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Space News InNet 186




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Space News InNet numero 186                           jeudi 15 janvier 1998


	Sommaire

	L'Europe face au defi spatial americain
	Hipparcos localise une etonnante horloge a rayonnement gamma
	L'Allemagne quitte Helios 2
	Promotion
	Le chas de l'aiguille
	Les News


L'EUROPE FACE AU DEFI SPATIAL AMERICAIN
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Le defi spatial doit etre releve par l'Europe.  Largement  domine  par  les
Etats-Unis, ce secteur d'activite est un enjeu  politique,  strategique  et
economique qui a des incidences sur l'industrie francaise. Ce theme  a  ete
developpe lors du colloque du Centre d'etude et de prospective  strategique
(CEPS) qui s'est tenu a l'Assemblee nationale francaise le 18 decembre.

Pierre Ducout, president du groupe  parlementaire  sur  l'espace  (GPE),  a
d'abord  insiste  sur  le  fait  que  "l'espace  n'est  pas  qu'un  interet
commercial, mais aussi et surtout un enjeu strategique" et "qu'il se trouve
aujourd'hui,  plus  que  jamais,  au  croisement  d'enjeux   scientifiques,
technologiques, economiques et politiques".

Dans ce cadre, il convient d'etablir les forces en presence au  niveau  des
budgets spatiaux de 1997. Dans le domaine civil, le CNES  recoit  11,1  MdF
dont 5 MdF vont a l'ESA. Pour sa part, l'Europe dispose d'un budget de 15,8
MdF, ce qui en fait la seconde puissance spatiale  du  monde  en  terme  de
budget. Meme si la Russie, a  budget  inferieur,  arrive  a  maintenir  une
activite superieure a celle de l'Europe, derriere  celle  de  la  NASA  qui
aligne un budget de 76,7 MdF.

Dans le domaine militaire, la France depense 3,3 MdF  dans  les  programmes
Helios et Syracuse, tandis que les militaires anglais, italien et  espagnol
investissent dans les satellites de telecommunications (Skynet-4, Sicral et
Hispasat) des sommes inferieures. Alors  qu'outre-Atlantique  le  Pentagone
dispose d'environ 80 MdF. Ainsi, a  population  et  produit  national  brut
(PNB) equivalents, les Etats-Unis depensent cinq fois plus dans le  spatial
civil et vingt fois plus dans le spatial militaire que l'Europe.  Dans  ces
conditions, il est difficile de faire face a la domination americaine.

Le spatial est avant  tout  une  affaire  de  technologies  de  pointe  que
maitrisent les grandes puissances industrielles. Apres avoir ete surtout un
enjeu  politique  pendant  la  guerre  froide,  il  est  devenu  un   enjeu
economique,  technologique  et  scientifique.  Les  telecommunications,  la
navigation, la meteorologie et l'observation de  la  Terre  sont  desormais
impensables    sans    satellites.    Mais    aujourd'hui,    seules    les
telecommunications spatiales ont ete  transferees  dans  le  secteur  prive
parce qu'elles sont rentables, le reste etant essentiellement  finance  par
le secteur  publie.  Les  programmes  scientifiques  (astronomie  spatiale,
sondes interplanetaires, etc.), qui ne sont qu'une  application  parmi  les
autres, ne representent pour leur part qu'environ 14 % des budgets spatiaux
civils.

Quant aux vols habites,  ils  font  appel  a  des  technologies  cles  dont
certaines  serviront  au  futur  lanceur  monoetage  reutilisable   (SSTO).
L'Europe aurait pu en acquerir avec le programme CRV/CTV, mais la France  a
decide  de  ne  plus  le  financer,  comme  l'a   precise   Joel   Hamelin,
sous-directeur  espace  au  ministere  de  l'Education  nationale,  de   la
Recherche et de la Technologie.

Le maitre de l'espace est le maitre de l'avenir

Selon Pierre Ducout, "il est normal de faire des choix de priorites a court
terme, mais il faut faire le necessaire pour maintenir  un  certain  niveau
dans le long terme. Ne  pas  tout  arreter  me  parait  en  effet  etre  la
solution". Par contre, au sujet de la station orbitale  internationale,  il
estime  que  "l'investissement  des  Europeens   servira   de   caution   a
l'investissement americain".

"En  Europe,  contrairement  aux  Etats-Unis,   le   commercial   tire   le
strategique. Or, tout ne peut  se  decider  suivant  la  seule  logique  du
marche", souligne-t-il. En effet, Alain Bensoussan, president  du  CNES,  a
indique que le spatial est finance a 30 %  par  le  secteur  commercial  en
Europe, alors qu'il ne l'est qu'a 7 % aux Etats-Unis. L'industrie  spatiale
europeenne est fragile parce qu'elle n'a pas de marche  interieur  protege.
"Il faut de nouveaux projets - notamment dans le domaine  militaire  et  la
navigation pour augmenter le marche protege", a reclame Philippe Couillard,
directeur du centre operationnel espace de l'Aerospatiale.

Pour Pierre Ducout, "le traditionnel adage qui est maitre du sol est maitre
de l'avenir est dorenavant balaye par celui de la  maitrise  de  l'espace".
Selon Thierry Kurek, consultant de la societe Stratorg, alors que les  pays
emergents sont dans la phase d'acces a la technologie, le Japon et l'Europe
en ont la maitrise tandis que les Etats-Unis ont atteint  le  stade  de  la
rentabilisation et de l'investissement selectif. Les recentes economies  de
la NASA ont ete realisees  aux  deux  tiers  grace  a  une  restructuration
interne et  un  tiers  par  le  transfert  de  certaines  activites  (comme
l'exploitation du Shuttle) au secteur prive.

"La France doit reprendre l'initiative en  Europe  afin  de  conserver  une
capacite de concurrence envers les Etats-Unis", a  declare  Pierre  Ducout.
Cependant, il faut le faire dans un cadre politique adapte. En  France,  le
caractere pluridisciplinaire du spatial  l'a  fait  changer  huit  fois  de
tutelle ministerielle en dix ans. A IIESA, les ministres  de  la  Recherche
des Etats-membres discutent de tous les programmes,  pas  seulement  de  la
science. "Par ailleurs, l'Europe spatiale ne peut plus etre  tributaire  de
conseils ministeriels episodiques ou la representation ministerielle  n'est
pas toujours adapte aux enjeux", reclame Pierre Ducout.

La reforme de FESA et son rapprochement  avec  l'Union  europeenne  sont  a
l'ordre du jour de la prochaine conference ministerielle de PESA prevue les
23 et 24  juin  1998.  Selon  Herbert  Allgeier,  directeur  du  groupe  de
coordination spatiale a la DG XIII de Bruxelles, "la Communaute ne  depense
que 650 MF pour l'espace dans  les  telecommunications,  la  navigation  et
l'observation de la Terre, et  pratiquement  rien  dans  les  lanceurs.  En
effet, les Etats-membres estiment que le spatial doit rester  l'affaire  de
l'ESA, meme  si  des  plans  d'actions  permettent  de  soutenir  certaines
applications. Reconnaissant qu'en Europe la France "mene le jeu", elle doit
continuer a prendre des initiatives car "le plus grand  deficit  n'est  pas
financier, mais politique".

En conclusion, le  colloque  du  CEPS  a  reconnu  que  la  France  recolte
aujourd'hui le fruit de ses  investissements  des  annees  60  et  que  les
efforts actuels porteront leurs fruits dans  dix  ou  vingt  ans.  D'ou  la
necessite de poursuivre les efforts de R&D si on ne veut  pas  compromettre
l'avenir.

De  meme,  l'Europe  doit  faire  un  effort  dans   ses   restructurations
industrielles pour rattraper son retard  par  rapport  aux  Etats-Unis.  En
effet, les seules entreprises capables de fournir simultanement le lanceur,
le satellite et les services sont americaines.

Christian Lardier, Air & Cosmos


HIPPARCOS LOCALISE UNE ETONNANTE HORLOGE A RAYONNEMENT GAMMA
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La position de l'etoile a neutrons Geminga, qui ne produit aucune  emission
radioelectrique, est maintenant connue  avec  une  precision  d'environ  10
millioniemes de degres (0,04 seconde d'arc) grace aux resultats fournis par
le satellite d'astrometrie de l'ESA Hipparcos,  combines  aux  observations
faites par le telescope spatial Hubble.  Geminga  emet  des  impulsions  de
rayonnement gamma semblables au tic-tac d'une  horloge,  mais  leur  rythme
apparent varie en fonction du mouvement de la Terre  en  orbite  autour  du
Soleil. Tirant parti de la position d'Hipparcos pour corriger ce phenomene,
les astronomes ont mesure par voie de calcul une serie  continue  d'environ
3.200.000.000 d'impulsions dans le rayonnement gamma emises par Geminga  en
se referant aux observations faites dans les annees 1970 par les satellites
SAS-2 de la NASA et COS-B de l'ESA.

Apres un rapport preliminaire presente a Venise en mai lors d'un  symposium
sur les resultats d'Hipparcos, tous les details relatifs a la  localisation
de Geminga seront consignes dans un article qui doit etre publie en janvier
1998 dans la revue Astronomy and Astrophysics.

Son auteur  principal  est  Patrizia  Caraveo  de  l'Institut  de  physique
cosmique de Milan, d'autres astronomes  bases  a  Milan,  Turin,  Garching,
Copenhague et Noordwijk  ayant  egalement  participe  a  ces  travaux.  Les
resultats obtenus ont permis d'utiliser l'observation des impulsions  gamma
pour calculer la vitesse de  rotation  de  Geminga  avec  une  tres  grande
precision,  comme  en  temoigne  un  article  redige  par  John  Mattox  de
l'Universite de Boston,  Jules  Halpern  de  l'Universite  de  Columbia  et
Patrizia Caraveo. Cet  article  doit  etre  publie  en  fevrier  1998  dans
l'Astrophysical Journal et est deja accessible sur Internet.

Geminga est un objet tout a fait remarquable:  il  s'agit  d'une  etoile  a
neutrons tres dense animee d'un  mouvement  de  rotation  mais  qui,  a  la
difference des  celebres  pulsars,  n'emet  pas  de  signaux  radio.  C'est
pourtant une importante source  periodique  de  rayonnements  gamma  et  X.
Geminga est probablement l'une  des  millions  d'etoiles  a  neutrons  sans
emissions radio qui peuplent la Voie Lactee mais qui n'ont pas  encore  ete
detectees.

"Nous avions  besoin  d'Hipparcos  pour  terminer  la  longue  et  delicate
entreprise que represente la localisation  de  Geminga",  declare  Patrizia
Caraveo. "Jamais encore un objet aussi difficile  a  observer  n'avait  ete
localise avec une telle precision. Nous pouvons  affirmer  aujourd'hui  que
nous connaissons la position de Geminga avec plus d'exactitude que celle de
n'importe quelles autres etoiles a neutrons  'classique',  meme  le  fameux
pulsar du Crabe".

Sur la piste de Geminga

Lorsque  Geminga  a  ete  observee  pour  la  premiere  fois   de   maniere
systematique par COS-B, sa position n'etait connue  qu'avec  une  precision
d'un  demi-degre,  ce  qui  represente  une  incertitude  correspondant  au
diametre apparent de la  Lune.  Les  observations  dans  le  rayonnement  X
conduites par d'autres satellites ont permis de  reduire  le  perimetre  de
recherche et ont abouti a la detection de Geminga dans la  lumiere  visible
sous la forme d'une etoile tres faiblement lumineuse. L'annee derniere,  la
meme equipe italienne basee a Milan a pu calculer la distance  de  Geminga,
qui s'etablit a 500 annees-lumiere, par une serie d'observations  au  moyen
du telescope spatial Hubble.

La derniere etape consistait  a  replacer  avec  precision  dans  un  champ
d'etoiles beaucoup plus vaste une image  prise  par  le  telescope  spatial
Hubble incluant Geminga. Cette image ne faisait qu'un centieme de degres de
largeur, alors qu'une localisation exacte imposait de balayer une  zone  de
plus d'un degre pour disposer d'un nombre suffisant d'etoiles  repertoriees
par Hipparcos, zone que  l'on  peut  voir  sur  une  plaque  photographique
obtenue avec un telescope astrometrique  a  l'observatoire  de  Turin.  Sur
cette plaque figuraient quatre  etoiles  du  catalogue  Hipparcos  (118.000
etoiles repertoriees avec  la  plus  grande  precision)  et  quinze  autres
etoiles du catalogue Tycho (un million d'etoiles repertoriees a partir  des
donnees Hipparcos avec une precision legerement inferieure).

Pour mettre en correlation l'image couvrant la zone la  plus  etendue  avec
celle qui etait centree sur Geminga, quatre etapes intermediaires  ont  ete
necessaires. Les images de deux autres champs  d'etoiles  prises  a  Turin,
couvrant respectivement un demi-degre et un sixieme de  degre  en  largeur,
ont ete agrandies et  centrees  sur  un  champ  d'etoiles  detecte  par  le
telescope de technologie nouvelle (NTT)  de  l'observatoire  europeen  dans
l'hemisphere austral situe a La Silla, Chili, sur une largeur d'un 26eme de
degre. L'image NTT inclut Geminga et la zone couverte par l'image Hubble.

Les etoiles repertoriees par Hipparcos et Tycho dans le champ le plus vaste
ont ete utilisees pour determiner la position d'un certain nombre  d'autres
etoiles sur l'image suivante, qui ont a leur tour servi de  reference  pour
localiser d'autres etoiles sur la troisieme image et ainsi de suite jusqu'a
ce que les points de reference de l'image NTT  permettent  de  calculer  la
position de certaines des etoiles figurant a l'arriere-plan des  images  de
Geminga prises par Hubble.  Au  cours  de  ce  travail  de  precision,  des
corrections ont du etre effectuees pour tenir compte du  leger  deplacement
des etoiles de reference dans le ciel au cours de l'intervalle separant  la
premiere (1984) de la derniere (1996) image de la serie. Pour compliquer la
tache, Geminga se deplace elle-meme a la vitesse de 102 km/s  en  direction
du nord-est.

Les astronomes sont maintenant en mesure d'affirmer que, le  17  mars  1995
(date de l'image Hubble), Geminga se trouvait a une  longitude  celeste  de
98,47563 degres et a une latitude  celeste  (ou  declinaison)  de  17,77025
degres dans le referentiel Hipparcos. L'incertitude n'est que de  +/-1  sur
la derniere decimale.

Auscultation de Geminga

A la maniere d'un phare a feu tournant, Geminga renvoie vers  la  Terre  un
faisceau de rayonnements gamma et X a une frequence de 252 fois par minute.
Le caractere periodique des emissions de Geminga  a  ete  detecte  pour  la
premiere fois en 1992 par le satellite  germano-americano-britanique  Rosat
fonctionnant dans le rayonnement X. L'observatoire Compton  de  la  NASA  a
detecte des pulsations gamma de meme frequence, qu'il a  observees  pendant
plusieurs annees jusqu'en 1996.  Une  nouvelle  analyse  des  comptages  de
rayonnement gamma emis par Geminga sur la base des donnees fournies par les
satellites SAS-2 de la NASA (1972-1973) et COS-B  de  l'ESA  (1975-1982)  a
abouti retrospectivement a la detection  des  memes  pulsations.  Il  etait
alors tentant pour les astronomes de reconstituer, a partir  d'observations
intermittentes, chaque tic-tac de l'horloge Geminga au cours des 24 ans que
represente la periode 1972-1996.

Restait encore a localiser Geminga avec une precision suffisante. L'horloge
gamma semble accelerer ou ralentir  selon  le  mouvement  de  la  Terre  en
orbite. Chaque annee a la  fin  mars,  la  Terre  et  tous  ses  satellites
d'observations se dirigent vers Geminga dans la constellation des Gemeaux a
environ 30 km/s. de ce fait, la frequence d'horloge de Geminga accelere  de
9 secondes  par  jour.  Six  mois  plus  tard,  lorsqu'elle  se  trouve  en
opposition par rapport au Soleil, la Terre s'eloigne de Geminga a  la  meme
vitesse; les pulsations semblent alors  ralentir  d'autant.  pour  corriger
totalement ce phenomene saisonnier, il fallait connaitre  plus  precisement
la position de Geminga grace aux donnees d'Hipparcos.

Il fallait egalement tenir compte du  mouvement  en  orbite  terrestre  des
satellites SAS-2, COS-B et Compton au  moment  ou  ont  ete  observees  les
bouffees de rayonnement gamma. Le resultat est une reconstitution coherente
sur 24,2 ans de plus de 3 milliards de rotations de Geminga.

"Les donnees  d'Hipparcos  nous  ont  permis  de  corriger  l'incidence  du
mouvement de la Terre", declare John Mattox de Boston.  "Il  est  egalement
heureux que la rotation de Geminga n'ait pas connu d'anomalie  majeure.  En
effet, il n'est pas rare qu'un pulsar subisse des bouleversements  internes
ou des seismes stellaires qui modifient brutalement sa vitesse de rotation.
Au lieu de cela, nous observons un ralentissement progressif de la  vitesse
de rotation de Geminga a mesure qu'elle libere son energie cinetique."

Engendree par l'effondrement du noyau d'une etoile qui a  explose  il  y  a
environ  300.000  ans,  Geminga  ne  dispose  pas   de   source   d'energie
renouvelable. Toutefois, elle est  plus  lumineuse  dans  les  rayonnements
gamma et X que le Soleil dans la lumiere visible. C'est l'interaction entre
l'etoile a neutrons en rotation sur elle-meme et sa  magnetosphere  de  gaz
ionise qui produit  les  emissions  en  prelevant  une  part  de  l'energie
cinetique, ce qui ralentit la rotation de l'etoile.  Les  derniers  releves
laissent penser que Geminga s'apparente a une horloge  qui  retarderait  de
moins d'une microseconde par an. Mais la deceleration est superieure  a  ce
que l'on attendait par comparaison avec d'autres pulsars jeunes.

Geminga possede-t-elle une planete? En tout cas,  on  constate  une  legere
modification du rythme de pulsation de Geminga sur un cycle  de  cinq  ans,
qui a ete parfaitement mise en  evidence  lors  des  recentes  observations
Compton. Meme s'il peut d'agir d'une coincidence due a des  erreurs  compte
tenu de la faible quantite de  donnees  disponible,  on  peut  avancer  une
explication physique par la presence eventuelle  d'une  planete  deux  fois
plus massive que la Terre,  decrivant  une  orbite  autour  de  l'etoile  a
neutrons sur une periode de 5 ans, ce  qui  provoquerait  les  oscillations
constatees.

L'ESA au service de l'astronomie

Michael Perryman, responsable scientifique de la mission Hipparcos a l'ESA,
est co-auteur  du  rapport  Hipparcos-Geminga  publie  dans  Astronomy  and
Astrophysics. Selon lui, le large eventail d'instruments  et  de  longueurs
d'ondes utilises dans l'etude  Geminga  illustrent  le  role  irremplacable
d'Hipparcos.

"Les resultats  fournis  par  Hipparcos  sont  un  atout  pour  toutes  les
disciplines  de  l'astronomie,  qui  beneficient  ainsi   d'une   precision
inegalee", declare Perryman. "Hipparcos n'a  jamais  pu  observer  de  visu
Geminga, qui est beaucoup trop peu lumineuse. Et pourtant, en utilisant les
catalogues Hipparcos et Tycho pour etalonner d'autres observations dans  le
visible, on obtient pour Geminga une position  beaucoup  plus  precise  que
tout  ce  que  l'on  peut  attendre  des  seules  observations   dans   les
rayonnements gamma et X. de meme, Hipparcos met en  correlation  l'ensemble
de l'Univers observe par les radiotelescopes et les telescopes  infrarouges
avec le systeme de reference constitue par les etoiles observables dans  le
visible."

Un autre co-auteur du rapport Hipparcos-Geminga est Giovanni Bignami. C'est
lui qui a trouve le nom de Geminga en 1976 et qui  l'a  cherchee  avec  ses
collegues de Milan pendant plus de 20 ans. (En argot  milanais,  "gheminga"
signifie "il n'y a rien" et fait allusion a l'invisibilite de Geminga  dans
le domaine des ondes radioelectriques.)

Giovanni Bignami est responsable de recherche dans le cadre de  la  mission
XMM et directeur  scientifique  de  l'Agence  spatiale  italienne  a  Rome.
"Geminga est un brillant exemple de ce que  peut  donner  la  collaboration
internationale en astronomie",  declare  Bignami.  "Nous  autres  Europeens
avons grandement profite des moyens offerts par l'ESA dans  le  domaine  de
l'astronomie spatiale ainsi que de notre participation aux travaux conduits
dans les observatoires terrestres. Nous disposons d'installations de niveau
international qu'aucun de nos pays n'aurait pu nous offrir pris  isolement.
Tandis que les gouvernements reflechissent sur le role futur de l'ESA  dans
le domaine scientifique, il faut qu'ils soient conscients de l'enthousiasme
qui gagne toute l'Europe lorsque les astronomes  obtiennent  des  resultats
allant au-dela de toute  attente  grace  aux  possibilites  exceptionnelles
qu'offre le fait d'etre membre de l'ESA."

Communique ESA


L'ALLEMAGNE QUITTE HELIOS 2
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Le projet de budget 1998 du programme spatial  militaire  francais,  qui  a
fait l'objet du  rapport  du  depute  Jean-Michel  Boucheron,  prevoit  une
augmentation de 4 % des credits de paiement et une diminution de 18,2 % des
autorisations de programme,  auxquelles  s'ajoutent  500  MF  de  recherche
duale. Ainsi, 25,8 MdF ont effectivement ete depenses en 1991-96 alors  que
sur la periode 1997-2002, les credits prevus s'elevent a seulement 20,7 MdF
(-19,8 %). Les programmes  d'observation  et  de  telecommunications  n'ont
pratiquement pas ete touches par la loi de programmation,  alors  que  ceux
d'alerte avancee et d'ecoute electronique ont ete sensiblement  reduits  ou
differes.

Le programme Helios-2, qui comprend deux satellites d'observation  optique,
est actuellement estime a 11,6 MdF. Seule l'Espagne devrait participer pour
environ 3  %.  Le  delegue  general  pour  l'armement  Jean-Yves  Helmer  a
recemment demande une reduction de 10 a 20 % des prix  proposes  par  Matra
Marconi Space. Selon le  constructeur,  qui  avait  deja  baisse  ses  prix
d'environ 30 %, une reduction  supplementaire  ne  pourra  se  faire  qu'en
degradant la mission. En 1998, les  autorisations  de  programme  demandees
s'elevent a 435 MF pour Helios-1 (-25 %) et 1,7 MdF pour Helios-2 (+33  %).
Par ailleurs, les credits prevus  pour  le  satellite  d'observation  radar
Horus seront rendus disponibles (2,5  MdF  en  1997-2002,  puis  7  MdF  en
2003-2010). Car l'Allemagne a decide de ne pas participer a Helios-2 et  de
reporter a une date  ulterieure  le  demarrage  d'Horus  pour  des  raisons
economiques. De plus, les elections allemandes risquent de tout remettre en
cause a la fin 1998. Ainsi, il est a craindre que les travaux realises  par
la France sur le satellite radar Osiris (800  MF  pour  Alcatel  Espace  et
Thomson-CSF) ne soient desormais perdus.

Le cout global du programme  Syracuse-2  de  telecommunications  militaires
s'elevait a 13,69 MdF (quatre satellites  et  77  stations  de  reception).
Quant au programme Syracuse-3 (4-5 satellites  et  400  stations  sol),  il
devrait couter 15,7 MdF dans le cadre d'une cooperation  avec  l'Angleterre
et l'Allemagne (Trimilsatcom). Les  autorisations  de  programme  demandees
pour 1998 s'elevent a 189 MF  pour  Syracuse-2  (-42  %)  et  123  MF  pour
Syracuse-3 (-80 %), portant les capacites d'engagement tres en  dessous  du
niveau  moyen  prevu  en  programmation.   L'Angleterre   a   formule   des
specifications qui  risquent  d'augmenter  de  facon  notable  le  cout  du
programme. Par contre, l'Allemagne a pris la decision d'investir 3.489  MDM
(11,8 MdF) pour l'ensemble des  telecommunications  par  satellite.  Et  le
ministere  de  la  Defense  allemand  a  transmis  une   notification   sur
Trimilsatcom a Dornier.

Enfin, un eventuel transfert de l'ONNERA du ministere de la Defense a celui
de la Recherche est a l'etude. Sa fusion avec le CNES est  meme  envisagee.
Toutefois, son activite est a 80 % aeronautique et seulement 20 % spatiale.
Les synergies sont donc reduites. Une autre solution  serait  de  creer  un
centre de recherche aeronautique civil place sous la tutelle  de  la  DGAC.
Les rapports de Yves Sillard et Rene Pellat sur  ce  sujet  devraient  etre
remis a la fin de l'annee.

Christian Lardier


PROMOTION
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Le spationaute francais Leopold Eyharts, (promotion 79 Ecole de l'Air)  qui
doit voler a bord de la station orbitale Mir du 29janvier  au  18  fevrier,
est eleve au grade de colonel de l'Armee de l'Air.


LE CHAS DE L'AIGUILLE (aviation)
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Le prince saoudien Walid Ibn Talal Ibn Abd el-Asis, vingt fois milliardaire
en dollars, s'offre trois  plaisirs.  Outre  une  stele,  il  compte  faire
construire dans Riyad une tour de 300 m de haut, dont le sommet serait  une
arche geante. Son troisieme et dernier  souhait  est  de  passer  avec  son
Boeing 727 (33 m d'envergure) a travers son immeuble, comme un fil dans  le
chas d'une aiguille.

PS: s'il veut m'inviter lors de son exploit, je lui  promets  un  reportage
    exclusif dans Space News...


LES NEWS
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* Allemagne

Grace a Equator-S, il a ete possible d'utiliser le systeme GPS a l'altitude
record de 34.000 km.

Dornier acheve le premier miroir secondaire pour le Telescope VLT qui  sera
bientot livre a l'ESO au Chili.

* Etats-Unis

EarthWatch a des problemes de contact avec son satellite Early  Bird  lance
le 24 decembre.

La NASA leve deux options  du  contrat  MELV  pour  lancer  les  satellites
Gravity Probe-B, puis Timed et Jason avec des Delta-2 en 2000.

GE Spacenet lance le service Turbosat a partir de la flotte  de  satellites
de GE Americom.

Columbia remplacera le satellite TDRS par Intelsat-515  qui  sera  lui-meme
remplace par Intelsat-806 en mars 1998.

TRW renonce a sa licence pour le systeme Odyssey et investit  300  MF  dans
ICO en echange d'une participation de 900 MF dans ICO.

La sonde Lunar Prospector est finalement lancee le 7 janvier par une  fusee
Athena-2 de Spaceport Florida.

* Europe

L'etoile a neutrons Geminga est localisee avec une precision de  0,04"  arc
grace a Hipparcos et Hubble.

* France

Alcatel Espace livre la charge utile du satellite Afristar a Matra.

* International

Intelsat commande deux nouveaux satellites Intelsat-9 a Loral,

* Russie

Le satellite Spoutnik,40 (RS-17) cesse ses emissions  le  29  decembre.  Il
avait ete largue de la station orbitale Mir le 4 novembre.


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