxygene  dans  le  systeme
saturnien. Apres ISO, la sonde Huygens nous montrera quel est le degre reel
de complexite qui caracterise ce melange de molecules organiques  elaborees
qui ressemble etroitement a la soupe primitive qu'a connu la Terre lors  de
sa formation."

Communique par Remy Decourt Remy.Decourt@wanadoo.fr

Ne manquez pas de visiter Flashespace site francophone entierement consacre
a la diffusion des resultats des  differents  programmes  scientifiques  de
l'Agence Spatiale Europeenne :

http://perso.wanadoo.fr/astro.flashespace


LA NASA PLUS AMBITIEUSE SUR LE FUTUR SUPERSONIQUE
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Le lancement vient d'etre confirme d'une phase encore  plus  ambitieuse  du
programme d'etude americain sur le transport supersonique (HSR - High Speed
Research). En effet, la  phase  IIA  du  projet  a  decroche,  en  fevrier,
l'approbation du Congres  et  s'inscrit  desormais  au  budget  de  l'annee
fiscale 1999. Programmee pour  s'achever  en  2006-2007,  elle  prevoit  la
definition, la construction et les essais  d'un  moteur  presque  en  vraie
grandeur, de meme que sa tuyere reductrice de bruit et  des  structures  en
composites de grande echelle, resistantes aux hautes temperatures. Budgetee
a 836 M$, la phase IIA s'est fixe pour objectif de tracer une voie aisee  a
l'entree en service d'un avion de  transport  commercial  supersonique  aux
alentours de 2015.

Le lancement de cette phase IIA resulte de deux principales conclusions  de
la phase Il du programme HSR, laquelle a  debute  en  1994  pour  s'achever
aujourd'hui. D'une part, la NASA et ses partenaires industriels -Boeing  et
Pratt & Whitney/General Electric - sont parvenus a demontrer la faisabilite
d'un avion de transport commercial supersonique de  300  sieges,  volant  a
Mach 2,4 et  capable  d'effectuer  des  liaisons  transpacifiques.  L'avion
satisfera aux normes de bruit actuelles et  futures  tout  en  se  montrant
profitable avec des tarifs majores de 25  %  au  maximum  par  rapport  aux
tarifs des avions subsoniques. D'autre part, l'equipe a compris  une  chose
essentielle: davantage de recherches  et  d'essais  sont  necessaires  pour
rendre le risque commercial acceptable.

A  ce  stade  du  programme,  l'equipe  HSR  est  parvenue  a  affiner   la
configuration du concept d'ensemble. Actuellement, le  projet  se  presente
comme un avion d'un peu moins de 100 m de long, avec une envergure de 44  m
et une masse maximale au decollage d'environ 345  tonnes.  Il  conserve  le
schema d'aile a double fleche  avec  cependant  l'envergure  de  la  fleche
exterieure  allongee  afin  de  reduire  le  bruit   et   d'ameliorer   les
performances au decollage et a  l'atterrissage.  Le  fuselage,  de  section
elliptique, pourra accueillir six passagers de front dans ses parties avant
et arriere, cinq au niveau de l'aile. Des plans canards sont envisages pour
mieux controler la flexion structurale du long fuselage  avant.  La  pointe
avant, quant a elle, ne sera pas mobile pour permettre aux pilotes de  voir
la piste; en revanche, le  cockpit  sera  equipe  d'un  systeme  de  vision
synthetique. Des essais en vol sur le sujet  sont  prevus  en  1999-2000  a
partir d'un Convair C-131 hautement modifie.

L'affinement du projet a ete possible grace a l'utilisation  de  codes  non
lineaires de mecanique des fluides. Ceux-ci  requierent  une  puissance  de
calcul largement plus elevee que  les  codes  lineaires  utilises  pour  la
plupart des avions, mais, en contrepartie, Es  permettent  de  simuler  des
flux  tres  complexes,  notamment  dans   les   regimes   transsonique   et
supersonique. Selon la NASA, ces codes permettront de diminuer  la  trainee
de 10 %.

Etude de nouveaux materiaux

En outre, de  nombreuses  techniques  ont  ete  evaluees  au  cours  de  la
precedente phase, permettant de proceder a la phase IIA avec des bases plus
epurees. Par exemple, la laminarite forcee, testee sur le F-16XL du  centre
Dryden de la NASA - dont les vols se sont acheves en 1997 -  a  prouve  son
efficacite. Mais, en revanche, le systeme a ete juge trop complexe pour  un
appareil de production.

Dans le  domaine  des  materiaux,  la  phase  Il  a  permis  d'evaluer  les
performances du titane, des composites ou encore des materiaux mixtes  pour
determiner  lequel  s'adaptera  le  mieux  au  fuselage  d'un  appareil  de
transport supersonique, supportant des temperatures  de  350  deg  sur  une
duree de vie de 60.000 heures. Ainsi, la NASA se focalise desormais sur les
composites. Notamment, un nouveau materiau a matrice polyamide developpe au
centre Langley, le Peti-5, laisse de grandes esperances. Afin de poursuivre
les tests dans le cadre de la phase IIA et de  trouver  des  techniques  de
production robotisees, la  NASA  construit  actuellement  une  installation
d'essais pour de  larges  ensembles  de  structures,  pouvant  simuler  les
temperatures, les pressions dynamiques et les charges rencontrees au  cours
d'un vol supersonique.

Enfin, les travaux sur la motorisation ont abouti a un  premier  choix:  le
turboreacteur double flux,  a  flux  melange  et  a  tres  faible  taux  de
dilution. Sa configuration se rapproche de celle du moteur du F-22, le F-19
de Pratt & Whitney, avec un compresseur court et des  aubes  creuses  et  a
large corde. En revanche, le moteur du  futur  supersonique  sera  beaucoup
plus puissant, fournissant 270 kN de poussee sans rechauffe avec  un  debit
d'air total de 320 kg/s. Le corps haute pression du  moteur,  lui-meme,  se
revele beaucoup plus grand que le plus grand des corps  haute  pression  de
moteur d'avion subsonique, ce qui represente un defi en termes  de  charges
et longevite.

En outre, le moteur sera equipe d'une tuyere  bidimensionnelle  massive  de
type ejecteur, reductrice de bruit.  Celle-ci  fera  appel  a  de  nouveaux
materiaux, tels que des intermetalliques gamma-titane-aluminide.

Selon les ingenieurs de la NASA, l'essai d'un moteur grande echelle dans le
cadre de  cette  phase  IIA  s'avere  necessaire  pour  plusieurs  raisons.
Notamment, certaines des technologies impliquees, telles que la chambre  de
combustion a faibles emissions (la  NASA  choisira  plus  tard  entre  deux
concepts) et la tuyere, sont sujets a l'effet d'echelle ou ne peuvent  etre
testes isolement.

Comme l'exprime Leigh Koops, directeur du programme chez General  Electric,
"il  y  a  quelques  annees,  je  pensais  qu'un  supersonique  de  seconde
generation  ne  serait  jamais  viable  commercialement.  Aujourd'hui,  les
progres sont extraordinaires. Les  objectifs,  longtemps  consideres  comme
utopiques,  s'averent  aujourd'hui  a  portee  de  main".  Des  propos   en
contradiction avec ceux  de  Ron  Woodard  qui  declarait  recemment  qu'un
supersonique de seconde generation,  pour  Boeing  comme  pour  Airbus,  se
positionnait bien au-dela de la realite. Le president de Boeing  Commercial
Airplane Group affirmait par la meme occasion que si un tel avion  existait
un jour, il resterait a l'usage exclusif des passagers affaires.

Bill SWEETMAN et Christel TARDIF, Air & Cosmos


LANCEMENT DE DEEP SPACE-1 EN OCTOBRE
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La NASA a reporte le lancement de  la  premiere  sonde  interplanetaire  du
programme New Millenium, Deep Space-1, de juillet a octobre, en  raison  de
retards dans la livraison de l'electronique d'alimentation  en  energie  et
dans le developpement d'un logiciel de vol sophistique. La sonde DS-1  doit
etre lancee par une fusee Delta-7326 pour survoler l'asteroide McAuliffe en
janvier 1999 (d'une distance de 5  km),  puis  Mars  en  avril  2000  avant
d'arriver a la comete West-Kohoutek-Ikumera en juin 2000. La sonde  utilise
pour la premiere fois un systeme de propulsion electrique  (moteur  ionique
au xenon). L'instrument MICAS (Miniature Integrated Camera Spectrometer) ne
pese que 12 kg. La NASA a deja retenu  les  trois  prochaines  missions  du
programme New Millenium. DS-2 consistera en  micropenetrateurs  qui  seront
largues sur Mars par les sondes Mars Surveyor de  1999.  Par  contre,  DS-3
inaugurera l'interferometrie optique dans l'espace a l'aide de trois petits
satellites places en triangle equilateral. Ils seront lances  ensemble  par
une fusee Delta-2 en 2001 et seront munis d'un systeme de propulsion  (soit
a gaz froid, soit a moteurs plasmiques). Enfin,  DS-4  sera  l'atterrisseur
Champollion que la NASA avait prevu  de  lancer  au  depart  sur  la  sonde
europeenne Rosetta. La sonde sera lancee en 2003 pour un  rendez-vous  avec
la comete Tempell en 2005. Un echantillon du noyau de la comete sera ramene
sur Terre en 2010.


LE X-38 FERA SON PREMIER VOL ORBITAL EN 2000
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L'appel d'offres pour le CRV, qui  devrait  etre  derive  du  demonstrateur
X-38, sera bientot lance par la  NASA.  "Reprendre  une  forme  de  capsule
Apollo ou Soyouz aurait ete plus economique car elle  est  plus  simple  et
plus robuste", remarque Philippe Perrin, candidat-astronaute  francais  qui
termine sa formation a Houston. En effet, la capsule etait  preconisee  par
l'Europe, tandis que les Etats-Unis preferaient la forme  de  Lifting  Body
(corps portant sans ailes). "Finalement, la participation  a  ce  programme
est une chance pour l'Europe qui  va  beaucoup  apprendre  sur  le  Lifting
Body." La forme retenue est celle du X-24 des annees  60  qui  autorise  un
deport lateral de 1.120 km, mais elle ne permet pas de  se  poser  sur  une
piste. Alors qu'une forme Shuttle - avec de petites ailes - l'aurait  rendu
possible. Par ailleurs, la vitesse d'atterrissage est plus elevee que celle
du Shuttle.

Le premier vol libre du modele 131 (a gouvernes fixes) est intervenu le  12
mars. Selon John Hooper,  chef  adjoint  du  programme  au  centre  spatial
Johnson de la NASA, "le seul element ayant casse a l'impact est  la  partie
arriere du train d'atterrissage".

Le second modele 132 (a gouvernes actives) devrait  etre  livre  au  centre
Dryden en juillet. Excepte la structure metallique de l'engin et  la  coque
realisee par Scaled Composites, les  differents  elements  sont  pris  "sur
etagere". Le vehicule orbital 201 de 9 t  mesure  9  m  de  long  pour  une
envergure de 3 m. La forme aerodynamique a ete modifiee  par  Dassault.  La
protection thermique utilise une version amelioree des tuiles  du  Shuttle.
Parmi les nouvelles technologies, il y aura des verins electriques au  lieu
des habituels verins hydrauliques pour les gouvernes, l'utilisation du  GPS
au lieu d'un capteur stellaire pour le recalage des  centrales  a  inertie,
etc.

Malgre l'abandon de la France, l'ESA continue de participer a ce  programme
X-38. Outre l'aerodynamique de Dassault et les essais du parafoil  realises
par Dasa et Dassault, l'Europe participe a la realisation de  la  structure
avant et d'element de la partie arriere, du nez et des bords d'attaque, des
volets et des gouvernes, du train  d'atterrissage,  de  l'interieur  de  la
cabine, des sieges avec amortisseurs qui pourront recevoir des  astronautes
de toutes les tailles (95 % des cas), de la  pompe  a  eau  du  systeme  de
thermoregulation, de l'enregistreur de bord, des ecrans  de  visualisation,
de l'ordinateur et du logiciel de bord, etc. L'Allemagne fera le nez et les
volets, les Pays-Bas feront les gouvernes, etc.

Le vehicule de sauvetage (CRV) de la station orbitale internationale  Alpha
devra etre capable de ramener jusqu'a sept astronautes  en  cas  d'urgence.
Mais en attendant le CRV, qui ne devrait etre disponible qu'en  mars  2003,
le premier vehicule de sauvetage devrait etre un Soyouz  modifie  qui  aura
ete apporte dans la soute de la navette. Toutefois, le Soyouz qui  ne  peut
ramener que trois personnes a une duree de vie limitee a  six  mois  contre
trois ans pour le CRV. Les sept astronautes  reviendront  en  survetements.
L'absence de scaphandres en cas de depressurisation ne semble pas poser  de
problemes alors que l'accident survenu aux cosmonautes de Soyouz- 11  avait
provoque,  en  son  temps,  le  retour  des  scaphandres  pour  la  rentree
atmospherique chez les Sovietiques. Le vol  sera  entierement  automatique,
mais l'equipage pourra prendre les commandes a tout moment.  Dans  le  pire
des cas, le retour s'effectuera en 6 h. Si le parafoil  est  endommage,  un
deuxieme parachute sera deploye. Mais pour obtenir une meilleur precision a
l'atterrissage, il faudrait avoir une meilleure connaissance  des  vents  a
basse altitude. Un engin de type Buckeye possedant un parafoil a  la  place
d'ailes sera utilise pour valider la technique de guidage.

L'engin restera trois ans en orbite.  Le  premier  vehicule  monte  sur  la
station orbitale Alpha pourra revenir sur Terre dans la soute de la navette
ou en vol atmospherique pour valider les technologies utilisees.

Christian LARDIER, Air & Cosmos


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