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Space News InNet 190
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Space News InNet numero 190 vendredi 6 mars 1998
Sommaire
Escarpolette spatiale
ARIANE 502: Analyse et correction de l'anomalie de roulis
TVHD par satellite
L'effort spatial militaire americain en 1999
Lancement reussi pour Globalstar
Proba lance par le PSLV en 2000
Le second Taurus lance trois satellites
ESCARPOLETTE SPATIALE
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L'actuelle multiplication des conferences concernant Mars ou la vie dans
l'univers est un signe qui ne trompe pas: nous sentons les fremissements
d'une grande astronautique dont la volonte s'affirme, singulierement en
Asie. La Chine ne nous a pas encore revele ses plans planetaires mais nous
pouvons les presumer ambitieux, en echo aux programmes des Japonais pour
lesquels - en depit de la contrariete naguere causee par le mauvais
comportement d'ETS-7 - le temps des operations en direction de Mars est
maintenant proche. Construite par HSAS, la sonde Planet B a ete integree au
debut de 1998; elle subit en ce moment ses tests mecaniques (vibrations et
percussions). Apres un sejour dans une chambre a vide et une inspection
generale, elle prendra la route de Kagoshima en vue de son lancement en
aout par une M-5.
Ce vehicule martien merite une attention particuliere d'abord en raison de
la procedure tres originale qui sera mise en oeuvre pour son injection dans
le systeme solaire.
La fusee se contentera de placer Planet B sur une orbite circumterrestre
fort excentrique avec un apogee dans le domaine lunaire afin que notre
satellite naturel soit survole. Une reaction de gravitation en decoulera.
Elle transferera la sonde sur une orbite circumterrestre differente pour
une autre reaction de gravitation, cette fois avec notre monde. Et le
processus sera repete trois fois. Pas pour le plaisir de decrire des huit
autour de la Terre et de la Lune. L'objectif sera d'accroitre
progressivement l'energie de la sonde, le principe de l'escarpolette etant
transpose a la mecanique celeste : un sujet sur une balancoire augmente
l'amplitude de ses oscillations par de judicieuses positions conferees a
son centre de gravite selon les phases du cycle.
Pareillement, un vehicule spatial peut emprunter de l'energie au couple
Terre-Lune. La consequence sera un leger ralentissement de notre planete
dans sa course autour du Soleil et donc pour nous un allongement de
l'annee. Il sera en l'occurrence de 10 exp -16 seconde, soit un
dix-millionieme de nanoseconde. Cette duree n'est meme pas mesurable
aujourd'hui (avec nos meilleures horloges, la precision de 10-16 est
seulement escomptable sur quelques secondes). Mais le gain d'energie
suffira pour reduire de 0,5 km/s l'impulsion a creer avec pour consequence
une elevation de 15 % de la charge utile.
Par ailleurs, la formule autorisera une injection dans le systeme solaire
100 fois plus precise que selon le scenario conventionnel d'une impulsion
d'elancement creee sur une orbite circumterrestre (devant etre aussi basse
que possible pour autoriser le meilleur rendement mecanique). C'est la une
autre source d'economie dans la mesure ou l'on reduit les corrections de
trajectoire necessaires sur le parcours Terre-Mars et la securite sera
beaucoup plus grande dans la preparation des aerofreinages et aerocaptures
du fait que le domaine martien sera aborde de la facon la plus subtile.
Autrement dit, la formule semble promise a un grand avenir. On ne saurait
donner aux Japonais la primaute de l'idee puisque les Americains avaient
prevu de recourir a une telle technique pour, en 1994, placer Clementine
sur la route de Geographos, mais ils ont du y renoncer apres la defaillance
ayant interdit a leur sonde d'entreprendre la seconde partie de sa mission.
Si les evenements se deroulent comme prevu, la grande premiere sera de ce
fait japonaise, marque d'une ambition d'explorer le systeme solaire avec
les moyens les plus sophistiques et d'une politique visant le long terme.
Un autre aspect de la mission nippone n'est pas moins revelateur.
L'objectif de Planet B pourra apparaitre mineur dans la mesure ou il sera
essentiellement demande au vehicule spatial d'etudier l'ionosphere
martienne. Ce serait oublier que celle-ci est a l'heure actuelle mal
connue. On n'a pas encore analyse l'ensemble des reactions aeronomiques par
lesquelles une fraction du dioxyde de carbone constituant le plus clair de
l'atmosphere martienne se dissocie avec liberation d'oxygene. En quantites
petites certes, mais tout de meme suffisantes pour imposer certaines
restrictions dans les liaisons entre une sonde en orbite autour de Mars et
le sol de la planete : les caracteristiques de l'ionosphere martienne
commandent directement les frequences utilisables sur les radars dont
seront demain equipes les satellites dont on attendra une etude du sous-sol
martien.
Ce sujet a donne lieu a de fort interessantes discussions le mois dernier
au Ames Research Center de la NASA. Les scientifiques s'interessent en
effet a la detection de sites aquiferes dans le sous-sol de Mars. La
presence de poches d'eau est jugee notamment plausible au nord-ouest
d'Hellas, une depression creee par l'impact d'un gros asteroide a
l'interieur de laquelle un barometre accuserait 12 mb au lieu de 7 mb
ailleurs sur Mars. Dans cette region, l'epaisseur de la croute est presumee
mince. Compte tenu de ce que l'on sait aujourd'hui sur les formes de vie
pouvant exister sans apport de lumiere avec pour seule source d'energie un
flux d'origine geothermique, on ne saurait exclure qu'une vie ait subsiste
dans ces poches d'eau souterraines martiennes : elles auraient pu
constituer autant de refuges.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
ARIANE 502: Analyse et correction de l'anomalie de roulis
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Le succes du vol d'essai Ariane 502 a ete une etape majeure dans le
processus de qualification d'Ariane 5.
Au cours de ce vol, une vitesse de roulis superieure a ce qui etait prevu a
toutefois ete constatee des la separation des etages d'acceleration a
poudre (EAP) et pendant toute la duree du vol de l'etage principal. La
vitesse de roulis s'est elevee a 33 degres par seconde (environ 5,5 tr/min)
a la fin de la phase de propulsion de l'etage principal et est la
consequence d'un couple de 900Nm (newton-metre) produit par le moteur
Vulcain a un niveau juge relativement stable (pour donner un ordre de
grandeur, ce couple correspond a la force exercee par une personne de 90 kg
suspendue a une barre d'un metre de longueur).
En regard de la poussee totale du moteur Vulcain, qui depasse 100 tonnes,
il etait difficile, lors de la qualification au sol, de determiner tres
precisement son couple de roulis. Avant le vol Ariane 502, ce dernier avait
ete estime a une valeur inferieure a 300 Nm et le systeme de controle
d'attitude (SCA) avait ete concu pour faire face a un couple ne depassant
pas cette valeur et pour maintenir une attitude stable sans roulis pendant
toute la phase de propulsion. Le SCA a tres bien fonctionne au cours de ce
vol et a meme depasse les marges pour lesquelles il avait ete concu.
La premiere analyse des donnees de vol n'a mis en evidence aucun
dysfonctionnement du moteur susceptible d'expliquer ce phenomene. La phase
ulterieure d'analyse a ete axee sur un petit nombre de mesures effectuees
sur le moteur Vulcain, qui presentent des valeurs non nominales groupees
dans le temps, mais non simultanees:
- Deux mesures de vibrations a la partie arriere du divergent;
- Un niveau de vibrations sur l'une des biellettes de tenue de ligne
d'echappement de la turbine a hydrogene;
- Une mesure de temperature non nominale a la sortie de la turbine a
oxygene.
Un groupe d'experts a alors ete mis en place afin d'analyser toutes les
causes possibles et de retenir celles qui presentent les plus fortes
probabilites. Dans un premier temps, plus de trente causes ont ete
envisagees, mais la plupart d'entre elles ont ete eliminees lorsqu'il s'est
avere qu'elles n'avaient aucune incidence sur les valeurs constatees.
Il ne restait que deux causes envisageables susceptibles de produire un
couple du niveau mentionne ci-dessus:
- La rugosite interne du divergent influe sur la couche limite du jet
principal. Etant donne que le divergent comporte 256 tubulures de
refroidissement en spirale soudees les unes aux autres, la rugosite de sa
surface interne imprime aux gaz constitutifs du jet un leger mouvement en
spirale. Le couple maximal susceptible d'etre induit par ce phenomene pris
isolement est evalue a 250 Nm.
- L'une des biellettes qui sert a fixer les lignes d'echappement des
turbines a la partie arriere du divergent principal a pu se rompre au cours
du vol par suite de l'impact d'un debris emanant du lanceur. Cela pourrait
avoir modifie la direction des gaz d'echappement en provoquant un couple
evalue a 630 Nm s'il s'agit d'une biellette de la turbine a oxygene et a
930 Nm dans le cas de la turbine a hydrogene.
Il faudra maintenant proceder a d'autres essais et a des vols reels pour
definir si ce couple de roulis est inherent a la conception du moteur et
pour determiner plus precisement dans qu'elle fourchette il se situe. A cet
effet, le couple de roulis intrinseque sera mesure lors d'essais a feu du
moteur Vulcain, pour lesquels un dispositif specifique de mesure de couple
est en cours de developpement.
Parmi les differentes solutions permettant de contrer le couple de roulis,
il a finalement ete decide d'installer un deuxieme systeme de controle
d'attitude sur le lanceur Ariane 503. Cette nouvelle unite, installee a la
partie inferieure de la case a equipements, doublera les performances
actuelles et sera capable de faire face a un couple de roulis pouvant
atteindre 2000 Nm.
TVHD PAR SATELLITE
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La TVHD ou TeleVision a Haute Definition fera donc, aux Etats-Unis, ses
debuts cette annee. Le concept avait ete presque oublie apres deux faux
departs, au Japon avec le programme MUSE lance de facon fracassante le 10
aout 1991 par un opera rock de Marc Cerrone dans la baie d'Harumi illuminee
par des lasers tandis qu'au son de percussionnistes l'eau coulait sur trois
murs hauts de 40 m -, ici avec la belle demonstration ORTO 92 donnee lors
des jeux d'Albertville.
L'attention devait, a partir de 1993, se concentrer non sur une meilleure
qualite de l'image mais sur une multiplication des chaines grace aux
techniques de compression. Elles allaient permettre, avec les memes
equipements, le passage de dix programmes par un canal dans lequel naguere
un seul trouvait place. Cela en se bornant a emettre l'information
pertinente a partir de laquelle, au domicile du particulier, un decodeur
peut fournir au televiseur la meme somme de signaux que s'il recevait une
image ordinaire. Avec l'immense interet de la formule: les chaines ont
prolifere par centaines pour une meme definition. Ce n'etait toutefois
qu'un intermede dans le grand mouvement ayant, depuis la naissance de la
television, vise a toujours elever la definition. Aux temps heroiques, elle
avait ete de 135 lignes, insuffisante pour un acheminement de vues
agreables. Apres un ephemere 441 lignes, une television commerciale put se
developper au lendemain de la Seconde Guerre mondiale sur la base de 525
lignes aux Etats-Unis avec 30 images par seconde, 625 de ce cote-ci de
l'Atlantique ou un courant electrique 50 Hz imposa la cadence de 25 images
par seconde, apres le renoncement a un 819 lignes trop ambitieux pour
l'epoque.
La TVHD annonce le developpement d'une etape: les Etats-Unis ont retenu un
standard fusionnant les projets de plusieurs protagonistes (American TV
Alliance, ATF, Zenith, Philips, Thomson, NBC, David Sarnoff et Compression
Labs), sommes par la FCC de travailler sur une meme norme. 1080 lignes ont
ete retenues avec 1920 points par ligne. Cela annonce par rapport a la
television actuelle une multiplication par 5,64 du nombre de pixels avec la
perspective d'un gain tres superieur dans la qualite de l'image compte tenu
des traitements qui seront demain concevables avec un recepteur promis a
tenir davantage de l'ordinateur que du televiseur.
Cette revolution vient a l'heure prevue, la surprise etant son arrivee par
le satellite: il fait beneficier la TVHD des structures venant d'etre
creees pour la multiplication des chaines. C'est Direct TV qui doit, a
l'automne, transmettre les deux premiers programmes TVHD, creant un
mouvement promis a prendre des proportions gigantesques a l'echelle
mondiale, avec des consequences majeures.
C'est d'abord la perspective d'un nouveau marche pour l'espace. Depuis la
naissance d'Ariane, nous avions pu mesurer l'importance prise par le
satellite de communication en orbite geostationnaire avant que, pour des
Biaisons avec des mobiles, les orbites basses trouvent la faveur des
operateurs avec des constellations. Le satellite TVHD sera geostationnaire
et on le voudra tres gros afin qu'il emette sous une puissance maximale.
Sans doute avec de nouveaux materiaux les tailles des antennes croitront
pour une meme masse, mais des facteurs de confort ne manqueront pas de
jouer pour imposer des puissances electriques considerables et donc
d'enormes satellites. Cela devrait contribuer a encore accentuer, pour les
societes de transport spatial, la dichotomie aujourd'hui constatee dans le
choix des orbites et les capacites de lancement. L'autre phenomene majeur a
prendre en compte sera un renouvellement total du parc mondial des
emetteurs et des recepteurs de television au cours des prochains lustres.
Alors que la compression s'est essentiellement traduite par des ventes de
decodeurs, nous assisterons a une transformation radicale de tout le
materiel necessaire a l'acheminement d'images. On doit de ce fait entrevoir
un marche immense, d'aucuns n'hesitant pas a parler en trillions de
dollars: meme si le prix d'un televiseur TVHD promet de rester longtemps
assez eleve - on parle de 40.000 F cette annee - il sera beaucoup moins
couteux qu'une automobile. Or son attrait psychologique sera tel (alors que
les fonctions d'un ecran deviendront multiples) que, des l'instant ou la
formule commencera a se repandre, on devra faire face a un raz-de-maree aux
incidences techniques et economiques profondes.
Aujourd'hui, l'electronique est fortement tiree par le telephone
cellulaire, ce dernier exigeant a la fois une miniaturisation des
composants et l'emmagasinement de quantites d'electricite aussi importantes
que possible sous une masse donnee. Encore un peu de temps et la TVHD aura
pris la releve avec une demande plus forte quant au volume de materiel et
des criteres d'une autre nature. Elle reclamera en effet de rapides
gestions et memorisations de signaux L'arseniure de gallium s'imposera,
dans les composants comme sur les panneaux de photopiles, avec des
retombees annonciatrices de commutations planetaires souples autant que
subtiles pour prolonger notre cerveau. Il lui sera offert d'obtenir
partout, quasiment sans delai, toute image reclamee pour un quelconque
usage personnel ou professionnel.
Albert Ducrocq, Air & Cosmos
L'EFFORT SPATIAL MILITAIRE AMERICAIN EN 1999
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Le programme spatial militaire americain, qui beneficie habituellement d'un
budget annuel d'environ 15 Md$ (90 MdF), peut difficilement etre calcule.
En effet, il integre des elements classifies dont les satellites-espions du
NRO (National Reconnaissance Office) et de la CIA (Central Intelligence
Agency).
Dans le domaine de la reconnaissance, le DOD possede trois satellites
optiques Key Hole (KH12) et deux satellites radar Lacrosse en service
operationnel. Le projet Starlite de la Darpa et du NRO consistait en une
constellation de petits satellites pour la reconnaissance et l'intelligence
electronique (radar SAR et capteur Moving Target Indicator). Il est devenu
le projet Tactical Space Based MTI avec une constellation d'environ 20
satellites (chaque satellite n'excedant pas 600 MF). Une demonstration avec
deux satellites devrait etre menee conjointement par la Darpa, le NRO et
l'USAF.
Dans l'alerte antimissiles, la constellation des satellites DSP (Defense
Support Program) sera completee par un engin lance en octobre 1998, deux en
1999 et le dernier en 2000. Ils seront remplaces par le systeme SBIRS
(Space Based IR) compose de satellites en orbite geostationnaire (4), haute
(2) et basse. Le premier petit satellite de la constellation en orbite
basse (SMTS) sera lance par une fusee Athena-2 en juin 1999.
Pour les telecommunications, le Pentagone possede une flotte de satellites
UFO (US Navy), DSCS-3 et Milstar (USAF). Les trois derniers UFO (avec la
charge utile EHF et le systeme GBS) seront lances en fevrier 1998,
septembre 1998 et 1999, les trois derniers DSCS-3 le seront d'ici 2000,
tandis que les quatre prochains Milstar seront lances en mai 1998, 2000,
2001 et 2002. En 1999, l'USAF devrait depenser 326,4 MF pour etudier le
futur Milsatcom.
Le systeme de navigation global Navstar, qui aura 1,5 MdF en 1999, sera
pour sa part complete par les 21 satellites GPS-2R de Lockheed Martin entre
1996 et 2001, puis les 51 GPS-2F de Rockwell International entre 2001 et
2010. Le cout des GPS-2R, dont les deux prochains exemplaires seront lances
en juillet (2R3) et en septembre (2R4), est de 800 M$ (4 MdF) tandis que
celui des GPS-2F est de 2 Md$ (10 MdF). Les premiers sont lances par des
fusees Delta-2 (MU) et les seconds par le lanceur EELV de l'USAF. L'EELV,
qui recevra 1,7 MdF en 1999, sera finalement attribue aux deux equipes
concurrentes de Boeing et Lockheed Martin. Il remplacera les fusees Delta
et Atlas a partir de 2001, puis le Titan-4 a partir de 2002. Il servira
notamment a lancer le successeur des satellites Triplet et Singleton du
programme de surveillance oceanique NOSS de PUS Navy. Le systeme de
meteorologie militaire DMSP sera complete par les cinq satellites DMSP-5D3
(F15 a F19) qui seront lances jusqu'en 2006. Ensuite, PUSAF et la NOAA
developperont le systeme conjoint NPOESS (National Polar Orbiting
Evironmental Satellite System) pour lequel chacun investira 390 MF en 1999
(premier lancement en 2007).
Dans le domaine de l'ecoute electronique (Sigint), le DOD possede
actuellement deux Advanced Vortex pour les communications (COMINT), un
Advanced Orion/Double Magnum/ Jeroboam et trois Advanced Jumpseat/Trumpet
pour les radars (ELINT). Deux autres Sigint doivent etre lances en juin et
decembre 1998 par des fusees Titan-4B (sans doute des Advanced Orion).
Les Advanced Vortex (CIA) et les Jeroboam (USAF) sont en orbite
geostationnaire, tandis que les Trumpet sont places sur orbite tres
elliptiques de type Molnya (1.300/39.000 km inclinee a 63'), identiques a
celles utilisees par les satellites-relais SDS (Satellite Data System). Ces
derniers vont laisser la place a une nouvelle generation de satellites dont
le prototype a ete lance le 29 janvier. Quant aux Sigint, le DOD en etudie
la 51 generation (satellites Intruder). Enfin, le budget de PUSAF prevoit
210 MF en 1999 pour le Space Based Laser (SBL). Ces credits devraient
permettre de developper un demonstrateur de laser spatial (SLD) qui
pourrait etre lance par une fusee Titan-4B ou un lanceur EELV apres l'an
2000,
Christian LARDIER
LANCEMENT REUSSI POUR GLOSALSTAR
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Les quatre premiers satellites de la constellation Globalstar ont
finalement ete lances avec succes le 14 fevrier par une fusee Delta-2
(7420) de Cape Canaveral. Ils ont ete places sur une orbite circulaire a
1,414 km inclinee a 52'. Les satellites, construits par Space
Systems/Loral, Aerospatiale, Alcatel Espace, Alenia, Dasa et Hyundai, ont
une capacite unitaire d'environ 3.000 circuits, l'ensemble de la
constellation ayant une capacite d'environ 60.000 circuits (transmission en
CDMA). Quant a l'operateur Globalstar, il comprend Qualcomm, AirTouch,
Dacom, Tesam (51 % a France Telecom et 49 % a Alcatel Espace), Vodafone et
Elsag Bailey. Tesam detient des droits de commercialisation du service
Globalstar dans 24 pays. Le systeme Globalstar sera compatible avec la
norme GSM adoptee dans le monde entier.
Par ailleurs, apres plusieurs reports dus au mauvais temps, le lancement de
cinq satellites Iridium supplementaires a eu lieu le 18 fevrier depuis
Vandenberg.
PROBA LANCE PAR LE PSLV EN 2000
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Le satellite PROBA (Project for On-Board Autonomy) est fabrique en Belgique
pour l'ESA. C'est un demonstrateur technologique qui peut fonctionner en
faisant intervenir un minimum de moyens au sol. Prototype d'une famille de
petits satellites bon marche, PROBA (100 kg) est un cube allonge (0,80 x
0,60 x 0,60 ni). Cinq de ses faces sont recouvertes de cellules solaires a
l'arseniure de gallium, la sixieme face etant occupee par la charge utile.
Le satellite PROBA, d'une duree de vie de trois ans, comporte une charge
utile constituee d'un spectrometre imageur mis au point par la societe
britannique Sira pour des prises de vues avec une resolution de 25 ni, d'un
enregistreur de radiations et d'un detecteur de poussieres.
L'ESA a confie la maitrise d'oeuvre de PROBA a la firme Verhaert D & D de
Kruibeke (region d'Anvers) qui obtient ainsi le statut de constructeur de
petits satellites. Par ailleurs, fi vise a reequilibrer en faveur de la
Flandre le retour industriel de la participation belge a l'ESA. C'est par
le biais du programme GSTP (General Support Technology Programme) de PESA
que les Services federaux des affaires scientifiques, techniques et
culturelles qui dependent du ministre belge Yvan Ylieff financent la
mission PROBA.
Le contrat de 57 MF concerne la livraison en orbite a la fin de l'ete 2000.
PROBA doit etre le premier d'une serie de satellites qui s'inscrivent dans
la strategie du "plus petit, plus vite, moins cher". Des pourparlers sont
en cours pour quatre autres satellites qui seront proposes a l'ESA lors du
prochain conseil ministeriel de juin.
Pour developper PROBA, Verhaert D & D a obtenu 65 % du contrat et gere un
consortium d'industriels europeens comprenant Space Innovations Ltd en
Angleterre (traitement de donnees), IRE de l'Universite technique de Berlin
(controle d'attitude), Space Systems Finland (systemes d'essais), les
firmes belges IMEC (processeur numerique), Space Applications Services
(segment sol) et Spacebel Informatique (logiciel de bord). Alors que PROBA
est de fabrication flamande, son logiciel est realise a Bruxelles et a
Liege. La station de controle n'est pas encore choisie, mais on n'exclut
pas de l'implanter a Redu (Belgique).
Verhaert D & D est responsable des preparatifs du satellite, de son
lancement et de la recette en orbite d'une duree de trois mois. Lors de
l'etude de faisabilite, Verhaert D & D a contacte l'ISRO (Inde) pour le
lancement. Une offre a ete faite par Antrix Corp., qui commercialise les
produits et services de l'ISRO, pour lancer PROBA en charge additionnelle
sur la fusee PSLV qui lancera un satellite IRS en orbite polaire en juillet
2000. Cette offre d'un lancement a 5 MF est valable jusqu'en mars. "La
forme compacte de PROBA, explique Piet Holbrouck, directeur du departement
Espace de Verhaert D & D, permet un encombrement minimal a bord de la fusee
PSLV ou du lanceur europeen Ariane 5."
Theo PIRARD
LE SECOND TAURUS LANCE TROIS SATELLITES
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0rbital Sciences Corp. (OSC) a reussi le second lancement d'une fusee
Taurus le 10 fevrier de Vandenberg. Elle a place sur orbite le satellite
d'oceanographie Geosat F/0 UJS Navy) et deux satellites de la constellation
de messagerie et de localisation Orbcomm (OSC). En outre, la seconde charge
Celestis renferme les cendres de quelques personnes (la premiere charge
avait ete lancee par une fusee Pegase en avril 1997).
Le Taurus est une fusee Pegase placee au-dessus d'un premier etage. Lors du
premier tir du 13 mars 1994, qui a place en orbite les satellites Step-0 et
Darpasat, le premier etage etait celui d'un missile intercontinental
Peacekeeper. Cette fois-ci, ce premier etage etait un Castor-120 de Thiokol
(le meme que celui des fusees Athena de Lockheed Martin). Le prochain tir
est prevu cet ete avec le satellite STEX (Sensor Technology Experiment) du
Pentagone.
Geosat FIO (365 kg) est le successeur des satellites Seasat (2,3 t) de 1978
et Geosat (635 kg) de 1985. Il emporte un altimetre radar (13,5 Ghz) et
d'un radiometre pour detecter les courants sous-marins et les glaces
derivantes. Il servira pour mesurer la hauteur des vagues et a la lutte
anti-sous-marine. Le contrat de 115 M$ (690 MF) attribue a Ball Aerospace
comprend trois satellites et leurs lancements jusqu'en 2007. Geosat F/0
remplit la meme mission que le satellite Topex-Poseidon et son successeur
Jason. Ce dernier doit etre lance en 2000 dans le cadre d'une cooperation
entre le CNES et la NASA,
Les deux Orbcomm vont rejoindre les deux premiers lances en 1995 et les
huit autres places en orbite en decembre. La constellation sera completee
par deux autres grappes de huit satellites lances par des fusees Pegase-XL
en avril et mai 1998. Le systeme de 28 satellites, d'un cout de 400 M$ (2,4
MdF), devrait etre operationnel des cet ete.
Par ailleurs, OSC prevoit cette annee de lancer huit fusees Pegase-XL en
fevrier (SNOE/Batsat), mars (TRACE), avril (Orbcomm), mai (Orbcomm), juin
(SCD-2), aout (Terriers/Mublcom), septembre (WIRE) et novembre (TSX-5).
Christian LARDIER
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